J’ai 21 ans et j’utilise Diane depuis plusieurs années, elle réduit efficacement l’acné qui me gâche la vie depuis mes 11 ans. Lorsque je l’arrête, l’acné revient (acné modérée mais bien présente sur le visage, tout le dos et la poitrine). Je ne fume pas, je suis très mince et je n’ai pas pris un seul gramme avec cette "pilule", je fais un bilan sanguin chaque année, je n’ai aucun antécédent familial et je suis conscience des risques potentiels (il suffit de prendre la peine de lire la notice pour savoir que le but premier de ce médicament n’est pas d’être un contraceptif et de se renseigner un minimum). J’aime ce médicament qui m’aide à moins souffrir de mon apparence physique. Je ne supporte pas les antibiotiques qui me donnent des mycoses, et je n’ai pas réellement envie de tester le Roaccutane, qui me semble plus dangereux (sauf en ultime recours). J’ai essayé de prendre Jasmine pendant quelques mois et j’ai noté une recrudescence des boutons (même s’il faut avouer qu’elle était minime, il s’agit d’une perte importante de confort pour moi), et pire, je ne l’ai absolument pas supportée : triglycérides, taux modifiés au niveau de la thyroïde, vertiges, saignements des gencives durant plusieurs mois. Dans mon cas - et chaque corps réagit différemment - Jasmine est bien plus délétère que Diane ! Je ne crie pas pour autant au retrait de Jasmine, puisque je conçois qu’elle puisse convenir parfaitement à d’autres femmes. J’estime même que si j’avais fait un AVC ou une embolie, je n’aurai pas porté plainte - le risque zéro n’existe pas. J’ai presque envie d’envoyer une lettre d’insultes (assortie d’arguments difficilement réfutables pour plus de légitimité et de crédibilité) à cette fameuse Marion Larat, tant je suis en colère.
J’avais trouvé un certain équilibre avec Diane (ma mère avait elle-même pris cette pilule qui par le passé était plus dosée durant 20 ans, elle n’a jamais eu le moindre problème et lorsqu’elle a arrêté ce traitement, elle a continué à avoir quelques gros boutons au niveau du menton qui ont finalement totalement disparu... avec la ménopause).
Je suis révoltée : comment l’Etat peut-il prendre une décision à ma place ? Je considère que chaque individu est libre et que l’Etat devrait se contenter de faire la transparence et donner une information objective sur chaque substance délivrée (qu’il s’agisse de l’alcool, du tabac, des "drogues" comme des médicaments). C’est aux individus de faire la part des choses, d’évaluer les risques et les bénéfices, de CHOISIR et finalement de se responsabiliser, avec l’aiguillage d’un professionnel. J’espère sincèrement que l’EMA fera le choix de ne pas suspendre ce médicament - s’il n’est pas recommercialisé en France mais toujours disponible dans les autres Etats-membres après verdict, j’irai me le faire prescrire à l’étranger (Luxembourg, Belgique, Suisse). Pour le moment, il me reste sept plaquettes.
En suivant l’évolution de cette polémique, j’ai également été totalement sidérée de constater la façon dont l’emballement médiatique a précipité le retrait/la suspension de Diane 35, sidérée de constater l’importance du rôle de la presse dans cette affaire - les médias font la pluie et le beau temps aujourd’hui en France, comme dans les romans du XIXème siècle où les critiques font et défont les pièces de Théâtre et les livres, sauf qu’il s’agit aujourd’hui de médicaments !!! C’est la passion et non plus la raison qui est à l’origine des lois et des décisions politiques.
Aussi, je vous remercie pour cet article, à contre-courant, qui enrichit le débat et rompt avec le monolithisme des médias "classiques".
Récemment, dans le sillage de la décision de l’ANSM, on a pu observer une suspension du médicament au Maroc. De plus, l’Australie et le Canada, toujours après cette décision, sont également tentés par une réévaluation de la balance bénéfices-risques de Diane. Pensez-vous que cela pourrait jouer en défaveur d’une recommercialisation - en tous cas d’une décision de non-suspension de Diane - lors du choix de la décision qui sera rendue en Mai (...)