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"Accepter d'être à l'origine du malheur d'autrui"

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arcenciel (634 messages) Envoyer message email à: arcenciel Envoyer message privé à: arcenciel Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
08-01-05, 12:57  (GMT)
"Accepter d'être à l'origine du malheur d'autrui"
Bonjour,


La reconstruction de soi passe parfois (et c’est mon cas) par faire des choix qui font souffrir autrui sans pour autant éprouver de culpabilité. De la tristesse oui mais de culpabilité.

Le fait d’accepter de faire souffrir est-il une étape vers un bon accord avec soi-même ?

arcenciel

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  Liste des réponses à ce message

  Sujet     Auteur     Posté le:     ID  
 RE: Accepter d'être à l'origine du malheur d'autrui Aloes 08-01-05 1
   RE: Accepter d'être à l'origine du malheur d'autrui Felipe 08-01-05 3
       RE: Accepter d'être à l'origine du malheur d'autrui rose_noire 08-01-05 4
       RE: Accepter d'être à l'origine du malheur d'autrui Aloes 08-01-05 6
           RE: Accepter d'être à l'origine du malheur d'autrui Felipe 09-01-05 7
           RE: Accepter d'être à l'origine du malheur d'autrui arcenciel 09-01-05 8
               RE: Accepter d'être à l'origine du malheur d'autrui Aloes 10-01-05 9
 RE: Accepter d'être à l'origine du malheur d'autrui Cricri30 08-01-05 2
 RE: Accepter d'être à l'origine du malheur d'autrui cilloux 08-01-05 5

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Texte des réponses

Aloes (653 messages) Envoyer message email à: Aloes Envoyer message privé à: Aloes Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
08-01-05, 14:59  (GMT)
1. "RE: Accepter d'être à l'origine du malheur d'autrui"
Bonjour Arcenciel,

-> "Le fait d’accepter de faire souffrir est-il une étape vers un bon accord avec soi-même ?"

Je dirais que c'est plutôt d'apprendre à laisser les autres s'occuper de leur propre souffrance, et comprendre, que même si nous y sommes sensibles, elle ne nous appartient pas.

Ce que je veux dire, c'est que quand on prend la décision de s'occuper de soi, de son mieux-être, parfois nous avons, comme tu le décris bien dans ton message, des décisions à prendre qui affectent aussi les autres. Il faut se dire que si on a choisi d'entamer un cheminement et de prendre des décisions pour soi, les autres aussi ont la capacité d'en faire autant et de s'occuper à leur tour de leur propre vie et bien-être.

Donc être à l'origine d'un changement oui, qui ne leur convient pas peut-être, mais je dirais de leur malheur non.


Aloès

littéraire et modératrice de Santé Psy (non médecin)

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Felipe (634 messages) Envoyer message email à: Felipe Envoyer message privé à: Felipe Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
08-01-05, 20:07  (GMT)
3. "RE: Accepter d'être à l'origine du malheur d'autrui"
Bonjour,

>Je dirais que c'est plutôt d'apprendre à laisser les autres s'occuper
>de leur propre souffrance, et comprendre, que même si nous
>y sommes sensibles, elle ne nous appartient pas.

Ce qui me gène dans ce type de discours, c'est qu'on demande toujours à l'autre d'assumer seul sa souffrance. Je ne suis pas d'accord. Quand on essaye de parler de ses problèmes, bien souvent, on nous demande d'aller voir un psy. Ici, sur ce forum, c'est normal, mais quand on s'adresse à un ami, je trouve que c'est ne pas vouloir accepter une certaine réalité : notre ami souffre. La souffrance fait partie de nous, elle nous caractérise à un moment donné. Il y a un phénomène de mode ( et croyez-bien que je n'ai rien contre la psychiatrie ) qui consiste à nier la souffrance d'autrui ( pas ici, certes ), à vouloir se passer de ce qui ne tourne pas rond en l'autre. " Va chez le psy ", " prends tes médicaments ", " fais du sport " ... on refuse d'admettre que l'autre a besoin aussi de parler de ses problèmes à un ami et pas seulement à son psy. Comment doit-on se comporter quand on va mal ? On doit fermer son clapet ? Rester dans son coin ? Non, je ne suis pas d'accord, surtout quand la personne qu'on a en face de soi est un ami.

Je trouve que l'individualisme a contaminé les populations au point de rendre la souffrance d'autrui insupportable, innacceptable plutôt. On ne tolère plus la moindre saute d'humeur. " Débrouillez-vous, des psy sont à votre disposition ". Bien sûr, il ne faut pas harceler ses amis dpar ses problèmes, mais on peut tout de même se présenter tel que l'on est à un moment donné ! Si j'ai mal à la tête, je ne vais pas me forcer à être souriant ! Si m'a femme m'a quitté, je ne vais pas me forcer à participer à des soirées festives. Et bien non, pour beaucoup de gens, on devrait se démerder pour être heureux comme tout le monde, du moins garder pour soi nos misères. Après tout, les psy sont là pour que l'on déverse notre chagrin !

Mais qu'est-ce qu'une relation amicale ? N'est-ce pas au contraire une relation dans laquelle on peut s'exprimer pleinement ? Être enfin intègre alors que le milieu professionnel nous demande de conserver nos masques ?

L'être humain tolère en l'autre ce qu'il est capable d'assumer lui-même. Encore faudrait-il que nous puissions nous assumer face à chacun des individus qui composent notre cercle de relations. Ces relations diffèrent les unes des autres, un psy ne les remplacera jamais. Il ne faut pas ennuyer les autres avec nos problèmes, mais si on ne peut jamais se confier, c'est bien parce que les autres eux-même refusent de parler un minimum de leurs problèmes. Vouloir évacuer nos angoisses UNIQUEMENT par l'intermédiaire d'un psy, c'est aussi bâcler un travail sur soi qui consiste à assumer en toutes circonstances ses problèmes. Être à l'écoute des problèmes d'autrui ne nuit pas, tout dépend de ce que l'on est capable de tolérer. Or, de nos jours, on ne tolère plus rien. le monde doit être beau, ou fantasmagorique.

Cordialement.

Felipe.

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rose_noire (254 messages) Envoyer message email à: rose_noire Envoyer message privé à: rose_noire Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
08-01-05, 20:33  (GMT)
4. "RE: Accepter d'être à l'origine du malheur d'autrui"
Bonjour Felipe,

Je trouve que la situation n'est pas toujours si simple. Parfois on est prisonnier du malheur des autres et ça nous bouffe ma vie. Ma mère m'a pourri la vie au moment de son divorce, et je n'avais que 13 ans. Elle passait son temps à déverser toute sa haine contre mon père et contre mes cousins, du coup je n'avais plus une idée objective de mon père, je ne le voyais qu'à travers ses yeux à elle, et ça a fait des dégats. Elle aurait du essayer de me préserver et en parler à un psy au lieu de se confier à sa fille qui n'avait pas la maturité pour endosser tous ces problèmes. je crois que c'est ce genre de situations dont il est question ici.

Amicalement,

rose noire

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Aloes (653 messages) Envoyer message email à: Aloes Envoyer message privé à: Aloes Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
08-01-05, 22:38  (GMT)
6. "RE: Accepter d'être à l'origine du malheur d'autrui"
Bonjour Felipe,

Je suis en accord avec plusieurs de tes propos.

Je me permet de recadrer ma phrase, qui est en lien direct avec ce qu'a exprimé Arenciel, et non pas applicable à toutes situations, dont celles que tu décris.

Quand on apporte des changements dans notre vie pour aller mieux, cela change forcément les dynamiques relationnelles autour de soi - avec la famille - nos proches - nos amis. Certaines personnes réagissent à nos changements, parce qu'elles n'ont pas initié ces changements, ne les ont pas désirés, et que pour eux, les situations d'avant leur convenaient tout à fait. La plupart finissent par s'adapter, mais pour d'autres c'est plus difficile, et souffrent de cela au point d'en faire un malheur personnel qu'ils traînent.

Je te donne un exemple personnel pour illustrer le tout: - dans ma famille, jusqu'à ce que j'entame un suivi thérapeutique, je disais rarement mes opinions, sachant que ça mettait souvent un de mes proches en colère, parce que toute idée opposée à la sienne le contrarie. Lorsque je me suis permis de m'exprimer, de m'affirmer dans mes positions, cette personne a réagit avec beaucoup de colère et de tentatives de culpabilisation du style "cela me rend malade".

Dans ce type de situations, ce n'est pas à soi à prendre le malheur de l'autre. Ces décisions sont prises non pas pour blesser autrui, mais pour se soigner, pour développer des attitudes qui sont compatibles avec la vie (merci à Pandore pour cette expression que j'aime beaucoup), en accord avec ce que nous sommes profondément. Que cela dérange ou ébranle l'autre, on peut comprendre, mais ce n'est pas à soi d'assumer le "malheur" d'autrui. Si on a su faire les démarches pour se prendre en charge et développer des attitudes plus saines pour soi, les autres sont capables d'en faire autant, cela leur appartient de le faire ou non.

Je ne parle donc pas d'être insensible à la souffrance des autres, ni de n'être pas capable d'entendre ou de soutenir un ami, un proche qui va mal - sans l'envoyer systématiquement chez le psy. Mais d'une souffrance causée parce qu'il y a eu des changements, pour soi, pour le mieux - et que ceux-ci dérangent parfois les autres, qui acceptent mal ces changements. C'est alors à eux de voir comment s'adapter au mieux et pas à soi à revenir en arrière pour faire plaisir aux autres au détriment de notre propre bien-être.

Mais je crois qu'après un temps d'adaptation plus ou moins long, lorsqu'on demeure ferme dans nos positions, les autres finissent par développer de nouvelles attitudes eux-mêmes, c'est un temps d'adaptation.

Comprends-tu mieux ce que je veux dire?


Aloès

littéraire et modératrice de Santé Psy (non médecin)

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Felipe (634 messages) Envoyer message email à: Felipe Envoyer message privé à: Felipe Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
09-01-05, 00:11  (GMT)
7. "RE: Accepter d'être à l'origine du malheur d'autrui"
Oui, je comprends mieux. Dans ce cas, on n'est pas à l'origine du malheur d'autrui, on est le vecteur d'une remise en question de la relation, si j'ai bien compris.

A ce sujet, je me souviens des années lycée durant lesquelles ma consommation de cannabis a incité certaines personnes à ne plus me fréquenter. C'est compréhensible. Là, on peut dire qu'ils se sont adaptés et pas moi, il aurait fallu que j'arrête de fumer. Ou alors au lieu de dire, " tu veux une autre bière ", on prenait ses distances quand je me roulais un joint.

Lorsque j'ai décidé d'arrêter, au début, on m'incitait à fumer, comme à l'accoutumée. Et puis avec le temps, soit on me rejettait, soit on fumait discrètement, en acceptant ma décision d'arrêter. Bon, on ne peut pas dire que j'étais à l'origine du malheur d'autrui, mais effectivement, mon entourage devait s'adapter.

Bon, et bien à plus tard.

Felipe.

P.S : l'exemple que tu donnes rose_noire mérite réflexion. Effectivement, rien n'est simple !

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arcenciel (634 messages) Envoyer message email à: arcenciel Envoyer message privé à: arcenciel Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
09-01-05, 18:51  (GMT)
8. "RE: Accepter d'être à l'origine du malheur d'autrui"
bonjour Aloes,

Merci infiment pour vos réponses enrichissantes, rassurantes et chaleureuses.

Merci aussi d'avoir compris qu'il n'y avait pas de volonté de nuire de ma part.

Bien à vous.

arcenciel

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Aloes (653 messages) Envoyer message email à: Aloes Envoyer message privé à: Aloes Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
10-01-05, 00:07  (GMT)
9. "RE: Accepter d'être à l'origine du malheur d'autrui"
Bonjour arcenciel,

Au plaisir,

Et bonne continuation dans tes démarches,


Aloès

littéraire et modératrice de Santé Psy (non médecin)

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Cricri30 (54 messages) Envoyer message email à: Cricri30 Envoyer message privé à: Cricri30 Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
08-01-05, 16:49  (GMT)
2. "RE: Accepter d'être à l'origine du malheur d'autrui"
Est-ce qu'il n'y pas plusieurs sens dans faire souffrir autrui ou être à' l'orgine du malheur...
On peut faire souffrir en ne donnant pas ce que l'autre attend, en l'ignorant, en mettant de la distance, en faisant des repproches, en ne respectant pas, en exploitant, en humiliant... toutes les souffrances ne sont pas les même autant on peut refuser quelque chose à autrui, mais si on lui refuses l'humanité, la reconnaissance de lui même, qu'on le deni, là je pense que on peut se sentir coupable...
Tout dépend donc de comment on fait souffrir... et est-ce nous qui faisons souffrir en atteigant directement l'autre et en lui enlevant sa "liberté"... où est que ce c'est lui même qui se fait souffrir en demandant ce qu'on ne peut donner...???
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cilloux (2292 messages) Envoyer message email à: cilloux Envoyer message privé à: cilloux Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
08-01-05, 21:46  (GMT)
5. "RE: Accepter d'être à l'origine du malheur d'autrui"

Le fait d’accepter de faire souffrir est-il une étape vers un bon accord avec soi-même ?

Non.

Par contre il est bon de savoir si vous faites réellement souffrir autrui, et l'unique moyen de le savoir, c'est de le lui demander.


Cécile

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