Cher confrère,
je suis tout à fait d’accord avec ton analyse. Mais ayant été moi-même libéral et actuellement médecin du travail depuis 13 ans, je tiens à critiquer la comparaison économique faite avec la médecine du travail : tout d’abord nous ne travaillons pas (en service inter-entreprises) pour des sociétés commerciales mais pour des organismes ayant un statut loi 1901 (donc, n’ayant pas le droit de faire des bénéfices.) Deuxio : les 80 € que tu cites ne correspondent pas qu’au temps clinique (la consultation) puisque tu sais qu’un tiers de notre temps est consacré à l’action sur le milieu de travail, et que l’on aille dans une entreprise donnée une fois tous les 5 ans ou 10 fois dans l’année, ce temps ne leur est pas facturé ! Egalement, chaque visite supplémentaire (visite de reprise, de prè-reprise, sur notre demande - salarié qu’on veut revoir, visite spontannée sur demande du salarié même...) n’est pas non plus facturée. Ce sont des éléments que l’on doit fréquemment rappeler aux employeurs adhérents quand ils nous reprochent "le prix de notre visite." Par ailleurs, cette cotisation employeur (basée sur un forfait par salarié et par an + éventuellement un droit d’entrée ou cotisation d’appel, qui diffère d’un service de santé au travail (S.S.T.) à l’autre) est la seule ressource de ce S.S.T. et sert également à financer les autres personnels (secrétaires, administratifs etc...) dont aussi maintenant, au nom de la pluridisciplinarité introduite par l’Europe (1989), peuvent intervenir dans l’entreprise (études ergonomiques, études de poste, conseils, métrologie...) : la plupart de ces interventions ne sont pas facturées non plus ! Tout ceci pour dire que le coût de l’acte d’un médecin soignant salarié n’est pas comparable au coût de l’activité d’un médecin du travail. Ceci dit, vu le code du travail, si on devait payer les heures supplémentaires, les heures de nuit aux médecins généralistes parce qu’ils étaient salariés, le coût serait certainement très élevé !