Dominique Dupagne a écrit :
Vos remarques sont très intéressantes.
Notament, comme Castor, vous me reprochez d’avoir parlé de "factures sociales". Vous avez tous les deux raison. J’entendais "sociale" par "concernant le fonctionnement de la société" et donc non-exclusivement solidaires. Le fonctionnement de la santé par exemple comporte une composante sociale (CMU, exonération du ticket modérateur) et sociétale (le coût de l’entretien d’un système de santé pour toute la population).
Ce qui reste vrai, c’est que notre niveau de vie global aurait été beaucoup plus bas si nous n’avions pas vécu à crédit en permanence. Nous sommes dans la situation d’une famille surendettée.
OK, je n’avais pas compris les choses comme cela.
Effectivement, nous sommes dans la situation d’une famille surendettée, mais, étrangement, c’est aussi le cas de la majorité de nos voisins européens et mondiaux, quelles qu’aient été les équipes dirigeantes des 40 dernières années !
Votre comparaison avec les ménages me permet d’ailleurs d’ajouter que si on prend le critère de la dette totale (composée de la dette publique, dette des ménages, et dette des entreprises), considéré par beaucoup comme étant plus pertinent pour juger de la santé d’un pays que la seule dette publique, on se rend compte que la France n’est pas si endettée que ça, en comparaison de l’Allemagne par exemple (et même beaucoup, beaucoup moins endettée que des pays comme le japon ou les USA - il faut dire que le cas de ce dernier est différent du fait du monopole mondial du dollar).
Le fait que les pays vivent en s’endettant (dans une certaine mesure) est loin d’être récent, c’est en fait le cas depuis des siècles, et cela sans conséquences néfastes ou presque.
Le niveau absolument délirant atteint aujourd’hui par les dettes publiques des pays occidentaux nécessite la prise de décisions urgentes sur le fond du problème : souhaitons-nous oui, ou non, continuer à être spoliés de façon illégitime par une oligarchie financière qui a pris le pouvoir (ou plutôt : dont la prise de pouvoir a été organisée par le pouvoir politique depuis Pompidou*), ou bien allons-nous prendre les devants et travailler à la mise en place d’un nouveau système ?
Plusieurs choses paraissent évidentes, pour des raisons variées : d’une part que la dette ne sera jamais remboursée tant elle est gigantesque, et d’autre part que l’éclatement de l’euro n’est qu’une question de temps. De même, ce n’est qu’une question de temps avant que nous ne soyons, en France, mis sous une dictature directe par ces financiers : après tout, les chefs de gouvernement légitimes grec et italien n’ont-ils pas été débarqués, puis remplacés par des banquiers en l’espace de 15 jours il y a quelques mois ?! Des (soi-disant) experts qui dictent au peuple ce qui est le meilleur pour lui car il le sait mieux que lui, n’est-ce pas historiquement et étymologiquement la définition précise d’un dictateur ?
Bref, il est nécessaire, au plus vite, d’amener au pouvoir (mais est-ce seulement imaginable dans le contexte de médias médiocres/résignés/incompétents/partiaux/soumis qui est l’actuel...) des gens capables de suffisamment de courage, d’esprit critique et de capacité de remise en question pour initier des changements profonds, et non pas une énième élite formatée qui sera certes un bon acteur, mais ne changera rien (et ne voudra rien changer).**
* Pompidou qui était, rappelons-le, DG de la banque Rothschild (voilà de quoi appeler à relire plusieurs points de la liste que vous dressez !).
** Par formaté, je ne sous-entends pas particulièrement provenant d’écoles particulières, mais plutôt un formatage idéologique (pro-UE, pro-euro, libéral, etc.), même si les deux sont souvent liés. Il est par exemple intéressant de se demander d’où viennent les gens (politiques, journalistes, "experts", etc.) qu’on nous présente à longueur d’année dans les médias : sont-ils là pour leurs compétences ? leurs amitiés ? leurs "réseaux" (un mot un peu lointain pour le français moyen) ?
On se rend alors compte que très souvent (pour ne pas dire toujours), ceux qui font et ont accès aux médias, ceux qui arrivent à la tête des partis politiques, etc., ne le sont certainement pas par le fruit du hasard.
Prenons un exemple concret, celui de la French-American Foundation, fondation dont les objectifs sont "d’améliorer les relations entre la France et les Etats-Unis.
Sa mission générale, en collaboration avec sa Fondation soeur à New York, est de promouvoir le dialogue et de renforcer les liens entre les deux pays."
Elle choisit notamment, chaque année, des jeunes gens qu’elle juge prometteurs (selon quels critères ?!), notamment via le programme "young leaders", dont voici la description officielle :
Le programme Young Leaders est l’un des programmes phares de la French-American Foundation. Créé en 1981 dans le but de donner un nouveau souffle aux relations transatlantiques, il fêtera en 2011 sa 30ème promotion.
Le processus de sélection Young Leaders est très compétitif et attire chaque année davantage de candidatures. L’objectif de cette sélection prestigieuse est de créer et d’entretenir (...)