Comme expliqué dans un autre message, un excès de cholestérol n'est pas une maladie en soi (sauf dans de rares cas de maladies héréditaires). Il signe simplement un excès de risque cardiovasculaire, souvent modéré.Le but du régime est donc d'abaisser ce surcroît de risque cardiovasculaire.
Depuis que le risque associé à l'excès de cholestérol est connu, les médecins se sont évertués à étudier l'impact d'un régime sur des patients hypercholestérolémiques. Les premiers régimes étaient fondés sur le la connaissance biologique des modes de fabrication du cholestérol par le foie, à partir notamment des graisses saturées (animales) apportées par l'alimentation.
Ces interventions se sont toutes révélées plus décevantes les unes ques les autres : les hommes au régime s'obstinaient à mourir autant que ceux qui continuaient à manger comme avant.
Et pourtant, le taux de mortalité par maladie cardiovasculaire dans les populations décroît régulièrement et nettement du nord au sud, comme si le fait de se rapprocher de l'équateur protégeait les artères coronaires. Il y a donc forcément un facteur d'environnement qui joue sur les maladies cardiovasculaires. Parmi ces facteurs d'environnement, l'alimentation joue certainemet un rôle important.
Plus récemment, une étude scientifique a étudié l'impact du régime méditerranéen sur des personnes ayant déjà souffert d'un infarctus (on parle alors de prévention secondaire, par opposition à la prévention primaire qui concerne les personnes à risque, mais indemnes de maladie).
Le principe était le suivant : puisque les régimes fondés sur notre connaissance de la biologie du cholestérol paraissent inefficaces, prenons le problème dans l'autre sens ; étudions ce que mangent les gens qui ne font pas d'infarctus dans le but de concevoir un régime efficace. Le régime méditerranéen est donc inspiré de l'alimentation grecque : légumes, fruits, fromages de brebis ou de chèvre, peu de viande (plutôt du mouton que du boeuf), pas de beurre, de l'huile d'olive comme principal corps gras.
Le résultat a été spectaculaire : 50% de récidive d'infarctus en moins. Le régime méditerranéen est donc probablement l'intervention diététique la plus efficace sur l'excès de risque cardiovasculaire associé à un cholestérol élevé. Pour autant, ce n'est pas celui qui fait baisser le plus le cholestérol sanguin, mais quelle importance ? Pour une certitude, il faudrait tester ce régime chez des personnes indemnes d'infarctus, mais la présomption est forte, et le risque associé au suivi d'un régime méditerranéen paraît nul.
En résumé, on peut donc dire qu'un excès de cholestérol justifie, dans l'optique de diminuer son risque cardiovasculaire, de suivre un régime de type méditerranéen.
Les références bibliographiques associées à cette recommandation figureront sur le site http://www.cholesterol-triglycerides.com
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Dr Dominique Dupagne