Le doute comme les questions m’assaillent.
Premièrement, sur l’accueil de cette mesure par une communauté médicale bien implantée sur les réseaux sociaux. L’anonymat relatif y est d’ores et déjà une règle implicite et aucun acteur, médecin ou non, n’en est dupe. Les informations qui y circulent prêtent nécessairement à caution et la portée en est limitée. J’irai plus loin en précisant que le "pseudonymat" est clairement la clé de voûte du système et que celui-ci garantit de fait une liberté de ton recherchée. La confiance des acteurs, médecins ou non, est nécessairement modifiée dès qu’une "certification" quelconque y est ajoutée. Il faudrait que le CNOM dispose d’une légitimité incontestable-à défaut de la légalité- auprès de la communauté des utilisateurs de ces réseaux pour instaurer la confiance en ses membres certifiés, ce dont je doute fortement.
De plus, sur un point bassement pragmatique, je doute sur la réactivité du CNOM à valider des pseudonymes dans les différents types de réseaux. Pour des questions de lutte contre l’usurpation d’identité, j’ai cru comprendre qu’un pseudonyme ne serait certifié que pour un seul et même médecin. Pour ma part, je suis par exemple présent sur Twitter mais pas sur Facebook. Dans l’avenir, d’autres réseaux auront peut-être ma faveur. Le CNOM protègera-t-il mon pseudonyme sur tous les fronts ? Et quid des "Bruno Martin", pullulant déjà dans les annuaires ordinaux ?
Bref, un vrai casse-tête s’annonce.
J’ajoute encore : L’Ordre en se positionnant de la sorte aura certainement pouvoir de sanction. Mais aura-t-il également les moyens de faire respecter sa loi ? J’imagine mal ses représentants sillonnant les méandres des réseaux à la recherche d’éventuels contrevenants. Et je n’accepterai en aucune manière une augmentation de mes cotisations ou de me transformer en milicien virtuel sur ce prétexte.
Dernier point, et non des moindres. Des réseaux sociaux professionnels, plus ou moins fermés et douteux, dont le recrutement se fait par cooptation fleurissent déjà sur le web. Le conseil a-t-il déjà prévu une qualification de ce nouveau genre de réseaux ?
Pour toutes ces raisons et d’autres encore, mon choix est fait. Je resterai un charlatan potentiel et j’engage quiconque lisant mes propos à me considérer d’emblée comme tel.