Jour J. Je tiens le coup.Dans mon premier message, j'ai parlé d'accoutumance comportementale.
Je crois qu'il faut étendre cette expression et parler de réflexes
auto-conditionnés.
Comme des chiens de Pavlov nous nous sommes auto-conditionnés et obéissons bien sagement aux stimulations :
Une bonne nouvelle, une cigarette.
Une mauvaise nouvelle, une cigarette.
Un coup de fil, une cigarette.
Un bon dîner, un MacDo, il pleut, il fait beau, il y a la guerre en Irak,
mon fils a réussi ses examens, j'ai un pneu crevé à mon auto, une mouche
qui passe ... une cigarette.
C'est franchement ridicule, j'avais l'impression d'être devenu un pantin.
D'autre part, en est-t'il parmi vous qui se sont tenu le raisonnement
suivant : OK bon, dès que tout ira bien, dès que j'aurai quelques jours
de calme, sans problèmes, dès que me sentirai détendu et inscouciant, dès
ce jour là, j'arrête c'est sûr !
Ce sont des fadaises, des mensonges !
Lorsque les jours ne sont pas comme ça, je m'invente de la bonne conscience et je reporte sur les autres, sur le monde
extérieur, mon incapacité à me débarraser de mon accoutumance.
Mais si par bonheur un tel jour ce présente, détendu, insouciant, parfait et bien ce jour là j'aurai vachement envie de fumer, parce que faut bien
s'imaginer : une super journée comme celle là on n'a pas envie de se sentir mal ! Non mais quoi encore ... Un beau jour comme ça
j'ai bien mérité une petite cigarette, non ? C'est pour ça que je n'ai jamais réussi d'arrêter pendant un voyage.
Une vie neutre, incolore et insipide, ça n'existe pas. C'est justement ça la vie. Le mouvement, l'impermanence. Et il faut se résigner à souffrir du
manque de nicotine malgré les excitations nées de ces turbulences.
Il est important que je vous parle encore de phénomènes étourdissants de crédulité infantile que je vivais constamment :
La cigarette/réconfort, la cigarette/punition et la cigarette/récompense.
En ce qui me concerne ce sont des réactions omniprésentes. Comme un jeune
enfant j'attendais d'une partie de mon esprit le feu vert pour en griller
une parce que j'ai bien fais ceci ou cela ! Ou le réconfort, la consolation après avoir eu un pépin, un soucis. Tiens fils, fumes en une
ça te soulageras.
Nom d'un chien de Pavlov, en plus je me comportais comme un chiot qui
fait le beau en attendant son sucre ...
Amitiés
Philippe