Franchement, si je dois mourir, je n'aimerais pas que ce soit de cette manière, quelle horreur…Bon, dressons le tableau. La Camargue, la cabane, la barques et les pink floyds, c’es mignon tout plein, pour un peu on se croirait au début de Cent Ans de Solitude, avec les pionniers en route pour la fondation d’un nouveau village à des kilomètres de toute civilisation… Ben c'est là où j'habite.
Je vous ai dit qu’il n’y a pas d’électricité dans ma cabane? Y’a bien des plaques solaires, un groupe électrogène, mais bien sûr hors de question de brancher des RADIATEURS ELECTRIQUES, à moins d’avoir un toit de 3km carrés couvert de capteurs, et quelques milliers de batteries pour stocker l’énergie nécessaire…
Hors de question par ailleurs de faire des allers-retours en barque pour charger décharger des quantités de bois pour alimenter une cheminée qui n’existe pas: je ne suis pas encore inscrit au « Montpellier-Hérault-Aviron-Cub » ! Et n’ai pas de biceps à la Dragono (m’a beaucoup fait rire YMCA…).
Alors voilà, là c’est le moment ou meurt la poésie : on se chauffe au fuel… ouais, une fois que c’est écrit, ça casse l’ambiance, mais au moins j’ai essayé de vous préparer à l’idée en douceur…
Et cette nuit, y’a eu gros coup de vent sur la Camargue. C’était aussi la première nuit que j’ai passé seul, ma moitié ayant du partir chez sa petite môman.
1h30 du matin. Réveil en sursaut. Une odeur épouvantable, mon nez qui pique, je commence à tousser… mais je n’émerge pas d’un coup, je suis dans le cirage, ça dure bien une ou deux minutes…
Puis soudain l’alarme de mon cerveau sonne enfin : PAS NORMAL / URGENT / SE REVEILLER !!! D’abord je pense au gaz, même si l’odeur ne correspond pas… mais du coup j’ai le réflexe de ne pas allumer… et tout d’un coup BOooUuuM ! Dans le salon, j’aperçois des flammes… ce n’est que plus tard que je comprendrais que ce n’est que le reflet des flammes que j’ai aperçu dans une vitre.
Imaginez-moi nu, bondissant hors du lit, saisissant un chat sous chaque bras. Hop, je les « jette » dans la salle de bain (plus tard ils m’ont dit qu’ils ne m’en voulaient pas, ils ne sont pas rancuniers), je me précipite sur la porte, je l’ouvre, puis l’autre… le vent glacé me transi mais surtout je RESPIRE enfin mieux…
Je cours fermer les bouteilles de gaz… Re- BOooUuuM !... Ben si c’est le gaz, me dis-je, je ne devrais pas être là en train de fermer les bouteilles, mais plutôt au paradis…
Je me retourne pour assister en direct au troisième BOooUuuM ! …du poêle a fuel ! … J’ai mis un bon quart d’heure à l’éteindre, il ne voulait pas, allez savoir pourquoi. Il a continué a rejeter cette fumée grisâtre et TRES pestilentielle… ça a tout imprégné. Le vent en s’engouffrant par le tuyau l’a empêche de fonctionner normalement… le fuel s’accumulait dans la cuve, et tout d’un coup s’enflammait, d’où les explosions…
J’ai laissé le vent évacuer les fumées, j’ai quand même enfilé un peignoir…
Enfin je me suis recouché. Ce matin il ne devait pas faire plus de dix degrés dans la cabane. Dehors il a gelé. Devant mon café (vite avalé je vous le dis !) j’ai réalisé que je dois être une des rares personnes A AVOIR ARRETE DE FUMER ET AVOIR FAILLI MOURIR ASPHYXIE !!!
Heureusement, mes poumons étaient rôdés… mais serait-ce un signe ? La goudronneuse peut revêtir de multiples formes…
Allez, je vous embrasse, et faites pas les dégoûtés, JE SAIS, MES FRINGUES PUENT LE CRAME !!!

Loïc, qui va aller chez Casto acheter un poële à pétrole, pour changer...