Modifié le 12-11-02 à 14:28 (GMT)Bonjour Mathilde,
Je ne peux répondre que de façon générale, votre cas est particulier et les explications suivantes sur la dépression chronique peuvent ne pas être adaptée à votre cas.
Parmi les dépressions chroniques, il existe des dépressions dont les causes peuvent être résolues par des décisions personnelles, la disparition de situations ayant conduit à la dépression, ou une psychothérapie pour résoudre des problématiques plus profondes, dites névrotiques. Ces dépressions sont les plus fréquentes.
A côté de cela, il existe des dépressions "sans cause", dites "endogènes", c'est à dire qu'elles semblent liées à une prédisposition constitutionnelle (biologique si vous préférez) de la personne à la dépression.
Ces dépressions endogènes peuvent être améliorées par une psychothérapie, mais pas guéries.
Le traitement repose alors sur un traitement médicamenteux permanent, destiné à être pris à vie (en l'absence de nouvelles découvertes). Aucune analyse ne permet actuellement de faire le diagnostic de dépression endogène. En revanche, on retrouve souvent plusieurs cas dans la famille de la personne qui en souffre.
Il y a souvent une forte réticence chez les déprimés endogènes à prendre ce traitement, comme si "prendre un médicament pour l'âme" était humiliant, avec un souhait permanent de s'en sortir tout(e) seul(e). Les diabétiques ne se posent pas cette question avec leur insuline. Je comprends pourtant très bien cette réserve.
Je dirais que lorsque l'évolution de la maladie fait fortement suspecter une dépression endogène, le travail du médecin est fondamentalement d'accompagner son patient dans le "deuil de la normalité" et de lui faire accepter l'idée que l'existence d'un médicament soulageant son problème est une chance dont tous les malades ne bénéficient pas.
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Dr Dominique Dupagne Administrateur du Forum |