Bonjour John, bonjour à tous,Mon témoignage vous semblera un peu banal par rapport aux très intéressants récits des membres du club des plus d'un an auquel je suis fier d'appartenir... Je me lance quand même.
C'est ma troisième tentative après deux arrêts, l'un de 3 ans il y a 12 ans et l'autre de 4 mois il y a 6 ans.
Cela faisait plusieurs mois que je disais à mon entourage que j'envisagais d'arrêter à nouveau. Mes raisons étaient les mêmes que celles de tous les fumeurs. Pour faire court en ne citant que les deux principales à mes yeux : la santé et l'argent. Il n'est pas besoin d'insister, la très grande majorité des membres du forum est ici pour arrêter et est déjà convaincue de la nécessité de l'arrêt et de ses bienfaits.
Le déclic :
Il s'est produit le 17 décembre 2003 : consultation de mon toubib pour une vilaine bronchite, la veille de partir en vacances. Il me demande : vous fumez ? Ma réponse : oui et je n'en suis pas fier. J'aimerais bien arrêter...
Il m'explique alors qu'il a lui-même arrêté il y a 9 mois. Je tends l'oreille et lui dis : pas agréable de fumer avec cette bronchite. En plus je pars une semaine en vacances au Mexique donc 2 fois 10 heures d'avion sans fumer en perspective. J'appréhende... Et les cigarettes vont encore augmenter de 20 % au 1er janvier 2004.
C'est là que mon toubib me rappelle que l'on peut se faire aider avec des patchs et qu'il vont être remboursés à titre expérimental dans mon département à partir du 1er janvier. (J'ai trouvé des infos du ministère sur le ouaibe à ce sujet pour trois départements mais rien n'a été fait en réalité !).
Tentant je me dis... Et si je me lançais ce défi et que j'arrêtais le jour de mon départ au Mexique ? Hein Tataouine : plutôt que de faire le plein de clopes à l'aéroport en Duty-free puis de devoir résister pendant les 10 heures d'avion ? Et si tu arrivais en plus à passer les deux réveillons à l'occasion desquels tu vas être tenté, cela montrerait que tu as de grandes chances de réussir cette fois tu ne crois pas Tata ?
Et hop, décidé, Tataouine était de bon conseil et je savais que c'était un type bien !
=> Alors pour ceux qui veulent arrêter :
- Ne prenez pas votre décision sur un coup de tête. Mûrissez-là et attendez le jour "J". Pour moi l'appel du 18 décembre et non du 18 juin.
- La période d'hiver est pas mal pour démarrer l'arrêt car elle vous met en position "d'ancien" plus solide au moment des vacances d'été qui sont parfois redoutables avec les soirées barbeuk/merguez/rosé entre potes...
=> Pour ceux qui ont chuté (comme Schnaps) :
- on est plein dans ce cas. Ne culpabilisez surtout pas et préparez-vous à nouveau après avoir regonflé les batteries.
Les débuts... et quelques tuyaux en vrac qui ont marché pour moi
Bien classiques comme tout le monde. Paradoxalement, ma première semaine n'a pas été trop difficile. Peut-être la situation de vacances et ma bronchite que je soignais en regardant le Père Noël faire du jet-ski ?
- Patchs pendant 8 jours pour la durée des vacances, c'est-à-dire pendant la période du sevrage physique, c'est tout.
- Je n'ai pas jetté mes paquets de clopes. En plus j'en ai retrouvé ensuite dans des poches de vestes et dans la voiture. J'en ai donné mais quand même conservé un au cas où... en y insérant une feuille carton sur laquelle j'avais noté mes trois raisons principales d'arrêt :
. Ta santé Tataouine ? T'es plus un gamin en plus !
. 200 € par mois à dépenser pour autre chose que des clous de cercueil, intéressant non ?
. Tu es déjà arrivé à arrêter ainsi que d'autres, alors pas une clope, pas une taffe !
C'est peu de chose mais ça m'a aidé une ou deux fois quand on se dit : tiens, si j'en fumais une pour voir, personne ne me verrait ? C'est idiot car on a de comptes à rendre à personne mais je suis sûr que d'autres se sont déjà fait cette réflexion ! On reste un peu enfants même à nos âges...
- Informer son toubib et son entourage de sa décision. C'est important car plus on informe de gens, plus on a de chances de réussir ! Regarder autour de vous, je suis sûr qu'il y a une corrélation : ceux qui en parlent peu sont peut-être ceux qui se réservent une porte de sortie ! On a tous notre fierté et personne n'aime dire "j'ai craqué".
- L'aide de votre famille ou de vos amis : n'y comptez pas. Les non-fumeurs ne comprennent pas vos difficultés et les autres sont jaloux !
- Ensuite bien sûr, des tonnes de flotte, des fruits, des grains de café, des bonbons, chewing-gum, etc... Éviter au maximum les boissons alcoolisées. Cela m'a permis de "limiter" ma prise de poids à 3-4 kilos au lieu des 18 kg lors de mon premier arrêt.
- Et je ne le dirais jamais assez : une présence quasi-quotidienne sur le forum qui m'a apporté énormément. Merci encore de votre présence surtout dans les moments difficiles !
Le passage à vide vers 3-4 mois
Des passages vers 3-4 mois un peu délicats avec de grosses déprimes, du goût à rien, de la fatigue inexpliquée, de la nonchalence, des difficultés à se lever, à se concentrer, à entreprendre... Tout le monde peine à cette période du sevrage. Il faut donc s'y préparer.
Le bout du tunnel en vue...
Et chaque jour qui passe est plus facile à gérer que le précédent pour peu que l'on fasse appel à sa détermination et non à sa volonté. C'est extrèmement important et je vous recommande la lecture du livre du Professeur Robert Molimard ou plus simplement son résumé ici. Se convaincre aussi que la cigarette ne nous apporte rien ; que c'est une drogue réclamée par le cerveau ; que les non-fumeurs ne sont pas malheureux ; que notre première clope a été dégueulasse, la seconde moins, la troisième bonne et les suivantes indispensables... Allez, il faut quand même un peu de méthode coué dans tout cela pour être honnête !
Et voilà, jour après jour, je suis arrivé à un an comme déjà bien d'autres et j'espère aussi bientôt toi qui a eu le courage de me lire jusqu'ici ! Il m'arrive maintenant de ne pas penser à la clope pendant une journée complète.
L'avenir
Maintenant, la partie n'est jamais gagnée et il faut rester vigilant.
Ce que je redoute le plus, c'est le coup dur professionnel ou familial. Je vais être brutal mais ce sont les réalités de la vie. Comment tenir le coup par exemple après un deuil ?
J'appréhende et essaye de m'y préparer.
Alors si vous avez été confrontés à ce type de situation après avoir passé le fameux cap des un an d'arrêt que l'on a coutume d'appeler celui du sevrage, je serais intéressé de savoir comment vous avez géré ces difficultés qui sont de grosses occasions de rechute. Car hélas, cette situation se présentera tôt ou tard...
Courage, tenez bons car ça en vaut vraiment la peine !
Et comme je suppose la grande majorité des membres de ce club des plus des ans, vous direz le jour de votre annéesansclopanniversaire : p...n, quel c.n de ne pas avoir arrêté plus tôt cette saloperie de goudronneuse !
Excusez-moi d'avoir été si long. C'est pas l'arrêt du tabac, mais l'âge...
@mitiés à tous,
Tataouine