(Ref: Prof. B. Dautzenberg) Epidémiologie des cancers respiratoires
Le cancer du poumon est le plus fréquent des cancers lié au tabac. C’est le cancer qui est le responsable du plus grand nombre de décès. Il est existe le plus souvent des symptômes au moment de sa découverte, mais c’est parfois une radiographie faite pour une autre raison qui conduit à la découvrir inopinément.
Les symptômes les plus fréquents sont une modification de la toux, des infections respiratoires à répétition, un crachat de sang (hémoptysie). La compression des organes de voisinage peut être responsable de nombreux troubles. Une modification de la voie peut être liée à une compression du nerf récurrent gauche qui commande la corde vocale gauche. Un gonflement du cou peut être provoqué par une compression de la veine cave qui véhicule au cœur tout le sang de la partie haute du corps. Un hoquet ou essoufflement peut être provoqué par une irritation ou une compression du nerf phrénique qui innerve le muscle diaphragme. Le cancer n’est parfois découvert que devant des métastases. Les métastases touchent en particulier le cerveau ou elles sont à l’origine de troubles moteurs, de perte de connaissance, de crises d’épilepsies ou de troubles du comportement. Les métastases osseuses sont responsables de douleurs souvent intenses. Les métastases hépatiques sont parfois responsables de jaunisse, d’amaigrissement massif. Tous les organes peuvent être touchés par les métastases.
Le diagnostic suspecté sur ces signes doit être confirmé par une biopsie. La biopsie est le plus souvent pratiquée au cours d'un examen direct des bronches par une fibroscopie bronchique. Le scanner thoracique et les autres examens aideront à prendre la décision du meilleur traitement en fonction du type de cancer bronchique, de sa situation dans le thorax et de son étendue.
Le traitement repose parfois sur la chirurgie qui consiste à enlever la tumeur et la partie du poumon qui l’entoure (souvent tout un poumon). La radiothérapie et la chimiothérapie seules ou associées sont proposées à de nombreux malades. Malgré le traitement le devenir de ces malades est sombre. En effet environ 90% des malades décèdent dans les 5 ans qui suivent le diagnostic de cancer du poumon.
Le seul traitement vraiment efficace du cancer du poumon est la prévention. Alors que le traitement ne permet de guérir qu’un malade sur 10, la disparition du tabagisme permettrait d’éviter 9 cancers du poumon sur 10.
Le risque de cancer du poumon croit très rapidement avec le tabagisme. Il est par exemple 30 fois supérieur à celui d'un non fumeur pour un sujet qui a fumé 60 paquets/années de tabac. Le tabac est le principal agent favorisant le cancer du poumon. Le cancer du poumon est exceptionnel chez le non fumeur qui n'a que 7 /100 000 chance de contracté chaque année cette maladie.
Le cancer du poumon qui était exceptionnel chez la femme deviennent de plus en plus fréquent dans es pays ou les femmes ont commencé à fumer en grand nombre il y a 30 ans. Ainsi aux USA, le tabac est devenu la première cause de décès par cancer chez la femme, avant le cancer du sein. En 30 ans, le nombre de nouveaux cas de décès par cancer chaque année chez la femme américaine a été multiplié par 4.
Plus de 20 000 cas de cancers du poumon sont attribués au tabac chaque année en France. L'estimation est de 300 000 aux USA et de 1 500 000 dans le monde. Ce cancer touche de plus en plus les femmes car elles fument de plus en plus. Du fait de l’augmentation du tabagisme dans le tiers monde, en 2025 le nombre, le cancer du poumon lié au tabac devrait être chaque année de 10 millions.