Bonjour,
une nouvelle superbe analyse de DDD sur la démographe médicale, ce serpent venimeux pour les décideurs arc-boutés sur cette variable : Nombre de médecin par habitant, que le premier des étudiants en santé publique apprend à critiquer, tant cet indicateur est grossier et inadapté à la régulation de l’offre de soins....
On ne peut qu’être d’accord avec DDD lorsque il écrit :Le mythe d’une mauvaise répartition des médecins avec des régions sur et sous-dotées perdurera quelques années avant que s’impose l’évidence : il existe des déserts médicaux jusque dans Paris. Quasiment toutes les régions sont sous-dotées en médecins libéraux ou en passe de le devenir.
Je donne souvent ces exemples vécus : Un malheureux quinquagénaire coincé dans le trafic du périphérique Parisien a fait un infarctus, il a fallu plus de deux heures pour l’amener sur un plateau technique adapté, une femme enceinte près du terme a rompu sa poche des eaux dans un village éloigné de la Corrèze, sa voisine était sage femme, elle a pu accoucher sans difficultés en 30 minutes !...Où sont les désert médicaux ?...
On ne peut qu’être d’accord avec DDD lorsque il écrit :Le point de non-retour ayant été atteint, l’augmentation tardive du numerus clausus ne fonctionnera pas. La médecine libérale, déjà mise à mal par l’hospitalo-centrisme de la formation et le blocage des honoraires conventionnels, ne s’en remettra pas.
J’ai commencé mes études de médecine en 1973, les « gauchos » de l’époque citaient Yvan Illich et contestaient déjà le numerus clausus !...Les conservateurs hospitalo-universitaires et décideurs de tout bord n’ont jamais lâché les vannes, mais cela n’a eu très peu d’effets sur les installations, lorsque j’étais interne il existait une régulation par le CDO de Paris qui limitait l’installation intra muros au départs à la retraite ou aux décès...
La pénurie est évidente et depuis un certain temps et ne fera qu’exploser avec l’augmentation des malades polypathologiques et âgés polydépendants,cette pénurie touche essentiellement les médecins SOIGNANTS, au lit ou au chevet des malades et pour des disciplines où le métier est contraignant et peu rémunérateur, cad la médecine générale libérale, la pédiatrie libérale, l’obstétrique, les urgences , la réanimation, la gérontologie,la médecine interne libérale...
Pourtant, il n’y jamais eu autant de médecins en France !...Qui sont loin d’être tous soignants !...
On ne peut qu’être d’accord avec DDD lorsque il écrit :Comme je vous le disais en introduction, l’impéritie de ces gestionnaires ne sera jamais sanctionnée. Les syndicats les plus arc-boutés sur le numerus clausus deviendront majoritaires (CSMF - SML) et Gilles Johanet se verra confier l’importante direction du Comité économique des produits de santé, ce haut lieu d’influences où se discute à huis-clos le prix des médicaments
Les citoyens ont toutefois la liberté d’être informés et faire pression afin que cette variable débile du nombre de médecins par habitant ne soit plus la seule façon de réguler l’offre de soin !...
Une véritable révolution du système de soins en France dans son ensemble est la seule alternative qui donnera à nos enfants une chance d’être soignés correctement, pour nos générations il est bien trop tard, souhaitons rester en bonne santé !...
Cette révolution commence par restaurer la fonction, la liberté de soigner,augmenter sensiblement le nombre des médecins soignants, augmenter très sensiblement leur rémunération pas pour qu’il soient plus riches mais pour qu’ils passent plus de temps avec leur malades à les soigner !...
Dégraisser l’énorme mammouth des non-soignants qui sont censés administrer ou réguler la santé...
Revenir aux établissements de soins de proximité à taille humaine apte à traiter les pathologies courantes à moindre coût que les énormes technostructures ingérables comme les CHU...
La régulation du nombre de médecins se fera alors naturellement, comme dans bien d’autres pays et bien d’autres époques, le besoin régule la demande, il suffit que les universités s’adaptent au monde d’aujourd’hui et pensent à demain !... (...)