Ne faudrait-il pas reformuler la question sous la forme "Société et médecins : agir ou subir ?"
Internet n’est pas "la société", mais c’est l’avant garde de la société. Les problèmes qui se posent aujourd’hui avec l’Internet se poseront très vite de façon générale.
Reformulée ou non, c’est une question à laquelle on ne saurait répondre en quelques lignes ; au mieux cerner des problèmes et hasarder des solutions.
Il me semble que le problème majeur est celui de l’information et de sa juste capacité de circulation (je parle bien de circulation et pas d’accès - qui la supposerait statique). Information sur Mme Dupont et information sur le traitement de personnes qui ressemblent à Mme Dupont.
Subir, c’est probablement être en déni du fait que la médecine c’est principalement, et de plus en plus de l’information (l’autre partie étant "le geste", qui représente une part minime du processus médical, même si elle occupe une place majeur dans la rémunération des acteurs)... et que, si cette information circule mal, la démarche sera probablement de qualité insuffisante.
Subir, c’est donc continuer à raisonner "en silo" ; que le silo soit, pour les données personnelles, l’ordinateur du praticien (qui ne traite QUE de l’information d’intérêt local) ou le déversware DMP ou, pour les connaissances théoriques, les agences officielles - qui ne se préoccupent pas de créer des référentiels "informatisables".
Agir, ce serait donc :
s’intéresser aux parcours et processus de soins
connecter les acteurs qui y participent (patient, membre de son équipe, chercheurs)
organiser la juste fluidité des informations (du patient, des connaissances, de leur rapprochement, de leur évolution).
Tout ceci, bien évidemment, de façon non hiérarchique ; la seule hiérarchie étant le fait d’entourer Mme Dupont et d’adapter les processus à ses objectifs.