Ce dont vous parlez me rappelle tant de choses...
Mon agresseur m’a dit au final : "tu pourras raconter ce que tu veux, personne ne te croira".
Et le pire, c’est que ça s’est vraiment passé comme ça !
Et aussi cet écho du mot taire avec le mot "terre"...
Je pensais moi-aussi à me terrer, m’enterrer.
Mais je voulais quand même parler, témoigner, dire la vérité pour continuer à exister en gardant un pied dans la réalité.
Je me répétais ce mantra personnel, une citation de je ne sais qui :
"Et plus jamais on ne mettra de la terre dans la bouche de ceux qui parlent !"
C’était comme une pensée magique : ne pas se taire, ne pas se laisser faire.
...C’est tellement difficile à expliquer cette révolte extrême avec cette impuissance qui me terrifiait.
C’était comme des court-circuits émotionnels qui épuisaient l’énergie avec des sursauts de vie et d’espoir et puis au final de cruelles déceptions quand personne ne m’aidait : l’abattement, la mort dans l’âme, dans la terre, dans la boue, dans les sables mouvants...
Quel combat oui !
Mais on n’est plus seules : on est une armée, l’armée des Ombres peut-être...
Je me voyais à l’époque comme une zombie dans un état de délabrement total, mais vivante, parlante, ressuscitant par moment, continuant à avancer...
Nous avançons aujourd’hui ensemble et les plus forts soutiennent les plus faibles car moi-aussi j’y crois à la solidarité, Lydia !
Je vous embrasse fort.