Bonjour,
Très bon, ce "management FAVI". D’autant plus amusant que nous pouvons tous constater que l’ensemble des règles qui encadrent de plus en plus strictement les pratiques en sont l’exact contraire.
C’est ce que j’ai baptisé "la Fabrique de la médiocrité", cet environnement où la technocratie a tellement bien pris le pouvoir qu’il n’est même plus envisageable de simplement songer à innover.
L’archétype est sans conteste le DMP, qui, le temps passant, combine deux propriétés usuellement antagonistes :
avoir toujours moins de sens et
lutter de plus en plus énergiquement contre les alternatives.
La logique sous-jacente est sublime et imparable : plus on ne fait rien et plus on peut prétendre à l’exclusivité de tout faire.
Lorsque l’humour soviéto-shadok a atteint ses limites, c’est le moment où il faut exhiber un modèle de réflexion, une "carte" qui permet de mettre les choses en perspectives, de délimiter le territoire stérilisé et de retrouver une capacité créative... et même, folle ambition, transformative.
Quelqu’un m’a récemment pris à témoin sur la triste réalité de ceux qui pourraient faire progresser les choses en médecine et se trouvent bloqués par la stérilisation du domaine opérée par le DMP : puisque le DMP "fera tout", toute initiative revient à lutter contre l’état.
En utilisant les arguments du Modèle Ligne de vie, je pense avoir pu lui démontrer que toute initiative susceptible d’être concurrencée par le DMP est, de toute façon, condamnée à être mise en œuvre dans une "boîte" trop petite pour constituer un service réellement utile.
La carte reste ainsi l’outil le plus précieux pour penser sa trajectoire. Le beau texte que vous nous proposez démontre par l’absurde que la carte n’est pas le territoire, comme un modèle n’est pas la réalité. L’un et l’autre doivent seulement être suffisamment fidèles pour outiller la réflexion et permettre de comprendre dans quelle direction progresser.
Si le DMP reste une errance pitoyable, c’est bien parce qu’il constitue une tentative sans espoir d’innover sans inventer et d’avancer sans perspective... comme on suivrait les instructions d’un GPS aléatoire.
Rédiger le Modèle Ligne de vie avait bien pour but de fournir un outil qui permette à ceux qui l’utiliseront de voir les choses avec un œil neuf et ambitieux.
Je reconnais que c’est un texte long et ardu (c’est un premier jet), mais, après tout, les outils les plus utiles ne sont généralement pas les plus frustres.
Et si cet outil permet de démontrer que le DMP tournera toujours en rond dans sa petite boîte et qu’il est, par contre, possible, en regardant dans la direction opposée, de créer un nouvel univers de services humanistes, son but sera amplement atteint.