Bonjour,
L’Ordre des médecins vient de publier un document...
https://www.conseil-national.medecin.fr/sites/default/files/societe-information-communication.pdf
Extrait page 20
C. SITES DE NOTATION OU PUBLICATIONS D’AVIS PAR DES INTERNAUTES
Des sites de notation et de publication d’avis sont en plein développement dans les secteurs de la consommation en général. Les internautes en sont friands quel que soit le type de services qu’ils s’apprêtent à consommer. On peut estimer, ou craindre selon les tempéraments, que le monde de la santé n’échappera pas à cette tendance générale.
Pour les sites de notation de médecins ouverts au public, certains font appel à l’entregent, l’accueil, les délais d’attente, la qualité du secrétariat mais vont parfois au-delà en permettant l’expression libre de l’appréciation du patient sur la qualité globale des soins dispensés, ce qui ne peut reposer que sur sa subjectivité. Comme l’identité des internautes se dissimule habituellement sous des pseudos, il est pratiquement impossible de vérifier qu’il ne s’agit pas d’une notation malveillante ou au contraire d’une notation élogieuse par complaisance qui est clairement de la publicité, quand bien même le médecin lui-même n’y aurait pas contribué.
Il s’agit d’une forme de publicité ou de contrepublicité subie. En tous cas, les médecins, qui inciteraient leurs patients à publier leurs commentaires sur leurs sites à la suite d’une consultation visant à promouvoir ainsi leurs services par le biais de ces notations, ou par l’attribution d’étoiles via une appli, seraient clairement dans le domaine de la publicité prohibée par la déontologie médicale. De même, les médecins qui s’inscriraient volontairement sur des sites de notation directe ou indirecte pourraient être taxés de démarchage actif ou passif de nature commerciale.
On observe que dans certains Etats membres de l’Union européenne une information publique du patient peut être réalisée à partir d’une évaluation des médecins eux même sur différents critères préalablement connus. Ces informations ne sont pas considérées comme publicitaires. C’est notamment le cas au Royaume-Uni. Cette évaluation a le mérite de reposer sur des critères objectifs de compétences. Actuellement cette démarche concerne les praticiens réalisant des actes médicotechniques. Les critères retenus ont été définis par les sociétés savantes et les collèges de la spécialité du praticien. Cette évaluation repose essentiellement sur la fréquence de réalisation de l’acte par le praticien et les résultats que peut en attendre le patient, y compris en matière de mortalité post-opératoire pour les actes mettant la vie en jeu. L’évaluation à l’anglo-saxonne a eu, parallèlement à l’information objective du patient, une action de restructuration de l’offre de soins. Les praticiens qui ne peuvent plus faire état d’un minimum d’actes dans un domaine précis après un certain délai de pratique choisissent souvent de ne plus le pratiquer. Une telle évaluation nécessite naturellement que les établissements transmettent aux organismes chargés de la collecte des « datas » l’activité par praticien.
Une telle évolution se produira-t-elle en France ?
Je suis un peu hors sujet car l’ODM s’interesse aux "sites de notation de médecins ouverts au public" mais ce que je veux souligner, c’est que l’ordre, oh surprise ! n’est pas dans une démarche 2.0