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"Tabac déprime..."

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tartines (3421 messages) Envoyer message email à: tartines Envoyer message privé à: tartines Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
26-01-05, 12:56  (GMT)
"Tabac déprime..."
Modifié le 26-01-05 à 13:01  (GMT)

ça passera
ce n'est pas obligatoire non plus

Tabagisme et dépression

La dépression est trop souvent appréhendée comme une entité strictement négative. Pourtant à y regarder de plus près elle peut aussi être considérée comme une sorte de révolte, un combat contre l’uniformité psychique, une mise à distance de l’illusoire, une prise de recul sur la course désirante. La lucidité de la dépression est pour beaucoup le tremplin d’une réorganisation structurante, individualisante, un accouchement de soi.

Ainsi écrit Michel TOURNIER dans « Le Roi des Aulnes » :

« Le désespoir se donne irrésistiblement comme seule réponse authentique au non-sens de la vie »

Et Julia KRISTEVA dans « Soleil noir » :

«Absente du sens des autres, étrangère, accidentelle au bonheur naïf, je tiens de ma déprime une lucidité suprême, métaphysique. Aux frontières de la vie et de la mort, j'ai parfois le sentiment orgueilleux d'être le témoin du non-sens de l'Etre, de révéler l'absurdité des liens et des êtres.»

Si l'objet tabac peut prendre une place aussi importante dans la représentation de soi, c'est vraisemblablement grâce à un espace psychique virtuel qui est là, prêt à l'accueillir pourrait-on dire, un espace créé par la perte d'un objet, une dépression névrotique ordinaire que le fonctionnement moïque de nos sociétés post-modernes renforce de plus en plus, un accouchement de soi de plus en plus difficile.

En effet, les nombreux éléments qui caractérisent les liens sociaux sont pour la plupart en crise. Citons simplement le travail, les études, la famille, les différentes formes d'autorité, le politique, la science. ..

Il est facile de repérer combien, dans chaque comportement de la vie sociale, les femmes ont une place plus difficile à soutenir que les hommes.

Est-ce que cela suffit à expliquer qu'elles soient deux fois plus nombreuses que les hommes à être touchées par la dépression ?

Est-ce que cela signifie qu'elles seront demain deux fois plus nombreuses à fumer ?

Dans ce registre des liens entre dépression et féminité, il ne serait pas sérieux d'éluder les particularités de la structure psychique du féminin. Tout laisse à penser que cette structure s'instaure autour d'un manque, d'un vide devrait-on dire, pour ne pas le confondre avec le manque, disons existentiel, de tout un chacun. Ce vide est un manque d'objet que I:'RE~UD a promu au rang de phallus.

La différence psychique des sexes s'articule autour de la castration qui entraîne Les femmes dans une sorte de travail de deuil précoce qui spécifie la féminité. C'est donc une acceptation de l'absence, de la perte d'objet, qui est identifiante pour la femme.

Peut-être peut-on voir dans cette structure du féminin une possibilité accrue, une plus grande aisance à se séparer de l'objet tabac.

Au bout du compte se rejoignent hommes et femmes par le fait que ce qui lie vraisemblablement dépression et tabagisme, c'est la cause même du sujet individuel qui ne peut exister que par et dans le langage. Ce langage est une distance vis à vis du réel, meurtre de la chose, comme le dit FREUD. Le langage est donc ce qui laisse au désir humain un parfum de mort et à l'individu cette mélancolie que seule une forme d'ébriété peut rendre supportable.




nath...J
!
Change de ciel, tu changeras d'étoile.

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