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"neophobie chez l'enfant"

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diaphana (85 messages) Envoyer message email à: diaphana Envoyer message privé à: diaphana Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
08-10-03, 21:17  (GMT)
"neophobie chez l'enfant"
Bonjour, je recherche des témoignages de parents concernés par la néophobie de leurs enfants. C'est un sujet qui devient fréquent chez les enfants âgés de 3 à 10 ans.

En vous remerciant d'avance et en espérant qu'en parler permettra peut-être d'éviter plus tard à l'enfant de souffrir de TCA.

Diaphana
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Midi et soir, les repas tournent au cauchemar. Garance, 4 ans, fait de la résistance. Elle ne veut pas avaler vos bons petits plats. Sauf quand vous lui proposez frites-nuggets-ketchup! Là, elle retrouve son joli sourire et bâfre gaiement.

Agaçant, non? Oui, mais normal aussi puisque votre «mini-neinsager» est entrée dans l'âge de toutes les oppositions (entre 3 et 6 ans) ainsi que dans une période dite de «néophobie» alimentaire (elle se méfie de tout ce qui est nouveau).

Le problème, c'est que vous craquez souvent, que vous obligez Garance à s'alimenter en usant de deux armes redoutables: l'intimidation («Tu ne descendras pas de ta chaise avant d'avoir fini ton assiette!») et le chantage («Fais-moi plaisir, mange ta soupe!»). «Il ne faut jamais forcer un enfant, insiste Jacques Puisais, président de l'Institut français du goût. Mais plutôt lui expliquer qu'apprendre à goûter un peu de tout, c'est se permettre de voyager, de faire le tour du monde.»

Pour cet onologue réputé, le dîner familial doit être un lieu d'échanges, une halte plaisir, et pas le théâtre d'une guéguerre perpétuelle. Quelques règles élémentaires à respecter selon lui: créer la bonne humeur autour de la table, ne pas faire passer la préparation des repas pour une corvée, montrer sa satisfaction à casser la croûte, ouvrir la cuisine aux petits, bannir aromates et boissons sucrées du menu, cuisiner en suivant les saisons, les régions et surtout en restant simple.

«Il est essentiel de donner à son enfant à manger des aliments qu'il est capable de supporter, ajoute Jacques Puisais. Le mettre, par exemple, devant une viande trop difficile à mastiquer, c'est comme lui demander de courir un 110 mètres haies.» Il faut faire preuve de bon sens (ne pas servir à Garance des mets trop épicés, des fromages très puissants...) et observer attentivement les réactions de sa progéniture lorsque celle-ci se trouve face à un nouveau produit.

L'auteur de l'ouvrage Le goût chez l'enfant invite les parents à donner de l'amour - «l'épice la plus importante!» - aux gastronomes en culottes courtes et également à les respecter. Pourquoi alors ne pas laisser Garance noyer sa nourriture sous une tonne de ketchup? «Parce que les aliments perdent ainsi toute leur originalité, s'indigne Jacques Puisais. Avec le ketchup, l'enfant ne goûte plus les produits, il va vers la facilité, l'uniformité.»

Reste qu'il est difficile, de nos jours, de lutter contre la pub, les édulcorants alimentaires et les exhausteurs de saveur. Le président de l'Institut français du goût manque de s'étrangler: «Faut pas raconter d'histoires! Jamais on n'a eu autant de possibilités d'achats, d'informations, de moyens techniques à disposition, de temps libre... Tout ça, c'est de la paresse! Les gens se disent goûteurs, cultivés, ils doivent maintenant le démontrer.»

A vos fourneaux, donc!

Alain Portner

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Entre 2 et 8 ans, les enfants traversent une période de néophobie alimentaire où tout aliment nouveau est systématiquement refusé. Il faut le savoir et éviter d'être trop rigide, ce qui créerait d'inévitables conflits transformant les repas familiaux en de véritables psychodrames. Inversement, une attitude trop permissive risque de conduire à un grignotage permanent et à une alimentation inadaptée. L'important est de ne pas baisser les bras. Essayez de séduire votre enfant avec des plats amusants. N'hésitez pas à lui re-proposer des aliments qu'il aura rejetés, car plus un aliment est goûté, plus il a de chance d'être accepté à la longue. Après 8 ans, il est très difficile pour un enfant d'adopter une alimentation variée s'il n'en a pas pris l'habitude. L'éducation gustative est donc très importante dès la petite enfance.


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La néophobie est une peur que suscitent les aliments nouveaux qui existe chez toutes les espèces omnivores. Cette crainte est banale: chacun de nous a pu un jour manifester des réticences à introduire dans sa bouche un aliment jamais encore goûté. On sait que la néophobie est une période normale de développement de l'enfant: 77% d'enfants âgés entre 2 et 10 ans se montrent méfiants vis-à-vis des nouveaux aliments, et cette tendance est particulièrement forte entre 4 et 7 ans. Ces âges sont des moyennes, d'autres ne se montreront presque jamais néophobiques.

Quatre grandes hypothèses ont été proposées pour expliquer la néophobie de l'enfant. Selon ces hypothèses, la néophobie de l'enfant serait la traduction:
- de l'opposition à ses parents (phase du non);
- de la recherche dans le domaine alimentaire d'un secteur de sécurité (alors que dans le do-
maine scolaire, les apprentissages se multiplient);
- la conséquence de l'autonomie croissante (la capacité à se nourrir seul amène des inter-rogations du type: ce produit est-il bon pour moi?);
- ou d'une rigidité perceptive (à cette période de la vie, il existe autant d'aliments nouveaux qu'il existe des façons de présenter un même produit).


Marion, 18 mois, ne mange le fromage blanc que je lui propose qu'après avoir trempé un doigt dedans et l'avoir sucé avec délectation, rituel immuable, faut-il l'en empêcher?

Il faut cinq sens pour goûter un aliment...

. La vision tout d'abord nous parle de l'aspect de l'aliment, de sa forme, de sa couleur.
. L'olfaction nous renseigne sur ses odeurs, qu'elles se dégagent au nez ou se diffusent dans la bouche ouverte.
. Le toucher évoque la texture de l'aliment, telle que la main ou la bouche peuvent la sentir.
. La gustation sert à apprécier ses saveurs.
. L'ouïe ajoute une touche sonore à la perception tactile. L'ensemble de ces informations forme le goût et constitue un véritable bouquet sensoriel d'une richesse infinie.

Ce tableau déjà complexe masque une diversité encore plus grande si l'on considère les sensations trigéminales. Ce nom un peu barbare doit son origine au nerf trijumeau qui s'avère responsable des sensations irritantes, voire douloureuses, provoquées par les condiments et les épices comme le poivre, le piment, le curry, le gingembre et la moutarde. Il réagit à la note carbonée des boissons gazeuses, ainsi qu'aux alcools; il répond également, en se révoltant, à la sensation irritante de l'ammoniaque. Enfin, il véhicule au cerveau les impressions sensorielles de la nicotine, ainsi que les impressions douloureuses qui sont générées par un mal de dents.

Ainsi l'aliment apparaît-il comme l'objet le plus stimulant pour nos sens, tous mis à contribution dans la découverte de ses différentes qualités.
http://www.projuventute.ch/f/angebot/rpe/rpe_80_4.html


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