Un des inconvénients majeurs du dépistage est le risque de SURDIAGNOSTIC. Le Surdiagnsotic se définit comme la « Détection de « cancers » qui n’auraient jamais mis la vie de la personne en danger mais qui entraînent un traitement » (Bernard Junod, épidémiologiste http://www.formindep.org/IMG/pdf/depist_surdiag_junod.pdf ). Le surdiagnsotic est particulièrement fréquent dans le cas du cancer du sein parce que, d’une part, il ya des FAUX POSITIFS, même au niveau de l’étude anatomopathologique des tumeurs (examen direct de la tumeur après exérèse) d’après une expérience menée aux Etats Unis où l’on a confié des échnatillons de tumeurs à différents anatomopathologiste. Et que, d’autre part, lorsqu’on découvre une tumeur chez une patiente qui ne se plaint de rien, on est pour l’instant totalement incapable de prédire si elle sera d’évolution lente ou rapide. Elle a d’autant plus de chances de ne présenter aucun inconvénient durant la vie de la patiente, qu’elle est petite. Or, le dépistage systématique vise justement à découvrir des tumeurs les plus petites possibles. Cela peut aboutir à des taux de surdiagnostic très importants selon les conditions propres à chaque pays http://www.larecherche.fr/idees/grand-debat/depistage-entraine-surdiagnostic-diminuer-mortalite-01-06-2012-91046 . L’absence de baisse ou la faible diminution de la mortalité (par cancer du sein et globale) est un critère important de surdiagnostic surtout si on la compare à l’augmentation de la fréquence du cancer chez les femmes pendant la période de dépistage. La comparaison de ces deux critères montre que la France a des performances très mauvaise en la matière, comparativement aux moyens investis, comme le constatait Philippe Autier, chercheur au sein du Cetre International de Recherche sur le cancer (CIRC) dans un article paru en 2010 dans le BMJ comparant 30 pays européens http://www.bmj.com/highwire/filestream/338630/field_highwire_article_pdf/0/bmj.c3620.full.pdf cf tableau p 3. Une autre étude du même auteur datant de 2011, montrait qu’il n’y avait pas de différence dans la diminution de mortalité par cancer du sein, entre des pays considérés par paires ayant des conditions de départ proches, selon qu’ils pratiquaient le dépistage ou non. Ces pays avaient un accès semblable au traitement. D’où la conclusion que la diminution des taux de mortalité est dues avant tout aux progrès dans le traitement, et non à l’instauration du dépistage. Ce qui veut aussi dire que l’amélioration du traitement enlève tout intérêt au dépistage, et ne laisse donc que ses risques, notamment les risques de surdiagnostic.
L’incapacité des pouvoirs publics, des organismes et institutions officiels qui définissent les politiques de santé publique, et des médecins à distinguer ce qui relève d’intérêts privés et ce qui relève de l’intérêt des patientes et de l’intérêt général a donc des conséquences très lourdes en termes de santé publique et des conséquences tragiques pour les patients qui sont amenés à prendre de mauvaise décisions pour eux-mêmes. Des décisions sous influence et des décisions de plus en pus déterminées par une forme rampante et sournoise de coercition. Et les femmes de plus de 50 ans qui ne se sont pas rendues à la première « invitation au dépistage » savent la forme de harcèlement qu’elles on dû subir.
On sait que les Etats Unis font rarement les choses à moitié en ce qui concerne la santé publique. Ils sont donc allés très loin dans cette logique de mélange d’intérêts publics et privés, de peopilisation des campagnes pour le dépistage (the cure ) de confusion entre prévention et dépistage (le dépistage ne prévient pas le cancer du sein).
Le résultat est une augmentation inédite du taux des mastectomies. Et cet article cité par docteurdu16 d’une chercheuse américaine http://www.psychologytoday.com/blog/pink-ribbon-blues/201303/rights-or-rhetoric-breast-reconstruction-awareness nous explique que sur 300 000 femmes chez qui le dépistage découvre une tumeur, environ 42% (chiffres constatés entre 1998 et 2003) subiront une mastectomie uni ou bilatérale. Comme il y a 3 millions de « survivantes » au cancer du sein aux Etats Unis, cela fait plus de 1 million de femmes mutilées.
N’a-t-on pas le droit d’exiger qu’une telle hécatombe est justifiée par d’autres intérêts que ceux de General Electric (fabricant d’appareils de radiographie), d’Astra Zeneca ou de Roche ?
Si vous voulez tout comprendre sur la manière dont historiquement le dépistage systématique s’est imposé et est devenu une obligation où la science n’a plus grand-chose à faire, vous pouvez aussi lire le livre de Rahcel Campergue « no mammo », qui se lit comme un roman. Malheureusement son éditeur, Max Milo (qui était aussi le mien) a fait faillite. Mais on peut encore trouver des exemplaires sur Amazone http://www.amazon.fr/mammo-Enqu%C3%AAte-d%C3%A9pistage-cancer-sein/dp/2315002931 ou à la FNAC http://recherche.fnac.com/SearchResult/ResultList.aspx?SCat=2 !1&Search=no+mammo+%3F+campergue+rachel&sft=1 (...)