il ne s’agit pas seulement "d’études payées".
Un pays a le droit et souvent il le fait, d’orienter la politique dans un domaine de manière plus ou moins forte, ce qui génère des contraintes bien sûr. Quand on instaure un système de quotas d’installation pour certains métiers (pharmacien, infirmier maintenant) c’est ce qu’on fait. Et je ne vois pas en quoi cela est idiot ou imbécile : qu’un décideur dise "il me faut tant de professionnels par milliers d’habitants et répartis de telle manière" me paraît compréhensible.
Après, on peut discuter de la façon de gérer le pays, plus ou moins planifiée, plus ou moins libérale, mais cela part souvent de postulats idéologiques.
Il est vrai que pour la personne elle-même, cela induit des contraintes, mais celui qui décide de faire pharmacien d’officine, il intègre la contrainte dans son choix.
Au passage, celui qui fait enseignant aussi, il sait qu’il risque d’être nommé à Trouffignac, ou pire, dans une banlieue défavorisée, et il l’intègre aussi.
Le danger, à méconnaître ce paramètre qui me paraît important et fondamental, je parle de la capacité et parfois de la nécessité du politique d’imposer, c’est le risque de se retrouver en situation de crise, avec des diktats d’autant plus brutaux que la crise sera violente.
Il fût une époque où l’Etat instaura ce qui fût appelé les "officiers de santé" : cette idée a très mauvaise presse chez les médecins car elle sous-entend qu’ils seraient substituables par des moins formés. Mais historiquement, cette mesure a répondu a un besoin de santé publique fort, avec la nécessité de mettre des médecins jusque dans les campagnes, jusqu’à Trouffignac, pour aider à améliorer un système de soins jusque-là constitué de médecins de ville, grand bourgeois et forts savants mais peu préoccupés de l’impact sanitaire collectif de leur action.
Les dernières mesures ou propositions qu’on voit émerger de la part des institutions sanitaires, notamment lorsqu’on parle de "délégation de tâches", vont dans ce sens. La modification du cursus de formation des infirmiers, vers une "universitarisation", pour déboucher sur des années complémentaires de spécialisation équivalentes d’un master vont aussi dans ce sens : autonomisation des auxiliaires de santé pour leur permettre d’assurer un plus grand nombre de tâches, au passage par délégation, mais plus tard en pleine compétence. Cela ne me choque pas beaucoup, je considère qu’il n’y a pas forcément besoin d’avoir un doctorat pour suivre un arbre décisionnel ou appliquer un protocole et sur le plan humain et relationnel, je pense que les infirmiers sont mieux sélectionnés et mieux formés que les médecins.
Le travail fourni à l’hôpital... Au même moment, je travaillais l’été en usine, sur la chaîne d production, payé au SMIG, ce qui faisait que je me sentais plus en vacances à l’hôpital que pendant l’été... Ce qui m’a toujours frappé dans mes stages d’externe, outre le fait que j’ai souvent eu l’impression d’être payé à pas grand chose(parce qu’on est payé n’est-ce pas), c’est que malgré notre présence, le service requérait quand même autant d’intervenants médecins ou non médecins, voire plus que dans des hôpitaux qui ne reçoivent pas d’externes. D’où l’idée d’une certaine inutilité fonctionnelle. Certes, j’ai beaucoup appris, vu et écouté beaucoup de malades, j’espère avoir par ma présence à leur coté, adouci leur séjour hospitalier, m’enfin je ne pense pas avoir, sauf très rares situations en fin de formation, beaucoup poussé à la roue de la charrette du CHU. A cet égard, les élèves infirmiers de 3ème année sont probablement beaucoup plus utiles au fonctionnement de l’hôpital (et il y en a partout, dans tous les hôpitaux) pour des indemnités beaucoup plus symboliques. Je considère donc que le travail fourni dans les stages est largement rétribué par l’indemnité de stage reçue.
Chez moi, Trouffignac prend deux "f" et en plus Trouffignac, c’est chez moi ou a coté et c’est ni honteux, ni dévalorisant d’y vivre et (...)