BonjourVirginie, 35 ans, maman d'un petit Quentin de 2 ans et demi.
J'ai fumé ma dernière cigarette dimanche 8 février (2004 !) à 14H00, après avoir refermé le bouquin d'Allen Carr, sur lequel je me suis précipitée après lecture de quelques posts sur ce forum.
Je fumais quotidiennement 13 à 15 cigaretes de tabac à rouler, 17 ans de tabagisme avec 2 interruptions d'environ 1 an chacune.
Je ne prends aucun substitut car je pense qu'ils entretiennent la dépendance, et mon but était de me libérer d'elle le plus rapidement possible. Cela dit, je pense que c'est très bien qu'ils existent puisqu'ils aident beaucoup de fumeurs à arrêter.
Je prends un truc aux plantes qui me rassurait juste avant l'arrêt mais qui à mon avis n'a qu'un effet placebo : que je le prenne ou non ( j'oublie systématiquement de le prendre après le repas de midi), je ne ressens aucune différence sur mon état de nerfs, ni sur ma capacité à gérer les envies, ni sur mon sommeil, qui est resté celui d'une marmotte, même au premier jour d'arrêt !
Globalement, je trouve cet arrêt plutôt facile. Les premières heures et jours étaient loin de l'euphorie, certes, mais je trouve l'expérience beaucoup moins doulourese que la précédente. J'avais arrêté une première fois vers l'âge de 20 ans puis rechuté un an après car à cet âge-là on se croit invincible.
Mon deuxième arrêt a eu lieu pendant ma grossesse, il y a 3 ans. Là, je peux dire que j'en ai bavé ! J'en ai bavé parce que je l'ai fait pour mon fils et non pour moi. On dit que pendant le sevrage, on a plusieurs fois l'envie de fumer dans la journée, mais que ces envies ne durent que quelques minutes, moi je n'avais cette envie qu'une fois dans la journée, mais elle me prenait au réveil pour ne me lâcher qu'au moment où je m'endormais ! Il faut dire qu'à cette époque je n'étais entourée que de fumeurs : au bureau collègues et boss, à la maison mon compagnon même s'il ne fumait que dehors. J'étais heureuse de ne plus empoisonner mon fils (j'ai arrêté au 5ème mois) mais j'avais l'impression de renoncer à un grand plaisir. Il m'a fallu 2 mois pour me sentir libérée.
Cette fois, c'est différent : j'arrête pour moi, et ça change complètement la donne : personne ne m'oblige à arrêter, ce qui d'ailleurs m'interdit d'être désagréable avec les autres, puisque la décision ne revient qu'à moi seule !
J'arrête pour me libérer de cette dépendance qui m'empêchait de profiter des moments où je ne pouvais pas fumer, moments que vous connaissez par coeur, pendant lesquels la droguée que j'étais n'attendait que celui où elle pourrait enfin s'en griller une. Et qu'est-ce qu'elle était bonne celle qu'on avait tant attendue, hein ?!
J'ai souvent envie de fumer, oui, car je me souviens du plaisir que chaque cigarette me procurait (je n'en fumais "que" 13 à 15) , mais à chaque envie je me répète la raison essentielle pour laquelle j'ai arrêté (que j'ai indiquée plus haut), ensuite je me dis que je n'en ai pas besoin car je ne suis plus dépendante physiquement, et que le plaisir que je ressentais n'était rien d'autre que le soulagement du besoin de nicotine. Je crois que la clé de la réussite et de la facilité de l'arrêt est là. Même si nos réflexes de fumeur nous amènent à refuser de le croire en tout début de sevrage, à chaque envie, il ne faut en aucun cas s'éloigner de ce discours jusqu'à ce qu'à en être totalement convaincu, ou au moins jusqu'à ne plus ressentir l'envie de fumer. C'est simple, finalement ! Hé oui, encore une qui est obligée de dire "merci Allen !"
Il faut dire aussi que mon arrêt est facilité par le fait que plus personne ne fume autour de moi : mon boss, qui fumait 3 paquets de gitanes par jour a arrêté sous Zyban il y a un an, mon compagnon a arrêté en septembre, et ma meilleure amie en novembre à l'occasion d'une grippe qui l'a clouée au lit pendant plusieurs jours. Dans ces conditions, je n'allais pas jouer les prolongations. !
Voilà, je voulais vous faire part de mon témoignage. Pardon d'avoir été longue, merci de m'avoir lue, merci au Dr DUPAGNE d'avoir eu l'excellente idée de créer ce forum, et merci à vous tous de le faire vivre grâce à vos témoignages souvent très enrichissants et qui sont pour moi une source d'aide non négligeable en cette période de sevrage.