Bonjour Pedrinha,
Ce que je voulais préciser, c’est que pour la lévothyroxine (=T4) présente dans le médicament qu’il s’agisse du lévothyrox ancien , nouveau, générique et consort... ce qui est mesuré dans l’étude de bioéquivalence c’est la T4.
Elle ne devient pas "T4L puis T3L"
Quand elle passe dans la circulation générale, elle se lie à des protéines qui la protège, la transporte mais l’empêche de faire son boulot = c’est ce que l’on appelle la partie liée. La partie qui n’est pas liée est appelée T4L = T4 libre c’est cette fraction qui fait le job, c’est celle qu’on mesure au laboratoire. Cette T4 Libre est la seule forme disponible pour être transformée en T3 (qui est la véritable hormone active lorsqu’elle n’est pas liée).
Pour donner un ordre de grandeur :
on a 5 molécules de T4 libre pour 9 995 molécules de T4
Seule la T4L est transformée en T3 (donc les 5 molécules) , une enzyme vient lui enlever un atome d’Iode à un endroit précis : elle se retrouve non plus avec 4 atomes d’iode mais avec 3 = c’est la T3
Pour la T3 Libre , c’est la même chose que pour la T4 ; sauf que le ratio est un peu différent : 40 molécules de T3 libre pour 9 960 molécules de T3
Donc la capacité à obtenir de la T4L et de la T3L à partir d’un cp de lévothyrox dépend des facteurs suivants (liste non exhaustive) :
l’absorption (testée dans les études de bioéquivalences)
du taux de fixation aux protéines plasmatique, qui dépend de la quantité de protéines dans le sang, de leur disponibilité pour la T4 et la T3, de leur spécificité, de la capacité du foie à les produire (non testée dans les études de bioéquivalence)
de l’activité des enzymes qui enlèvent l’iode à la T4L pour la transformer en T3L (non testée dans les études de bioéquivalence)
capacité d’élimination des hormones thyroidiennes ( non testée dans les études de bioéquivalence)
L’ensemble des paramètres qui permette à la lévothyroxine de passer dans la circulation et de disparaitre (par transformation en T3 ou par élimination directe) est ce qu’on appelle l’exposition totale : l’aire sous la courbe est le reflet de cette exposition elle est testée dans les études de bioéquivalence.
Par contre on voit bien que toutes les étapes qui évalue sa fixation aux protéines plasmatiques, sa transformation en T3 et le devenir de la T3 ne sont pas étudiées. Or ces étapes sont des étapes clef pour l’efficacité du traitement, mais ce n’est pas l’objet des études de bioéquivalence : on teste uniquement le véhicule de la T4, pas ce qu’elle fait (on est censé le connaitre)
Je n’évoque pas volontairement les sources de variabilité comme l’heure de prise, le jeune ou non lors de la prise, les interaction avec d’autres médicaments
Peut-être que les études de bio-équivalence devraient-elles changer de nom pour s’appeler galeno-équivalence ou équivalence galénique