Je vais maintenant dans le positif : si on veut aider à la médicalisation des déserts médicaux futurs, il faudra d’abord accepter l’idée de rémunération différente des MG. L’acte du MG est payé 23 euros, parfois avec 20% de plus mais c’est encore marginal car le nombre de zones est resté très faible, moins de 1% de la population. Et que dire des IK jamais reévaluées qui sont maintenant en dessous du montant réel du coût du kilométre parcouru par un véhicule moyen ??
Or, il faut d’abord maintenir l’existant, les MG déjà installés, car ils sont encore nombreux, aider donc ceux ci mais aussi les nouveaux installés, avec des actes nettement mieux indemnisés. Cela ne me choquerait pas de voir, par exemple, un C à 40 euros, un V à 60 euros, en zone rurale très isolée.
La délégation de taches est à développer, non pas en imposant au praticien des structures au dessus de lui (celles qui géreraient les structures et qui nécessairement interfereraient dans son exercice) et à coté de lui, mais en lui proposant d’être l’acteur principal d’un territoire.
Dans des zones précises et à déterminer, le praticien MG (ou les praticiens si ils sont deux, trois voire plus) a un budget, en partie prélevé sur les honoraires majorés, pour recruter une ou deux IDE cliniciennes. Après sélection et formation, celles ci contractent avec lui pour une durée de 5 ans, par exemple. Elles vont faire les actes répétitifs que le praticien lui délégue, par exemple examiner et vacciner tous les enfants, visiter les personnes âgées, voir régulièrement tous les hypertendus et diabétiques.
Le praticien se concentre donc sur les grosses pathologies, et se concerte tous les jours avec ses collaboratrices pour déterminer des choix : telle personne âgée est fiévreuse à domicile, dixit l’IDE, la praticien va la voir ce matin... Il peut aussi recruter un secrétariat. De sorte que le travail se fait en équipe, le MG n’est pas seul et ce team assume tout la population du territoire.