Modifié le 22-11-04 à 15:56 (GMT)Bonjour,
Je ne trouve pas tes questions confuses, mais très intéressantes.
Tu as complètement raison de souligner qu'en règle générale l'anorexie ne mène pas à la mort, heureusement. Le pronostic est d'autant meilleur que la maladie est soignée rapidement.
L'anorexie a toujours existé, elle avait auparavant une connotation religieuse, comme de nombreux autres comportements de mortification du corps ou d'ascétisme. Exemple, la vie de Sainte Catherine de Sienne (http://www.jesusmarie.com/catherine_sienne_vie_deuxieme_partie.html#2.1) :
"Je rapporte ici ce qu'elle m'a secrètement confessé, et ce que j'ai trouvé dans les écrits du confesseur qui m'a précédé. Après la vision racontée plus haut, les grâces et les consolations célestes, qui descendaient dans l'âme de Catherine, devinrent si abondantes, surtout aux jours de communion, que ces grâces débordant et rejaillissant sur le corps, en consumaient et en desséchaient les sucs vitaux. L'estomac de la sainte fut si profondément modifié que non seulement elle n'avait plus besoin de nourriture matérielle, mais qu'elle ne pouvait en prendre sans douleur physique. Si on la forçait à en accepter, elle éprouvait de très vives souffrances, et les aliments étaient violemment rejetés au dehors. La plume ne saurait rapporter tout ce que le vierge eut à souffrir à cette occasion.
Dans les commencements, ce genre de vie parut en effet inadmissible à tout le monde, même aux personnes de la maison, qui vivaient plus continuellement avec la sainte. Ils traitaient un don de Dieu si singulier de tentations et de mirage de l'ennemi. Le confesseur, que j'ai déjà souvent nommé, partagea l'erreur commune. Inspiré par un zèle qui était bien intentionné, mais qui n'était pas éclairé, il craignait que Catherine n'eût été séduite par le démon, transfiguré en ange de lumière (2 Co 11,14),et il lui ordonna de prendre chaque jour de la nourriture et de ne pas croire aux visions qui lui conseillaient le contraire. Catherine en appela à l'expérience: quand elle ne prenait pas de nourriture, elle avait plus de santé et de force, quand, au contraire, elle mangeait, elle était malade et languissante. Son confesseur ne s'émut point de cette observation, il lui renouvela et lui maintint l'ordre de manger. En vraie fille d'obéissance, elle fit tout son possible pour se soumettre à cet ordre, et en vint à un tel point d'affaiblissement qu'on craignait. presque pour sa vie. S'en allant alors trouver son confesseur, elle lui dit: "Père, si, par un jeûne excessif, j'exposais mon corps à la mort, ne me défendriez-vous pas de jeûner, pour m’empêcher de mourir et d'être homicide de moi-même ? - Oui, sans aucun doute, lui répondit le confesseur. Elle reprit : "N'est-il pas plus grave de s'exposer à la mort en mangeant qu'en jeûnant ? " et, sur la réponse affirmative du prêtre, elle ajouta " Puisqu'une expérience répétée vous a appris que la nourriture me rend malade, pourquoi ne me défendez-vous pas de manger comme vous me défendriez de jeûner en pareil cas? " A ce raisonnement, il ne sut que répondre et, voyant dans la sainte les signes manifestes d'un vrai danger de mort, il lui dit: "Agissez désormais d'après les inspirations de l'Esprit-Saint, car bien grandes sont les merveilles que Dieu semble opérer en vous. " "
Je pense aussi que les troubles psychiques semblent plus nombreux de nos jours parce que de très nombreuses maladies physiques ont été plus ou moins éradiquées, et que du coup les maladies psychiques, difficiles et longues à soigner, représentent une proportion plus importante.
Cordialement,
Pandore