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"Le poumon"

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Forum : Arrêter de Fumer (Protected)
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10-09-04, 09:44  (GMT)
"Le poumon"
(Ref: Prof. B. Dautzenberg)

Action du tabac sur le revêtement muqueux

Les bronches sont revêtues d’une muqueuse constituée d’une couche de cellules qui les protégent. Les cellules des bronches sont pour la plupart des cellules à bordures ciliées, munies chacune de centaines de petits cils battant ensemble. Ces battements bien organisés permettent d’éliminer les sécrétions, les poussières et les microbes, qu’il s’agisse de bactéries ou de virus. Les cellules glandulaires sécrètent le mucus bronchique qui aide à engluer les impuretés et les éliminer par un véritable escalator muco-ciliaire.

L'irritation par le tabac du revêtement bronchique a 2 conséquences :
• Dés les premières bouffées de tabac, les cils bronchiques se paralysent. L'escalator muco-ciliaire devient incapable de faire remonter les particules et les sécrétions bronchiques vers la bouche. En cas de prolongation du tabagisme, les cils disparaissent progressivement rendant ces cellules incapables de jouer leur rôle dans l'évacuation des sécrétions et de toutes les particules polluantes contenues dans l'air inspiré. La toux devient le seul recours pour éliminer mucus et particules.
• Parallèlement sous l’effet de la fumée du tabac, les cellules glandulaires et les glandes bronchiques sécrètent des quantités excessives de mucus. En fin de nuit, au moment du réveil l'amoncellement de sécrétions dans le poumon durant la nuit obligera le fumeur à tousser durant quelques temps pour assurer l’évacuation des crachats permettant une « toilette bronchique ». Cette toilette bronchique matinale évite l'encombrement, si le fumeur prend soin de bien cracher en toussant.

La poursuite de l'irritation va transformer profondément le revêtement muqueux bronchique et provoquer une transformation dite « métaplasie » de la muqueuse. Les cellules au lieu de rester sur une seule couche, vont s’empiler. Cette métaplasie fait le lit du cancer des bronches (le plus souvent appelé cancer du poumon). La métaplasie met plus d'un an pour disparaître après l'arrêt total du tabac.

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  Liste des réponses à ce message

  Sujet     Auteur     Posté le:     ID  
 RE: Le poumon A savoir (VNI) 10-09-04 1
 RE: Le poumon A savoir (VNI) 10-09-04 2
 RE: Le poumon A savoir (VNI) 10-09-04 3
 RE: Le poumon A savoir (VNI) 10-09-04 4
 RE: Le poumon En savoir plus ? (VNI) 10-09-04 5
   RE: Le poumon Polichanelle 12-09-04 6
       RE: Le poumon jcmaison 12-09-04 7

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Texte des réponses

A savoir (VNI) (5 messages) Voir addresse IP de cet auteur
10-09-04, 09:46  (GMT)
1. "RE: Le poumon"
(Ref: Prof. B. Dautzenberg)

Action du tabac sur les macrophages alvéolaires pulmonaires

Les macrophages alvéolaires pulmonaires sont les « cellules à poussière » du poumon. Les macrophages alvéolaires assurent en grande partie l'épuration des particules de très petite taille (<1 micron) qui arrivent jusqu'aux alvéoles pulmonaires au plus profond du poumon. Chez les fumeurs, malgré l'augmentation de leur nombre, les macrophages alvéolaires sont incapables d'assurer correctement leur fonction. Les tests mesurant l'adhérence et l’habilité des macrophages alvéolaires à digérer les particules par phagocytose sont très perturbés chez le fumeur.

Le nombre des macrophages alvéolaires est tellement augmenté par la fumée du tabac. Il est ainsi impossible d'interpréter correctement le résultat de l’examen du produit d’un « lavage alvéolaire » pulmonaire sans savoir si le malade est fumeur ou non fumeur. Il a été établi une norme "fumeur" et une norme "non fumeur" pour cet examen. Les macrophages alvéolaires, s’ils sont trop enfumés, ne peuvent jouer leur rôle normal dans l’Élimination des poussières. La fumée du tabac est non seulement toxique en elle-même pour les macrophages alvéolaires, mais elle rend également le poumon plus sensible aux autres polluants que ces macrophages sont censés éliminer.

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10-09-04, 09:47  (GMT)
2. "RE: Le poumon"
(Ref: Prof. B. Dautzenberg)


Action du tabac sur la fonction respiratoire

L’encombrement des bronches par les sécrétions du fumeur participe à gêner l’Écoulement d’air dans les bronches. L'arrêt du tabagisme, même pour une période courte de 48 heures, diminue parfois très rapidement et de façon importante les sécrétions qui obstruent les voies respiratoires. Cette diminution des sécrétions est facilement observable lors d’un examen par endoscopie bronchique, même après seulement 24 heures d’un arrêt du tabac.

Les dix ou quinze premières années du tabagisme, la fonction respiratoire reste proche de la normale. Des examens respiratoires fins, comme la mesure de la partie terminale de la courbe expiratoire débit/volume, mesurée au cours d’une spiromètrie peuvent cependant déceler des anomalies.

Après une dizaine d'années de tabagisme, s'installe une atteinte plus importante des petites bronches que l'on peut déceler par un simple examen spirométrique, en particulier par la mesure de la baisse du volume expiratoire maximum expiré en une seconde (VEMS). Le fumeur commence à se rendre compte par lui-même de cette perte du souffle. Cette atteinte des petites bronches responsable de la perte du souffle n’est pas toujours parallèle à l'atteinte des grosses bronches responsables de l’augmentation des sécrétions. Elle peut parfois être révélatrice. A ce stade, la perte de la fonction respiratoire n'est plus réversible, c'est le stade de bronchite chronique obstructive. L'arrêt du tabagisme stabilise la fonction respiratoire à un stade d’autant moins dégradé que l’on s’est arrêté de fumer tôt.

A un stade de plus, l'obstruction chronique des petites bronches provoque un emphysème de type centro-lobulaire : les centres des lobules pulmonaires sont soufflés. Les parois des alvéoles disparaissent diminuant le volume d’air qui peut être inspiré (la capacité vitale) au profit d'une augmentation de la quantité d’air qui reste en fin d’expiration dans le poumon (le volume résiduel) l’essoufflement va devenir de plus en plus intense, gênant le moindre effort, puis vont apparaître les signes de retentissement sur le cœur droit (cœur pulmonaire chronique) liés à la difficulté des cavités droites du cœur à chasser le sang à travers le poumon malade.

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10-09-04, 09:48  (GMT)
3. "RE: Le poumon"
(Ref: Prof. B. Dautzenberg)

Action du tabac sur le transport d'oxygène de l’alvéole pulmonaire au sang.

La fumée du tabac contient une concentration en monoxyde de carbone (CO) plus forte que celle du pot d'Échappement des automobiles (> 3 % contre <2%). L'oxyde de carbone inspiré passe très facilement du poumon au sang. Elle prend la place de l’oxygène sur 2 à 15 % de l'hémoglobine des globules rouges du sang des fumeurs. L’hémoglobine ainsi parasitée par le CO est alors impropre au transport d'oxygène. Le manque chronique d’oxygène transporté conduit à une synthèse excessive de globules rouges. Cet excès de globules rouges est appelé « polyglobulie ». Les fumeurs ont, en moyenne, plus de globules rouges que les non fumeurs (et également un plus grand nombre de globules blancs). Le sang des fumeurs est plus visqueux que le sang des non-fumeurs. Du fait de l’excès de globules rouges, le sang trop riche en globules rouges peut engorger les petits vaisseaux gênant l’apport d’oxygène au plus profond des tissus.

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A savoir (VNI) (5 messages) Voir addresse IP de cet auteur
10-09-04, 09:51  (GMT)
4. "RE: Le poumon"
(Ref: Prof. B. Dautzenberg)

Epidémiologie des cancers respiratoires

Le cancer du poumon est le plus fréquent des cancers lié au tabac. C’est le cancer qui est le responsable du plus grand nombre de décès. Il est existe le plus souvent des symptômes au moment de sa découverte, mais c’est parfois une radiographie faite pour une autre raison qui conduit à la découvrir inopinément.
Les symptômes les plus fréquents sont une modification de la toux, des infections respiratoires à répétition, un crachat de sang (hémoptysie). La compression des organes de voisinage peut être responsable de nombreux troubles. Une modification de la voie peut être liée à une compression du nerf récurrent gauche qui commande la corde vocale gauche. Un gonflement du cou peut être provoqué par une compression de la veine cave qui véhicule au cœur tout le sang de la partie haute du corps. Un hoquet ou essoufflement peut être provoqué par une irritation ou une compression du nerf phrénique qui innerve le muscle diaphragme. Le cancer n’est parfois découvert que devant des métastases. Les métastases touchent en particulier le cerveau ou elles sont à l’origine de troubles moteurs, de perte de connaissance, de crises d’épilepsies ou de troubles du comportement. Les métastases osseuses sont responsables de douleurs souvent intenses. Les métastases hépatiques sont parfois responsables de jaunisse, d’amaigrissement massif. Tous les organes peuvent être touchés par les métastases.
Le diagnostic suspecté sur ces signes doit être confirmé par une biopsie. La biopsie est le plus souvent pratiquée au cours d'un examen direct des bronches par une fibroscopie bronchique. Le scanner thoracique et les autres examens aideront à prendre la décision du meilleur traitement en fonction du type de cancer bronchique, de sa situation dans le thorax et de son étendue.
Le traitement repose parfois sur la chirurgie qui consiste à enlever la tumeur et la partie du poumon qui l’entoure (souvent tout un poumon). La radiothérapie et la chimiothérapie seules ou associées sont proposées à de nombreux malades. Malgré le traitement le devenir de ces malades est sombre. En effet environ 90% des malades décèdent dans les 5 ans qui suivent le diagnostic de cancer du poumon.
Le seul traitement vraiment efficace du cancer du poumon est la prévention. Alors que le traitement ne permet de guérir qu’un malade sur 10, la disparition du tabagisme permettrait d’éviter 9 cancers du poumon sur 10.

Le risque de cancer du poumon croit très rapidement avec le tabagisme. Il est par exemple 30 fois supérieur à celui d'un non fumeur pour un sujet qui a fumé 60 paquets/années de tabac. Le tabac est le principal agent favorisant le cancer du poumon. Le cancer du poumon est exceptionnel chez le non fumeur qui n'a que 7 /100 000 chance de contracté chaque année cette maladie.

Le cancer du poumon qui était exceptionnel chez la femme deviennent de plus en plus fréquent dans es pays ou les femmes ont commencé à fumer en grand nombre il y a 30 ans. Ainsi aux USA, le tabac est devenu la première cause de décès par cancer chez la femme, avant le cancer du sein. En 30 ans, le nombre de nouveaux cas de décès par cancer chaque année chez la femme américaine a été multiplié par 4.

Plus de 20 000 cas de cancers du poumon sont attribués au tabac chaque année en France. L'estimation est de 300 000 aux USA et de 1 500 000 dans le monde. Ce cancer touche de plus en plus les femmes car elles fument de plus en plus. Du fait de l’augmentation du tabagisme dans le tiers monde, en 2025 le nombre, le cancer du poumon lié au tabac devrait être chaque année de 10 millions.

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En savoir plus ? (VNI) (1 messages) Voir addresse IP de cet auteur
10-09-04, 09:52  (GMT)
5. "RE: Le poumon"
 Le tabagisme B Dautzenberg. Editions Privat Toulouse 1996
 Lutter contre le tabac en Entreprise. B Dautzenberg Ed : Le guide Editions Margaux Orange Paris 2000
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Polichanelle (22 messages) Envoyer message email à: Polichanelle Envoyer message privé à: Polichanelle Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
12-09-04, 15:08  (GMT)
6. "RE: Le poumon"
Merci pour toutes ces infos !
Ça ne fait que renforcer ma lutte personnelle contre le tabagisme !
2 semaines aujourd,hui...
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jcmaison (1841 messages) Envoyer message email à: jcmaison Envoyer message privé à: jcmaison Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
12-09-04, 15:18  (GMT)
7. "RE: Le poumon"
Super pour les 2 semaines. Bon chemin...
JC
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