Cher confrère,
Effectivement ce jour là, nous n’étions pas très nombreux, nous, les secteur 1... La cause en est très simple : nous sommes en train de disparaitre. Aujourd’hui, se lancer dans l’aventure de devenir un généraliste, en cabinet, donc secteur 1, est devenu presque suicidaire. Les jeunes de ma génération ne le font d’ailleurs presque plus. C’est symptomatique. Les médecins/chirurgiens de secteur 2 sont les seuls encore protégés de ne pas avoir à tout abandonner. Il y a de plus en plus de médecins conseil, et de moins en moins de médecins de famille, parce que nous ne sommes plus honorés comme vous l’étiez il y a 20 ans. Si les dépassements ont autant augmenté en 20 ans, c’est parce que le système solidaire de financement (la sécu) nous abandonne tous progressivement. C’est le blocage du financement des soins par la sécu qui abandonne les patients, pas nous. Je ne me sens pas responsable du désengagement de l’Etat à prendre en charge financièrement les soins qui, fatalement, valent plus qu’il y a 20 ans.
Parler de l’accès aux soins en focalisant sur les tarifs et les disparités géographiques c’est prendre le problème par le mauvais bout. Avant toute chose, pour être soigné, il faut des soignants. Et les soignants, comme moi, ben il y en a de moins en moins bizarrement...