Bonjour,Je suis dépressive depuis plus de 20 ans. J'ai suivi une psychotérapie pendant 17 ans. J'ai eu la chance d'avoir un enfant, il y a dix ans.
Après mon accouchement, mon état ne s'est pas améliorée malgré la joie d'être mère d'un magnifique garçon.
De ce fait, j'ai dû être suivi par un psychiatre qui m'a mis sous traitement anti-dépresseur et tranquilisant.
Mon état s'est alors nettement amélioré et j'ai pu voir des jours meilleurs. J'ai pleinement vécu l'éducation de mon enfant.
En février 2004, je suis tombée à nouveau enceinte à mon grand bonheur et celui de mon compagnon.
J'ai vu mon psychiatre et celui-ci m'a formellement arrêté mon traitement pour le bien du bébé. J'ai eu confiance en lui et je l'ai écouté.
A mon deuxième mois de grossesse, j'ai commencé à ressentir des sensations de manque, irritabilité, douleurs dans les membres, forte anxiété, crise de larmes, dévalorisation de soi.
J'ai téléphoné à mon psychiatre, en pleurs, et lui ai expliqué mon état. Il m'a répondu que je devais tenir bon, qu'il n'y avait pas de médicament pour les dépressions de femmes enceintes.
J'ai donc pris, en accord avec mon pharmacien, des substances homéopatiques pour me calmer. Hélas, rien n'y fit. Mon état s'aggravait de plus en plus.
Mon compagnon a téléphoné à mon psychiatre en lui expliquant que je souffrais littéralement mais il eu la même réponse : je devais tenir le coup.
Mon compagnon et moi étions désemparés. Nous ne savions plus quoi faire. Je restais toute mes journées au lit à pleurer et avoir des idées noires.
Un mois plus tard, j'étais dans un état où ni mon compagnon, ni mon entourage ne me reconnaissait. Je parlais de suicide.
Mon compagnon a cette fois-ci parlé à mon gynécologue. Je n'étais plus en état de rien. Il eut une réponse déplorable. "fiez-vous au psychiatre".
Bref, aucune aide nous était proposé.
Un matin, je me suis réveillé. J'ai fait mes valises et je suis parti avec mon fils, vivre chez des amis. Dans mon esprit, tout déraillait. Je pensais que mon compagnon n'était pas digne d'être le père de mon enfant. Lui et sa famille n'ont rien compris à mon départ. D'ailleurs, moi-même, je n'y ai rien compris. Je n'étais plus moi-même.
Mon état s'est détérioré de plus en plus. Avec l'aide de mon amie, je suis allé voir des généralistes, gynécologues. Les réponses étaient toujours les mêmes. On ne pouvait rien me donner à cause de ma grossesse.
Je ne comprenais pas. J'ai donc parlé d'ivg à mon gynécologue qui s'y est opposé malgré mes idées suicidaires.
Après ceci, j'étais plus que désemparée, désespérée. Mon premier enfant souffrait de me voir dans cet état. Je pleurais du matin au soir. Je voulais mourir. L'enfant que je portais n'était plus rien à mes yeux. Je me sentais malade plutôt qu'enceinte. Je refusais l'aide de mon compagnon et ne voulut plus le voir. Je le rejetais.
Enceinte de 4 mois 1/2, je pris une décision. Je partis à l'étranger pour une ivg.
Lorsque je revins, je repris mon traitement. Quelques semaines après, je "revenais sur terre".
Je culpabilisais pour la perte de mon bébé. Mon compagnon me manquait. Mon bébé me manquait. Je me suis rendu compte à quel point j'avais perdu les pédales et, je n'avais pas été aidé par les médecins que j'avais consulté.
J'ai failli tout perdre, ma vie de couple, l'équilibre de mon enfant et j'ai perdu mon bébé.
Mon compagnon m'est revenu et m'a pardonné mon acte concernant notre bébé. Depuis, nous cherchons une solution à mon état pour pouvoir avoir la joie d'avoir un autre enfant.
En visitant plusieurs sites médicaux, nous nous sommes aperçus que quelques femmes enceintes prenaient des anti-dépresseurs. Notre rage a éclaté.
Pourquoi avons-nous été mal renseignés ? Pourquoi aucun médecins ne nous a expliqué qu'il y avait des traitements malgré ma grossesse ?
Nous n'arrivons pas à comprendre une telle incompétence.
Y a t-il parmi vous des femmes qui ont été enceintes sous traitement anti-dépresseur et tranquilisant ? Comment s'est passé votre grossesse ? Nous aimerions avoir des réponses pour retrouver l'espoir de voir un jour un bébé nous sourire.
Nous souhaiterions aussi l'avis de quelques médecins de ce site.
Merci de vos réponses.
Eva1