Bonjour
Les analyses et solutions me semblent imprécises
le "revenu brut" d’un médecin libéral généraliste est très supérieur à 35 € (réponse à Xavier) : même à 3 actes par heure : 3x23 € = 69€. Cela représente le revenu total dont il faut retirer les charges de fonctionnement. Disons 1/3 environ (50 % si on a un salarié). Mais il faut rajouter les cotisations prises en charge directement par la sécurité sociale, soit environ 50%. On arrive donc, pour comparer ce qui est comparable, à un coût horaire toutes charges d’environ 52 € par heure. Pas très différent du coût du salarié ! et si on admet plutôt 4 actes par heure, on arrive à 69 €. Je ne suis pas sûr que vos calculs soient exacts. Un médecin libéral ne coûte pas moins cher qu’un salarié. Il a simplement la possibilité de gagner plus, en allongeant ses journées et en multipliant ses actes, ce qui n’est pas très sain
Il faut reconnaître aussi le nombre important d’actes inutiles ou peu utiles, ou en tout cas peu productifs en matière de santé publique (des consultations à la chaîne pour certificats, gastro, grippes, etc.)
Il ne faut pas oublier une sorte d’irresponsabilité des médecins en matière de prescription. Quel médecin connait le coût de ses prescriptions ? Particulièrement en matière de médicaments, de biologie. C’est quand même le résultat d’un système dans lequel les instances des libéraux ont une grande part de responsabilité.
D’autres pays, comme la Belgique ont opté pour le pragmatisme : le paiement est au choix à l’acte ou au forfait. Avec le paiement au forfait, les maisons de santé fonctionent avec IDE, travailleurs sociaux, accueillants, et autres offres de soins ou de santé, en particulier en éducation pour la santé (pas seulement l’éducation thérapeutique !) et la prévention au sens large (inscription de l’action de santé dans la communauté). Sans oublier la participation des patients dans le fonctionnement des maisons médicales, ce qui n’est pas rien... Les maisons médicales ce n’est ni de la médecine libérale, ni de la médecine salariée. C’est une forme coopérative et solidaire. Cela ne coute pas plus cher, mais l’offre de santé est incomparable.
On a donc manqué une réforme du finangement de la médecine de ville, et une réforme des pratiques et des modalités d’exercice, une fois de plus. Et les jeunes médecins ne refusent pas seulement les déserts ou l’exercice solitaire. Ils s’interrogent aussi sur la nature même de la pratique médicale.
Je pense aussi possible de mieux coordonner tous les acteurs qui concourrent à la santé, médecins, prarmédicaux, non médicaux. Il faudrait le faire au niveau strictement local, et permettre aux médecins de se centrer sur la médecine, en faisant de la santé une approche collective (via le projet personnalisé de santé par exemple). Nous tous médecins savons la difficulté d’assurer le suivi de nombre de situations complexes (la toxicomanie, l’alcoolisme, les cancers, les souffrances psychiques, la dépression, les maladies mentales, la santé au travail, les problèmes liés à l’environnement, etc.).
Alors la réponse, ce n’est pas "plus de la même chose" même avec quelques aménagements.