Bonsoir flalagan,En lisant ton message, je me revois quelques années plus tôt.
Ma période d'autodestruction s'est également étalée sur une bonne dizaine d'années.
Les années 1999 à 2001 ont été particulièrement douloureuses,
engendrant une longue descente aux enfers.
Comme toi, j'avais 30 ans (j’en ai 39 aujourd’hui) mais moi je pensais que ma vie s'arrêterait
à 35 ans (un de mon cousin est décédé à cet âge des suites de son alcoolisme). Je me disais, s'il en est mort, pourquoi pas moi puisque que j'étais aussi dépendante que lui de l'alcool.
Début de l’année 1999 = Décès de mon papa (je m’enfonce un peu plus)
Août de l’année 2000 = Mon concubin, par mesure de sécurité pour notre fille, a demandé à ses parents vivant en Province de s’en occuper car elle était « en danger » avec moi. (je vis à Paris)
Je n’avais pas la force de réagir, je pense qu’il a eu raison car j’étais incapable de m’occuper d’elle.
(je m’enfonce beaucoup plus).
On me retire l’être que j’aime le plus au monde mais j’aimais aussi l’alcool, trop, beaucoup trop.
Fin 2000, j’ai fais une crise, gros délire dangereux pour mon concubin selon ses dires (je ne me souviens de rien). J’ai passé 2 semaines « contraintes » dans un centre de traitement pour les
Dépressifs. Faute de place à mon arrivée dans le service adéquat, on m’a placé dans le service des malades mentaux (attention, ce terme n’est pas péjoratif)
Ces malades déambulaient du matin au soir dans les couloirs à répéter constamment les mêmes paroles,
D’autres faisaient des va et vient sur leur chaise toute la journée.
C’était horrible, je me croyais dans un film, cela semblait tellement irréel.
Puis au bout de ces 3 jours qui m’ont parut une éternité, j’ai été transféré chez les dépressifs.
Je revivais. J’avais enfin le droit de sortir sans permission.
Mais, ce séjour contraint ne m’a pas soigné de mon alcoolisme. je faisais rentrer de l’alcool
En cachette dans ma chambre (je sais, c’est interdit ! ! !)
A ma sortie, J’ai continué à m’enfoncer encore plus.
Je buvais la semaine, au bureau dés le matin. Bonjour les dégâts dans mon travail
Je restais cloîtrer chez moi le week-end à boire du matin au soir tandis que mon concubin
partait voir notre fille.
Je ne voulais pas y aller, je ne voulais pas qu’elle voit sa mère dans cet état de délabrement.
Quand mon concubin rentrait de ces week-end (il me l’a dit bien après), il n’avait qu’une peur, c’est de me retrouver dans le coma.
Septembre 2001, je me dis que je dois me faire soigner, je veux récupérer ma fille.
Je contacte divers organismes, j’y vais et puis c’est tout.
Je prends rendez-vous chez un psy, j’y vais 6 fois, il ne comprend rien, je bois encore plus.
Puis Miracle, je trouve une psy dans un hôpital parisien. Elle me comprend, elle ne me juge pas.(je vous adore, docteur)
Le 1 er sevrage de 10 jours à lieu en 03/2001, je tiens trois mois, rechute , re sevrage en juin 2001,
Re rechute, troisième sevrage en novembre 2001.
Cette fois est la bonne, je récupère enfin ma fille en septembre 2002.
Mon concubin s ‘est fait la belle cet été avec une autre (août 2003), mais je m’en fiche.
Je vis désormais seule avec ma fille, j’assure pour deux mais j’ai retrouvé la force.
Je suis heureuse de m’être débarrassé de L'alcool qui me détruisait moi et ma famille.
Voilà, j’ai été un peu longue, excuse moi Flalagan mais tu as réveillé plein de souvenirs en moi.
Très peu de gens savent tous cela, mais sur ce forum j’ai l’impression d’être un peu chez moi.
Le 26 novembre 2003 (dans 14 jours), cela fera 2 ans.2 ans sans ALCOOL. C’est cool de le dire et de l’écrire .
Tu dois combattre tes démons pour t’en sortir, va voir un psy spécialisé. Si tu es sur Paris, ou la région parisienne, je peux te donner des adresses.
Je t'embrasse fort,
Ton amie
LAE