Bonjour Xavier, merci d’avoir pris la peine de me répondre.
toutes les études disponibles à ce jour démontrent la même chose : mortalité totale inchangée
Pas vraiment. Les études les plus longues montrent une diminution de mortalité totale de 1%, sachant que la baisse de mortalité totale attendue, comme je l’explique dans l’article, était inférieure à 1%. Donc, la mortalité totale diminue et n’est pas inchangée. En revanche, pour qu’elle soit statistiquement significative, il faudrait suivre 1 million d’individus, ce qui est impossible.
et en science c’est à celui qui propose une théorie de démontrer sa validité
J’y reviendrai plus loin. Dans le cas présent, la science montre que la mortalité spécifique baisse. En niant l’effet sur la mortalité totale, tu sous-entend que les décès dus à d’autres causes et liés au dépistage existent en nombre équivalent. C’est à toi de le prouver.
je sais bien que nous en sommes à considérer comme valables des études de non-infériorité (si ça ce n’est pas la négation même de la notion de progrès ...)
Le progrès peut consister à obtenir le même bénéfice avec moins d’effets indésirables. Pour le prouver, les études de non-infériorités sont nécessaires. On pourrait croire qu’on sort du sujet, mais pas vraiment : tu affirmes et répète plus bas que le dépistage du cancer colorectal n’apporte rien, c’est à dire que l’absence de dépistage n’est pas inférieure au dépistage. Pour cela, tu t’appuies sur l’absence de supériorité du dépistage en terme de mortalité totale. Tu fais en cela une confusion fréquente, celle d’une étude de non-infériorité significative, avec un étude de supériorité non significative. Dit autrement, tu confonds la preuve de l’absence de différence, avec l’absence de preuve d’une différence. Mais j’arrête là car je vais perdre mes lecteurs.
- les pro-dépistage ont une attitude qui valide n’importe quoi : si je demande à mes patients de dire à voix haute une fois par an au solstice d’été "je suis contre le cancer colorectal", j’ai le même impact sur leur espérance de vie que le dépistage, avec strictement aucun effet négatif connu ...
Comment prouves-tu cette affirmation, tu as fait une étude de non-infériorité ;-) ?
- prôner un tel dépistage, sans utilité démontrée, présente par ailleurs un énorme inconvénient : son coût
difficile d’ailleurs de savoir combien exactement, probablement au delà de la centaine de millions d’euros, argent qui n’est pas disponible pour des interventions en santé publiques efficaces, ni non plus pour mener un recherche sur un moyen de dépistage efficace ....
Encore plus à mon avis, inconvénient que je cite dans l’article exactement comme toi. L’as-tu lu en entier ?
pour rappel, comme en France nous sommes nullissimes en santé publique, nous déplorons faute de dépistage organisé 3 000 cas de cancer du col de l’utérus et 1 000 morts par an
alors que (cf les pays qui eux font du dépistage) nous devrions être à 0 décès
Je partage ton irritation face à l’absence d’organisation du frottis de dépistage et à l’état de notre santé publique, mais tu te trompes en croyant que l’on aboutirait à 0 décès. Une diminution de 50% est déjà un objectif remarquable.
la logique médicale serait donc d’arrêter les inutiles (cancers sein et colorectal) pour se concentrer sur ce qui fonctionne de façon démontrée (col de l’utérus, annoncé pour 2018, enfin...)
Tu vas rire : aucune étude d’intervention n’a jamais montré que le dépistage du cancer du col permettait de diminuer la mortalité spécifique, et encore moins la mortalité totale. Notre conviction est uniquement basée sur des données épidémiologiques. Tu n’es donc pas cohérent dans ton soutien au frottis et ton rejet du test fécal, dont l’efficacité est mieux établie.