Arrêter.
Arrêter de fumer.
Tout ceux qui l'ont fait en sont passés par là, à mon avis. Que ce soit avant ou pendant :
il reste un maitre mot qui nous fait turbiner, que nous avons fait virevolter dans nos esprits,
c'est POURQUOI. POURQUOI ?
POURQUOI donc la vie n'est faite que de POURQUOI ?
POURQUOI moi ?
Et dans le cas du jour et pour rester dans le sujet :
POURQUOI ( j'ai arrêté ? )
Et son pendant :
POURQUOI ( j'ai commencé ? ).
Et là, il y a une des deux décisions que l'on trouve intelligente : devinez laquelle.
Mais bon, revenons à ma personne, si vous le voulez bien, non que j'ai l'obsession de mon nombril et le mauvais goût de l'imposer à vos beaux yeux, mais, ce POURQUOI là, il n'y a bien que moi ( et mon nombril ) pour vous en causer.
Ma première motivation pour arrêter de fumer fut le coût rédhibitoire du tabac.
La gauloise vaut bien le prix d'un "havane" d'il y a quelques années. Bref, les riches choperont le cancer sur leur yacht et les pauvres affameront leurs enfants et se prostitueront pour assouvir leurs dépendances. Quel monde cruel.
Donc, ce fut le pognon qui m'a guidé.
Je suis bien passé au tabac à rouler mais, ce fut l'horreur au niveau de la langue.
La fumée aspirée me brulait la langue. J'avais les dogts jaunis. Bref, je filais un mauvais coton.
La seconde motivation fut, bien sûr, l'impact sur la santé.
Moins présente que la radinerie, elle fut là, aussi.
Ca fait des années tout de même que j'entends cette rengaine que fumer donne le cancer.
Et le spectre hideux du crabe, je veux pas dire, mais ça me fout une trouille de tout les diables. Rien de mieux pour imaginer la grande faucheuse se glissant chez moi.
Bref, le baiser de la camarde, le plus tard possible.
Mais, hola, c'est de ma mort, qu'il s'agit. Je ne suis pas encore décidé à passer ce pas, alors circulez, il n'y a rien à voir. Mais je divague tel un tsunami et digresse tel un obèse
( quoique ce mot me plait : j'y vois une impérieuse nécessité à .... )
STOP:
J'en était resté au POURQUOI. Lancinante question que je me suis davantage posé en une semaine que pendant ces longues années pendant lesquelles je me suis consciencieusement intoxiqué.
J'en étais resté sur le prix des clopes.
Nous avons tous remarqué que le prix des patches est aussi élevé que
celui des cigarettes ( serait-ce pour nous inciter à arrêter le patch, aussi ?).
Bref, tout ça pour vous dire, qu'à l'hospital, lors de consultation anti tabagique, vous pouvez avoir, non pas des cigarettes, mais des patches GRATUITS.
C'était à J7. En 7 jours, 147 mg de nicotine sont passsé dans mon sang.
Peut-on enlever son patch la nuit ( ça fera tjrs qq heures de gagnés
et le remettre le lendemain ?)
J'ai enlevé mon patch la nuit. C'était marqué sur la notice. Je l'ai posé sur son support car c'était aussi marqué sur le mode d'emploi. Impossible de le remettre le lendemain.
Dès que ce machin à été collé une fois, c'est fini. Donc pour le recoller, j'utilise un sparadrap et comme ça je faisais durer jusqu'à trois jours.
Revenons au pourquoi.
J'ai longtemps hésité avant de franchir ce rubicon, dois-je dire.
Tout fut bon comme prétexte :
- Il y en a qui fume au boulot ( genre : je subis des influences pernicieuses.
Comment-arrêter-dans-un-tel-environnement ? ).
- Je vais devenir énorme ( genre : soudain je suis intéressé par ma ligne ).
- Je finis ce paquet ( Au prix ou ça coute, faut pas gacher )
- Je vais être insupportable ( Tu l'es déjà )
- Mourir de ça ou d'autres choses ( tandis que maintenent, quite à choisir
et l'âge aidant, je préfèrerais mourir à 80 ans sous les balles d'un jeune mari jaloux )
mourir de ça ou d'autres choses ( ça c'était
Tout un tas de "bonnes" raisons pour occulter la vraie, la véritable :
je suis acro à cette saloperie et il me faut ma taf.
Ayant décidé de passer le pas, me voilà devant la jolie pharmacienne.
J'adore les pharmaciennes, surtout celles qui ont du charme et celle ci n'em
manquait pas. Elle me fit remplir un questionnaire succint genre :
Combien de temps aprés votre réveil, fumez-vous votre première
cigarette ?
- Comme je suis un malin, je fume toujours la première, huit heures avant de me réveiller.
Trouvez-vous difficile de fumer là ou c'est interdit ?
- Meunon. Avec un 357 magnum pointé sur ma figure, je ne pense même plus à en prendre une. J'arrive même à oublier que je suis fumeur.
A quelle cigarette de la journée vous serait-il le plus difficile de
renoncer ?
- A celle que je viens d'écraser..
Combien par jour ?
- 25 fois ( Allez poupée, pour toi, j'irais jusqu'à 69 )
Fumez-vous lorsque vous êtes malade ?
- Ca dépend de la maladie. La mort, par exemple, est un excellent
moyen pour arrêter défitivement, et sans risque de rechute.
Je suis ressorti avec mes patches et mes bonnes résolutions.
Voilà pourquoi j'ai arrêté.
Quand au comment, ce fut difficile mais beaucoup moins que je ne l'avais cru.
Bon courage.
Stéphane ( jgodagnot@hotmail.com )
PS : désolé de vous infliger cette longue lecture mais ça fait du bien.
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