Bonjour Dr. Dupagne,
Je partage quasiment toutes vos remarques, mais je souhaiterais apporter quelques éléments de réflexion quant à la dette :
Non, tout ne va pas bien. Vous le savez, nous le savons tous, et nous sommes tous plus ou moins responsables de cette situation.
Nous, les hommes politiques, qui vous avons vendu du rêve et du confort à crédit.
Vous qui avez eu la naïveté de nous croire et de nous élire.
Depuis 30 ans, vous avez beaucoup mieux vécu (ou moins mal), grâce au paiement des factures sociales par l’accumulation d’une dette faramineuse. Cette dette est en train de nous exploser à la figure.
A la date d’aujourd’hui, près de 90% de la dette publique française est constituée d’INTERÊTS dûs à des groupes privés ! Il me semble donc excessif de présenter les choses de sorte à faire croire que c’est uniquement une mauvaise gestion publique qui en serait à l’origine. Ca l’est bien entendu, en partie, mais je pense qu’il ne faut pas nier l’impact de la loi 73-7 dite "Rothschild" ou "Pompidou-Giscard" interdisant à la banque de France de monétiser la dette publique... S’il est vrai qu’avant cette loi l’état empruntait déjà aux marchés privés à des taux non nuls, il lui restait néanmoins cette possibilité (perdue depuis et empêchée de toute façon par Maastricht) en temps difficiles. De telle sorte qu’il a été calculé que la dette publique représenterait (en 2009) seulement 9% du PIB (contre 78% en réalité !) si cette possibilité avait été conservée... Cela change énormément la donne.
Ce que personnellement j’attends d’un président, serait surtout et avant tout qu’il soit suffisamment courageux et intègre pour expliquer ces éléments aux français et engager un grand débat public à leur sujet (suivi éventuellement d’un référendum). Idem pour l’euro, et l’union européenne, et tous les vrais grands sujets qui sont tous soigneusement évités aujourd’hui dans les médias dominants. ***
De la même façon, je ne partage pas l’avis selon lequel le peuple aurait quoi que ce soit à se reprocher : l’individu moyen n’est pas responsable quand son médecin lui prescrit des médicaments inutiles voire dangereux, il ne l’est pas plus pour moi quand il élit des hommes politiques qu’il croit (plutôt) sincères, et qui dans son dos font tout le contraire de ce qu’ils avaient promis.
La question de la confiance du peuple dans les autorités (quelles qu’elles soient : médicales, judiciaires, sanitaires, ...) est primordiale ; idéalement, elle devrait être relative et non aveugle, et les décisions définitives prises par les citoyens devraient être avant tout personnelles, les institutions servant surtout à leur apporter des informations sérieuses et objectives. C’est le travail honorable que vous faites sur votre site (par exemple sur les grippes), et nous devrions tous vous en remercier. Néanmoins, tout est fait pour empêcher les gens à la fois de développer la curiosité et l’esprit critique nécessaires à cette démarche, et pour les empêcher d’accéder aux informations objectives. Dans ces conditions, et dans le cas de sujets hautement techniques (ou du moins se prétendant tel) comme l’économie, je ne peux que les excuser de croire tous ces soi-disant experts (disant tous peu ou prou la même chose...) qui défilent toute l’année dans les médias.
*** Pour prendre plusieurs exemples évoqués par l’un ou l’autre des candidats dans cette campagne : produire et consommer français, "fermer les frontières" (plus ou moins), taxer les produits fabriqués en Chine, arrêter les délocalisations, etc.
Il est quand même plus que grave qu’aucun média ne nous informe que (i) qui qu’il soit, aucun président n’aura de pouvoir sur ces thèmes, puisque (ii) toutes ces propositions sont contraires et interdites par le droit européen (et qu’il est totalement illusoire de prétendre à une quelconque refonte des traités européens sur ces thèmes quand on a conscience des rapports de force actuels dans l’UE).
Par contre, pour parler du quotient familial ou du permis de conduire, on se bouscule au (...)