Je suis un grand fumeur depuis environ 12 ans, avec toutes les mauvaises habitudes, tous les tics qui font de moi un vrai drogué de la clope. Comme la clope au réveil, la clope d'après manger et toutes les autres de la journée, en toutes occasions, tous moments. Mais celle que je fume là a un gout différent, et il en reste 4 dans mon paquet. Il est 17h30 et j'ai dit stop. Je ne veux pas de substitut ou autre, je veux juste dire stop.Elle a un gout différent, peut-être est-ce parce que c'est la dernière, je ne sais pas.
J'ai déjà connu le manque, et les effets physiques de ce manque il y a quelques années, c'était les douleurs abdominales, la bouche pateuse, les yeux vitreux et cette cigarette imprimée dans mon esprit. Je ne voulait que ça. Mais aujourd'hui : Stop.
On a déjà essayé de m'inciter à stopper aussi, plusieurs fois. Mais je ne cède qu'à mes propres initiatives, je dirai même que par sprit de contradiction je n'ai justement pas arrêté parce qu'on voulait me forcer à le faire.
Mais cette fois ci c'est la bonne. Je viens d'écraser cette cigarette. Je pense que je vais garder ce paquet en souvenir, mon dernier paquet que je n'aurai jamais terminé.
Je ne sais pas comment je vais vivre ces prochaines heures, ces prochains jours. Ce sera peut-être difficile, mais j'ai dit stop.
Je ne vais même pas en parler à mon entourage, je veux rêgler cette question avec moi même. Je me sais capable de faire preuve d'une détermination à toute épreuve ; et cette épreuve ne doit en aucun cas avoir raison de ma détermination.
C'est comme un duel entre elle et moi, il n'y aura qu'un gagnant et l'issue de ce duel ne tient qu'à moi. Je suis seul a pouvoir décider de cette issue, pas elle. Quoi qu'il en soit, la vie sans clope vient de commencer à l'instant, ce 3 Mars 2004 à 17h10...