la suite....Des méthodes de sevrage souvent inadaptées ou insuffisantes
L'essentiel de l'aide au sevrage consiste en France à préconiser des substituts nicotiniques (gommes, patch, spray etc.) alors que les principales causes de rechute sur un an ne sont pas physiques (dépendance, prise de poids) mais d'ordre psychologique, le rituel de la cigarette impliquant un comportement très compulsif.
Les psychothérapies comportementales et cognitives aident à échafauder des stratégies de résistance aux stimuli déclencheurs du besoin de fumer (fin de repas, téléphone, sorties), mais il n'existe en France que sept cents thérapeutes spécialisés, et bien moins encore sur le sevrage tabagique. Dans les centres de sevrage, la "procédure" psychologique se limite à convoquer les candidats à un groupe de parole avant tout rendez-vous individuel, ce qui en fait fuir plus d'un(e). L'entretien psy, quand il existe, n'est prévu qu'en cas de "perturbations psychiques importantes" et ne conduit, le plus souvent, qu'à remplacer la cigarette par un antidépresseur...
Des chercheurs français viennent de découvrir une molécule, la BP897, capable d'affaiblir dans le cerveau de rats le besoin de drogue, mais on est encore loin de sa commercialisation auprès des fumeurs. Et s'arrêter chimiquement de fumer, sans réelle motivation, cela marcherait-il très longtemps?
Essayer, c'est déjà gagner
Huit anciens fumeurs sur dix n'ont pas tenu le coup la première fois. Mais plus on tente de s'arrêter, plus on a de chances de réussir: replonger après un premier essai ne doit donc pas être considéré comme un échec. On a tout à gagner à essayer et essayer encore. 80 % des repentis ont d'ailleurs réussi à s'arrêter sans aide extérieure. Les chances sont multipliées quand on le fait à deux: rappeler à l'homme que fumer nuit à ses performances sexuelles.
Il n'est jamais trop tard
58 % des Françaises entre dix-huit et vingt-cinq ans - plus que les hommes - fument. Si on continue comme ça, quinze fois plus de femmes qu'aujourd'hui, mourront prématurément du tabac en 2020. Dont la moitié avant soixante-dix ans, pour cause d'infarctus, de cancers (poumon, vessie, larynx, pancréas ... ) et autre accident vasculaire cérébral (quand on n'en meurt pas, on risque paralysies et troubles du langage).
Celles qui arrêteront tout de suite démentiront vite ces perspectives: au bout d'un an sans cigarette, le sur-risque d'accident vasculaire cérébral s'annule, celui d'infarctus diminue de moitié, tout comme le risque de cancer du poumon au bout de cinq ans. Plus on arrête jeune, plus ces délais sont raccourcis. Certains bénéfices sont même quasi instantanés: réoxygénation du sang en quelques jours (fini la fatigue), nettoyage des bronches en deux semaines, des poumons en un mois... En étant attentif à cette désintoxication du corps, on peut rapidement trouver un plaisir plus fort que les frustrations à vivre sans tabac.