Bonjour à tousJ'ai retrouvé le bon fil donc j'en démarre un nouveau.
Je rejoins par ce message le club des vieux (j’adore ce mot) :
J’ai arrêté le tabac il y a 15 ans environ. J’ai oublié les détails, mais voici pour l’essentiel mon combat :
J’y ai goûté à 12/13 ans et à 16 (le lycée) j’étais accro.
A 35 ans environ j’en suis à 40 Gitanes sans filtres/jour. Je n’aime que ça. Les blondes, les filtres, pas assez dur !
Mes motivations pour arrêter :
- Marre de mal respirer.
- Marre d’enfumer mes collègues (il n’y avait aucune loi, ils étaient tolérants, mais quand même)
- Marre de trimbaler tout l’attirail du fumeur, comme un boulet, de paniquer en cas de panne de briquet et de partir en manque à 23 heures à la recherche d’un troquet ouvert pour trouver ma « dose ».
- Marre de voir mon oncle dépérir (il fumait les mêmes).
Vous comprendrez que la dernière motivation citée a été très forte.
Je pose donc un jour le dernier paquet à moitié plein sur l’étagère du salon, bien en vue, et n’y touche plus.
Je ne sais pas trop sur le moment pourquoi je fais cela, plutôt que de le jeter simplement.
Avec le recul, et la réflexion, je crois deviner :
Je ne veux pas oublier le tabac. C’est lui qui fait mal. Je lui en veux. Je suis en guerre contre lui, je veux le défier.
Tous les jours je regarde ce paquet et inconsciemment je pense :
« Tu vois, je t’abandonne. Tu n’as plus d’emprise sur moi, c’est toi qui dépéris maintenant. Un jour je te détruirai. »
Ce n’est plus lui qui commande, c’est moi qui ai le dessus, c’est mon prisonnier.
Ca a duré longtemps, de longs mois, un an, plus, je ne sais plus.
Peu importe en fait la durée, c’est l’intensité de l’effort nécessaire qui prime.
Aucune aide médicale ni Psycho ni autre, j’ai la rage au ventre et veux y arriver seul.
Je n’en fais pas vraiment un point d’honneur mais je le ressent comme une nécessité, un besoin.
C’est ça, j’avais besoin de me battre corps à corps avec le tabac. C’est mon combat.
J’e suis donc parti sur mon « chemin d’y croire » :
Des nuits et des nuits à mal dormir, à cauchemarder que je refume.
Des journées interminables à ne savoir que faire de mes dix doigts aux heures de pose.
Faire semblant de penser à autre chose.
Beaucoup d’énergie déployée pour maîtriser mon humeur.
Des tremblements, le sentiment de désoeuvrement…
Oh putain oui, que c’est dur. Je me bas.
Puis petit à petit je commence à percevoir les « effets secondaires désirables » :
- Chaque réveil est un bonheur quand je me rends compte que je tiens.
- Je respire mieux (le vélo intensif m’aide beaucoup)
- Je retrouve le goût et l’odorat, estompés depuis longtemps.
- Les relations sociales s’améliorent.
- J’ai les poches plus disponibles et le porte-monnaie mieux rempli.
Bref je retrouve une vie normale, je tiens le bon bout 
Quatre ou cinq ans plus tard on déménage, il faut vider l’appartement.
J’attendais ce moment depuis longtemps.
Je saisis avec émotion ce vieux paquet sale aux couleurs délavées sur son étagère de punition, tel un pilori.
Je l’ouvre, elles étaient toujours là, jaunies, ratatinées, minables dans leur cachot.
Et comme dans un cérémonial je les ai jetés tous dans la poubelle, ils rejoindront les immondices, c’est leur place.
Je me sens complètement libéré maintenant. Mais dix, vingt, cent fois j’aurais pu rechuter lors d’un pot ou d’un repas, j’ai tenu bon. J’avais toujours cette rage de combat en tête.
Dans les moments très durs le sport et le grand air m’ont énormément aidé.
Voilà mon histoire de non fumeur.
L’important est de trouver LA motivation et son style de combat viendra de lui-même.
Un ancienne pub d’automobile disait : « à vous d’inventer la vie qui va avec ».
C’est tout à fait ça.
Courage à tous.
Emri
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