Interview d’un Médecin Généraliste sur la ROSP :
Que pensez-vous du choix des indicateurs de la ROSP ?
Je regrette que les professionnels n’aient pas été davantage associés au choix de ces indicateurs, ce qui leur aurait conféré d’avantage de légitimité. Cela dit, il me parait judicieux d’avoir balayé des domaines aussi variés et représentatifs de notre exercice de médecins généralistes que l’organisation du cabinet, la prise en charge des pathologies chroniques, la prévention et les dépistages ; sans oublier la prévention de la iatrogénie dont l’intérêt n’est plus à démontrer.
Quels ont été les objectifs les plus faciles à atteindre ? Pourquoi ?
Les objectifs pour lesquels mes scores sont les meilleurs sont l’organisation du cabinet, la prévention de la iatrogénie et la prescription dans le champ des génériques. Les critères d’organisation du cabinet représentent le minimum indispensable pour un exercice sécurisé : informatisation du dossier, logiciel d’aide à la prescription. Bien avant la mise en place de la ROSP, je m’efforçais de prescrire des molécules au rapport bénéfice / risque éprouvé, sur des ordonnances les plus courtes possible. Ainsi, je me suis trouvée naturellement bien placée dans les domaines cités.
Quel regard portez-vous sur cette première année ?
Pour cette première année, je n’ai pas cherché à coller aux objectifs et ma pratique n’a pas été influencée ; cependant la ROSP m’a fourni l’occasion d’un examen critique de ma pratique professionnelle.
Et quels sont les objectifs les plus difficiles à atteindre ? Pourquoi ?
Mes scores les moins bons se situent dans le domaine des maladies chroniques, par défaut de patients diabétiques hypertendus sous statines. Cela soulève le problème de la diversité de nos patientèles, que la ROSP actuelle ne prend pas en compte (âge, milieux socio-professionnels). Dans le domaine de la prévention, mon taux de vaccination anti-grippale est relativement bas ; je n’ai pas d’explication certaine. Cela va m’amener à plus de vigilance lors de la prochaine campagne, sans pour autant négliger l’écoute du patient ni adopter une attitude systématique.
Avez-vous perçu votre rémunération pour 2012 ?
Oui, ma rémunération a été versée en avril 2013.
De manière générale, que pensez-vous de la ROSP
La ROSP est un mode de rémunération nouveau, qui prend en compte une activité différente de la consultation proprement dite. A condition que le choix des critères soit pertinent et le retour d’information vers les professionnels efficace, la ROSP devrait conduire à une amélioration de la qualité des soins. Le niveau de rémunération n’est pas négligeable ; pour ma part, il correspond quasiment à 1 euro par patient-médecin traitant. Comme je l’ai dit, la variété des profils de patients est un facteur qui influence le taux de validation des objectifs, et donc le montant de la rémunération.