Changements d’excipients, effets non contrôlés, donc potentiellement dangereux des génériques.
Le médicament générique n’est pas nécessairement strictement identique au médicament original : il peut notamment contenir des excipients différents. Si un génériqueur utilise un ou plusieurs excipients différents, ou des matières premières venant de fournisseurs inconnus, ou encore des solvants ou de l’eau d’origines différentes, la tolérance, l’efficacité et la toxicité peuvent alors être modifiées.
Ce critère n’est pas contrôlé par les producteurs de génériques, ni par les autorités de santé (ni par les producteurs du médicament original). Personne ne s’en inquiète car la modification « mineure » est déclarée sans danger.
Certains excipients sont dits "à effets notoires" car ils présentent un risque accru de mauvaise tolérance chez des patients sensibles.
L’aspartam, par exemple, est une source de phénylalanine, il est donc contre-indiqué chez les personnes souffrant de phénylcétonurie.
La présence des excipients à effets notoires est indiquée dans la notice et sur la boite du médicament (princeps et générique).
Les autres excipients qui ne présentent pas de risques, parce que c’est décidé ainsi par défaut, ne sont pas pris en compte lors du transfert du fabricant original au génériqueur.
Ce qui n’est pas le cas lors d’un changement de lieu de production à l’intérieur d’une même société pharmaceutique en France :
Lors du transfert de la production d’un médicament à l’intérieur d’une même société d’un site original sur un autre site, (par exemple un site de région parisienne de Sanofi qui transmet sa production à un autre site Sanofi sur Montpellier), une batterie de tests analytiques très rigoureux sont effectués par le laboratoire receveur et le laboratoire donneur.
Une batterie de documents est fournie d’un site à l’autre. Ces documents contiennent les études réalisées pour la constitution du dossier d’AMM, les résultats des tests préalables ainsi que les recommandations et le savoir-faire des fabricants, opérateurs, analystes, chimiste, pharmaciens et ingénieur de l’équipe de transfert (puisque ça reste dans la même entreprise). Des experts du site donneur se rendent disponibles pour faire des allers-retours entre les deux sites, pour soutenir conseillers et s’assurer de la bonne transmission du « savoir-faire » sur le site receveur.
Les résultats de ces analyses sont étudiés et comparés. Ils doivent respecter des critères, des normes et des écarts strictement définis par des protocoles internes, soumis et approuvés par les autorités de Santé (ANSM, FDA..).
Tous les changements sont pris en compte (même l’utilisation de l’eau de ville si elle entre dans la synthèse).
Des analyses de stabilités sont effectuées pour étudier si les changements de matières premières et d’excipients n’ont pas d’influence sur cette nouvelle production. Si de nouveaux produits de dégradations apparaissent au cours du temps de vieillissement des médicaments, ceux-ci doivent être identifiés, quantifiés et leur effet de toxicité doit être évalué.
Le transfert ne pourra être validé que si les critères de validations sont respectés. Ces rapports de validation de transfert peuvent être audités à tout moment par les autorités de santé.
Si le transfert n’est pas validé, la production n’est pas transférée d’un site à l’autre. Des experts chimistes et pharmaciens, chercheront des solutions à apporter pour valider un nouveau transfert si nécessaire et possible.
Toutes les étapes sont tracées, conservées et peuvent être auditées à tout moment par les autorités de santé.