Bonjour,
Tout d’abords, je préfère si type de message qui semble plus cohérent et qui démontre une réflexion, une intelligence et des connaissances.
Sur le mode de rémunération des médecins, je pense qu’il n’existe pas de solution pertinente dans un contexte de diminution des coûts, que l’on parle de paiement à l’acte, de capitation ou de salariat. Les formes mixtes de financement, à mon sens, créent de véritable usine à Gaz alors que nos coûts administratifs sont déjà énormes.
Mais dans un contexte de future pénurie de médecin vers 2020 et d’un « Papy patient boom », le système de paiement à l’acte est celui qui semble le plus adapté. En effet, en 2008 une étude du trésor (maintenant la DG des finances publiques) soulignait que "La démographie médicale a connu un retournement et on attend une baisse de 15% de la densité de médecins sur le territoire. Dans ce contexte, le paiement à l’acte, reliant mieux l’activité à la rémunération, ne parait pas devoir être remis en question" car "le paiement à l’acte" peut "refléter une meilleure réponse aux besoins".
Vous dites que les médecins assument une mission de service public, Là tout est dit. C’est l’ambivalence de notre système, si notre système est un service public, c’est à l’Etat d’assumer ce service dans sa globalité. Un système semi privé-public bismarckien était voué à l’échec (le ver était dans la pomme). Au vu notre perception de notre santé le système pour être cohérent aurait du être beveridgien ( le coût du travail en aurait été bien moindre et notre désindustrialisation bien moins rapide, mais ceci est un autre débat).
Sur la liberté d’installation, permettez moi d’avoir mon opinion personnelle. Je refuse catégoriquement dans le pays des libertés, que certain la piétine allégrement. La liberté de vivre où on veut dans notre pays est un Droit fondamental, et cela quelque soit sa profession. Je trouve ubuesque les limitations en tout genre qui existe dans ce pays et je ne parle pas que dans le domaine de la Santé.
Ah oui ! Les déserts médicaux, des personnes privés devraient assumer obligatoirement une mission de service public où l’Etat se désengage de ce même service public en fermant les hôpitaux, nous sommes dans la pure démagogie à la française.
Pour les pharmacies, désolé de ne point vous contredire mais certains dircabs adjoints de ma connaissance appelleraient cela la technique du "boa constrictor". Il est politiquement dangereux de dire qu’il y a trop de pharmacie et les fermer d’autorité, très difficile à mettre en œuvre juridiquement. Au lieu de cela, vous les étranglez financièrement, c’est très efficace.
Sur les agents des assurances maladies, les effectifs sont en fait en 2010 (Source : Commission interministérielle d’audit salarial du secteur public - CIASSP ) 93 555 agents pour la CNAMTS (15% de plus que vos chiffres), 18270 pour la MSA et 6273 Pour le RSI et pour le recouvrement Acoss de 13 962 agents ( je passe sur les régimes spéciaux), c’est bien plus que la gendarmerie nationale.
"Je suis simplement déçu ..., du regard peu autocritique du corps médical sur sa pratique" Oui, mais de quelle pratique vous parlez ?
Celle du rapport sur “Améliorer le rapport coût-efficacité des systèmes de santé" qui précise bien que "les indicateurs montrent que, dans l’ensemble, le système de santé français fonctionne relativement bien. Si les dépenses de santé sont élevées, l’espérance de vie l’est aussi. La France se classe même en première position parmi les pays de l’OCDE du point de vue de la mortalité évitable, c’est-à-dire de la mortalité pouvant être évitée grâce à des soins rapides et efficaces. Sur le plan sectoriel, les performances montrent une qualité élevée des soins ambulatoires et préventifs, comme en témoigne le faible chiffre des hospitalisations évitables. L’efficience du secteur des soins aigus supérieure à la moyenne de l’OCDE, elle (...)