Cent pour cent d’accord : j’exerce la médecine générale et la médecine générale est une discipline intellectuelle (et parfois technique bien entendu). Je ne veux pas être un spécialiste et je n’ai pas fait de démarches pour l’être. Quand je ne sais pas faire (ou quand je ne veux pas faire, pour des raisons éthiques ou pratiques — qui pourraient être l’économie de mon cabinet, à savoir séances de psychothérapie, et cetera—) j’ai un carnet d’adresse personnel qui me permet les adressages voulus (sans compter les valeurs et préférences des patients pour cet adressage).
Les patients votent avec leurs pieds ou avec leurs blogs ou avec leurs forums.
Je suis contre la publication de nos avis sur tel ou tel traitement car la médecine EBM est un questionnement et il peut nous arriver, après discussion avec le ou les patients, de faire des gestes, de prescrire ce qui peut être contraire à des recommandations ou à des avis d’experts. C’est l’espace de liberté de notre profession, notre façon de lutter contre les algoritmes qui vont remplacer la décision médicale.
Ce qui m’inquiète le plus, ce sont les officines qui s’emparent de la santé des patients et qui font du e-patient mongering ou fabrique des e-patients. Mais nous n’y pouvons rien. Sauf que le CNOM participe à des réunions commerciales pour les e-patients qui rappellent les heures les plus noires du lobbying de Big Pharma.
Merci à DD pour ce passionnant questionnement.