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"Accompagnement médical au sevrage"

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Forum : Ethique médicale (Protected)
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cilloux (2292 messages) Envoyer message email à: cilloux Envoyer message privé à: cilloux Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
22-02-04, 18:21  (GMT)
"Accompagnement médical au sevrage"
Modifié le 23-02-04 à 01:43  (GMT)

Bonjour - je viens de lire la nouvelle charte et je m'aperçois que j'avais perdu les bonnes habitudes.

Est-ce qu'il existe des médecins qui acceptent de considérer un sevrage total autrement que comme un "refus de soins" ?


Cécile

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  Liste des réponses à ce message

  Sujet     Auteur     Posté le:     ID  
 RE: Accompagnement médical au sevrage D_Dupagne 23-02-04 1
   sevrage des psychotrope cilloux 23-02-04 2
       RE: sevrage des psychotrope D_Dupagne 23-02-04 3
           RE: sevrage des psychotrope cilloux 23-02-04 4
               RE: sevrage des psychotrope D_Dupagne 23-02-04 5
                   RE: sevrage des psychotrope cilloux 24-02-04 6
                       RE: sevrage des psychotrope D_Dupagne 24-02-04 7
                           RE: sevrage des psychotrope cilloux 24-02-04 8
                               Pour info cilloux 05-03-04 9
                                   RE: Pour info Cafe_Sante 06-03-04 10
                                       "la regarder en face" cilloux 07-03-04 11
                                           RE: "la regarder en face" shackleton 07-03-04 12
                                               Pourquoi cette peur de la souffrance et de la mort ? cilloux 07-03-04 13
                                                   Encore dévié dans le fil de la conversation cilloux 07-03-04 14
                                   RE: Pour info cilloux 08-03-04 15

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Texte des réponses

D_Dupagne (14037 messages) Envoyer message email à: D_Dupagne Envoyer message privé à: D_Dupagne Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
23-02-04, 09:53  (GMT)
1. "RE: Accompagnement médical au sevrage"
Bonjour,

Vous parlez sans doute de sevrage en médicaments ?

Il y a bien sûr moyen de négocier avec un médecin. Néanmoins, sa responsabilité est engagée, il est donc normal, s'il juge que votre vie est mise en danger à court terme, qu'il parle de refus de soin. Tout est dans la façon de le faire.

De même, le malade qui refuse le traitement est parfois un pervers qui essaye de mettre le médecin en difficulté. La fermeté est alors la bonne réponse.

Dans d'autres cas, face à une personne indécise et fragile, il est important de "lâcher du lest" et de faire des concessions à la "meilleure stratégie".


Dr Dominique Dupagne

Administrateur du Forum

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cilloux (2292 messages) Envoyer message email à: cilloux Envoyer message privé à: cilloux Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
23-02-04, 11:19  (GMT)
2. "sevrage des psychotrope"
Bonjour docteur,


Vous parlez sans doute de sevrage en médicaments ?

Oui : j'avais arrêté toutes les benzo le 27 septembre et le 13 février, j'ai rechuté. Forcément j'avais du lexomyl sur moi (conseillé par le médecin). J'en ai pris 1/2 un jour, puis 1/2 le lendemain, puis le reste de la boite.

Le généraliste veut que j'en prenne "tant" par jour. Mais je n'y arrive pas. J'ai une conduite addictive avec ça et je préfère ne rien prendre que de faire les montagnes russes. Mais à l'entendre (le médecin) je suis la seule à être désobéissante comme ça avec mon traitement. Les autres, si on leur dit "2 xanax" ils en prennent deux ni plus ni moins.


le malade qui refuse le traitement est parfois un
pervers qui essaye de mettre le médecin en difficulté. La
fermeté est alors la bonne réponse.


Oh ben ça y est, tiens, je vais le prendre pour moi, ça.

Comment fait-on pour savoir si on est pervers ? Je n'arrête pas de m'accuser de manipulation devant mon généraliste.

Il m'a prise au mot !
En fait je voulais parler de cette manipulation féminine, qui consiste à sourire pour obtenir une gentillesse, une parole rassurante, un changement de file inoppiné en voiture

Mais je me suis fait accuser de manipulation plus grave : de trafic de médicaments. D'aller voir plusieurs médecins pour avoir plusieurs prescriptions.

L'accusation la plus dure fut "vous savez très bien ce que je veux dire" car je ne savais pas du tout ce qu'il voulait dire et je me pose encore la queston et ça me taraude et si je lui demande plus de détails il me dit "ne me prenez pas pour un c.."


Si un médecin me soupçonne de manipulation sur ce forum, qu'il ait la gentillesse de me le dire s'il vous plaît.


Cécile la perverse du lundi matin en pleine crise de parano.

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D_Dupagne (14037 messages) Envoyer message email à: D_Dupagne Envoyer message privé à: D_Dupagne Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
23-02-04, 16:55  (GMT)
3. "RE: sevrage des psychotrope"
>le malade qui refuse le traitement est parfois un
>pervers qui essaye de mettre le médecin en difficulté. La
>fermeté est alors la bonne réponse.

>
>
>Oh ben ça y est, tiens, je vais le prendre pour
>moi, ça.

Je suis forcé de répondre de façon générale, avec un avis valable dans tous les cas, puisque je ne donne pas d'avis personnalisé.

Le patients qui aiment (inconsciemment) mettre leur médecin en échec sont nombreux. D'après ce que vous décrivez, il ne s'agit sans doute pas de votre cas.

Ce que je retiens dans votre description, c'est la difficulté relationnelle que vous avez avec votre médecin. Un autre avis (psy de préférence) paraît s'imposer.

Dr Dominique Dupagne

Administrateur du Forum

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cilloux (2292 messages) Envoyer message email à: cilloux Envoyer message privé à: cilloux Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
23-02-04, 19:09  (GMT)
4. "RE: sevrage des psychotrope"
Ce que je retiens dans votre description, c'est la difficulté relationnelle que vous avez avec votre médecin. Un autre avis (psy
de préférence)
paraît s'imposer.

Argggghhhhhh !
Mais il n'y a donc rien dans la vie à part les psy ?

Je veux vivre bon sang, vivre ? Est-ce que qu'on a encore le droit de vivre ou on nous pique à la moindre émotion ?

Je suis allée à l'hosto pour me sevrer : j'ai demandé au médecin de me laisser sans me donner de médocs, que le but n'était pas de ne pas soulager mais de me sevrer.

Il n'a pas voulu. Il m'a dit "ne me demandez pas de vous voir souffrir, je ne peux pas". Et dans les 10 minutes, on me courrait après avec des neuroleptiques.

Je suis chez moi. Je souffre depuis plusieurs jours. J'ai passé des nuits à pleurer, à me tordre de douleur, à angoisser, à espérer, mon pauvre petit père est resté là, patient, muet, impuissant. Il a souffert avec moi.

Je ne donnerais pas tout l'or du monde pour un de ces soirs, où je pleurais mon manque, pleine de fièvre et d'angoisse, mon père me tenant la main.

Je suis vraiment psychotique ?


Cécile

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D_Dupagne (14037 messages) Envoyer message email à: D_Dupagne Envoyer message privé à: D_Dupagne Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
23-02-04, 22:41  (GMT)
5. "RE: sevrage des psychotrope"
Bonsoir,

Bon, vous allez mal.
Vous n'y arrivez apparemment pas toute seule.
Votre souffrance primitive est psychologique.
Les psychiatres sont des professionnels spécialisés dans les troubles psychologiques.
Donc un psychiatre est la personne la mieux à même de vous aider, avec ou sans médicament.

Mais bon, vous avez le droit de préférer souffrir. Ou peut-être n'avez vous pas encore fait le deuil de l'idée d'aller mieux sans médicament et sans aide. Il faut parfois un peu de temps pour accepter l'idée de se soigner.

Dr Dominique Dupagne

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cilloux (2292 messages) Envoyer message email à: cilloux Envoyer message privé à: cilloux Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
24-02-04, 04:53  (GMT)
6. "RE: sevrage des psychotrope"
Modifié le 24-02-04 à 06:04  (GMT)


J'ai tout perdu

Je ne sais pas ce que j'ai fabriqué !

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D_Dupagne (14037 messages) Envoyer message email à: D_Dupagne Envoyer message privé à: D_Dupagne Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
24-02-04, 05:56  (GMT)
7. "RE: sevrage des psychotrope"
Bonjour,
Vos nombreux messages récents sur le forum ne reflètent pas l'idée que vous allez bien. Mais je peux bien sûr me tromper.
Dans certains états psychologiques proches de la psychose, le patient se sent bien et le médecin constate qu'il va mal. Cette déconnexion avec la réalité fait partie de la maladie.

Pour ce qui est de votre sevrage médicamenteux, dans la mesure où vous ne semblez pas psychotique (mais je peux aussi me tromper), il suffit de trouver un médecin à votre écoute et de lui dire : "Voila, je voudrais arrêter mes médicaments, je me fiche de savoir si j'ai raison ou pas, et je voudrais que vous m'aidiez, parce que c'est important pour moi et que ce n'est pas facile". Des médecins capables d'accepter cette demande existent.

Dr Dominique Dupagne

Administrateur du Forum

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cilloux (2292 messages) Envoyer message email à: cilloux Envoyer message privé à: cilloux Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
24-02-04, 06:18  (GMT)
8. "RE: sevrage des psychotrope"
Merci Docteur,


Quand je dis que je me sens bien, on me tombe dessus en me diagnostiquant psychotique. Si je ne me sens plus bien, on me court après avec des neuroleptiques. Alors j'ai peur de dire quoi que ce soit maintenant. Vous comprenez ?


J'ai passé la nuit à tourner des phrases pour pondre un message que je viens d'effacer sans faire exprès.

Vous me direz que ça vaut mieux que d'attraper la scarlatine ou d'avaler de la mort aux rats. M'enfin j'avais de la couture à faire et j'aurais mieux fait d'employer mon temps utilement.


Je ne sais pas si je suis psychotique ou manipulatrice mais je sais que c'est pas en trainant des nuits entières sur internet que je vais m'arranger la santé, mentale ou physique.

Donc je vous laisse. Je m'occuperai de mon éventuelle névrose hystérique quand j'aurai le temps.

Cécile

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cilloux (2292 messages) Envoyer message email à: cilloux Envoyer message privé à: cilloux Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
05-03-04, 21:30  (GMT)
9. "Pour info"
Bonjour Mr Dupagne,

je pense avoir passé le plus gros maintenant.

Tout va bien, j'ai repris le travail. J'ai fait ma déclaration d'impôts.

Je pense souvent à une phrase de Philippe que j'avais glanée je ne sais où : "le sport est un puissant anti-dépresseur".

Je voulais intervenir sur le sujet sur l'euthanazie, mais c'est au risque de me perdre dans des considérations sans fin. Je n'ai pas d'énergie à dépenser à ça. Alors je dis juste ici, dans un petit coin, que le médecin de l'hopital a eu peur de me voir souffrir durant les crises de manque alors que moi, je n'avais absolument pas peur de cette souffrance.

Ainsi j'ai fait mes crises chez moi comme une grande fille. J'aurais aimé éviter certaines scènes à mon petit père, mais finalement, ça nous aura rapprochés.

La dignité, ce n'est pas la maladie qui vous l'enlève, ce sont les hommes.

Je tiens à rendre hommage à la seule personne au monde qui ait accepté de me voir souffrir sans se débarrasser de moi aussi sec.

Je me pose beaucoup de question quant à la tolérance à la souffrance d'autrui. Je pensais qu'un médecin, confronté à ça, saurait m'en dire plus long. Je me demande même si mon généraliste n'est pas devenu aggressif uniquement par peur de me voir.

J'ai trouvé beaucoup de lâcheté dans le personnel médical. Ce n'est pas avec mépris que je dis ça, car je suis moi-même très lâche face aux gens qui souffrent, je ne sais pas garder mon sang-froid. Mais à l'hopital, je pensais qu'ils en avaient vu de pires, quand même.

Donc voilà : je vous remercie pour le bout de chemin accompli ensembles, et bonne continuation sur internet et dans la vie.

Cécile



Cécile

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Cafe_Sante (8965 messages) Envoyer message email à: Cafe_Sante Envoyer message privé à: Cafe_Sante Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
06-03-04, 17:37  (GMT)
10. "RE: Pour info"
Bonsoir,
>Je me pose beaucoup de question quant à la tolérance à
>la souffrance d'autrui. Je pensais qu'un médecin, confronté à ça,
>saurait m'en dire plus long. Je me demande même si
>mon généraliste n'est pas devenu aggressif uniquement par peur de
>me voir.

Bien sûr, c'est très possible. Nous n'aimons pas être mis en échec. Nous n'aimons pas que les gens reviennent avec leur souffrance que nous n'avons pas réussi à soulager.

>J'ai trouvé beaucoup de lâcheté dans le personnel médical. Ce n'est
>pas avec mépris que je dis ça,

Il faut être en forme et déterminé pour affronter la souffrance des autres. J'ai souvent vu des médecins entrer dans la chambre d'un mourant, regarder la pancarte du lit, vérifier la perf, dicter les prescriptions et ressortir sans avoir touché le malade ou même parfois sans l'avoir regardé. Peur de la mort, de SA mort !
Nous ne nous habituons pas à la souffrance. Nous développons une certaine carapace, mais elle prend l'eau et les sentiments assez facilement.
Philippe,
médecin à la campagne

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cilloux (2292 messages) Envoyer message email à: cilloux Envoyer message privé à: cilloux Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
07-03-04, 04:49  (GMT)
11. ""la regarder en face""
Je me permets de mettre le lien d'une page de mon site
(en sachant que je n'ai pas de compteur donc je me moque un peu de savoir si il est visité ou pas, ce n'est pas de la vanité, c'est juste qu'il me semble devoir le faire...)

Il s'agit d'un texte de Gilbert Cesbron, écrivain catholique
(là encore je suis navrée d'arriver avec mes gros sabots façon témoin de Jéhovah - je ne vais pas me faire des copains encore...)

C'est un texte qui m'aide à comprendre ce que peut ressentir un grand malade.

Ce texte m'aide à ne pas me focaliser sur la maladie et à me souvenir que dans un corps souffrant, il y a un homme qui vit.

Là je suis toute fière de ma phrase alors je m'arrête. Voici le lien. Ce n'est pas gai et c'est plutôt réservé aux gens concernés par la maladie grave. Voilà : http://membres.lycos.fr/cilloux/doc/cesbron2.htm

Cécile

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shackleton (219 messages) Envoyer message email à: shackleton Envoyer message privé à: shackleton Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
07-03-04, 17:04  (GMT)
12. "RE: "la regarder en face""
Bonjour, Cécile,

La souffrance humaine actuelle nous renvoie, je pense, à notre impuissance préhistorique devant les catastrophes susceptibles de s'abattre sur l'humanité (intempéries, animaux sauvages, maladies...). Insupportable quand on a accordé un crédit et une puissance quasi-magique aux progrès de la médecine. Ces progrès se heurtent à des choses mystérieuses, d'autant plus insupportables que nous n'avons plus les croyances qui permettaient à l'humain, quelles qu'elles soient, d'expliquer son monde.

La souffrance morale, si la chimie a permis d'en éliminer les "crêtes" les plus gênantes, n'a pas disparu pour autant. C'est d'autant plus difficile à supporter que tout ce qui touche au mental reste encore auréolé d'une aura sulfureuse. Pourquoi ? Parce que nous ne savons pas grand-chose des raisons qui pousse un être humain à souffrir moralement. Nous pouvons émettre des hypothèses, des théories, quis'infirment les unes après els autres, mais il n'existe pas pour autant UNE solution au même titre qu'UN SEUL antibiotique peut vous guérir une angine.

L'être humain qui vit derrière une enveloppe souffrante, comme vous le dites si justement, la médecine peut éventuellement l'oublier si elle se focalise uniquement sur sa technique. Imaginez-vous un instant un médecin qui n'arrive pas à vous soulager, son impuissance, sa déception ; non qu'il faille le plaindre, mais j'imagine que d'arriver aux limites de son pouvoir doit être extrêmement frustrant pour un médecin, habitué par formation à être CELUI QUI GUERIT. Dans ce cas-là, il en rejettera la faute sur le patient - trop difficile, trop âgé, trop malade, etc. - mais une remise en question personnelle pour chaque échec qu'il subit, n'est-ce pas trop lui demander ? C'est là qu'il faut se rappeler qu'un médecin est avant tout un humain. Et heureusement ! Etre soignée par un robot, merci bien !

Je suis actuellement suivie par une psychiatre depuis sept ans. Je souffre d'angoisses, très pénibles à vivre, d'autant plus que je ne supporte aucun taritement médical (réactions paradoxales). Si je ne suis pas guérie encore, je n'en veux pas à la psychiatre. Je n'en veux à personne, d'ailleurs. Parce que la thérapie m'a au moins appris à ne pas me laisser submerger par mes angoisses, à les vivre non comme une calamité devant laquelle je suis impuissante, mais comme un état particulier qui me fait ressentir les choses de la vie plus fort que d'autres. Cete hyper-réceptivité, si parfois elle me gêne au quotidien, me sert aussi à ressentir les ambiances, à "flairer, si j'ose dire, quand une ambiance est bonne pour moi ou pas. Je suis en tout cas arrivée à un stade où je parviens à me dire lors de moments d'angoisse : "Je suis angoissée, c'est une chose. Je sis vivante, c'est une autre chose, et c'est l'essentiel". Il m'arrive même maintenant de parvenir à rire après coup de mes angoisses, de les relativiser sans pour autant me traiter d'idiote. Mes angoisses sont là, certes, mais à côté, je vis, j'agis, je respire, mange et bois.

Le tragique de la souffrance morale - terme générique que j'applique à tout désordre psychologique - est qu'il s'agit de quelque chose de tellement individuel, au même titre que les empreintes digitales, qu'il n'existe pas UNE solution unique. Le plus beau est que la souffrance morale "consacre" l'individualité - à sa manière, certes.

J'espère pour vous, Cécile, que vous parviendrez à ressentir pleinement les moments de bonheur, que je vous souhaite en grand nombre. Quel que soit le degré de souffrance qui est le vôtre - que j'imagine personnellement élevé - vous existez en tant qu'être humain, vous avez le droit d'exister en tant que tel, et pas seulement en tant qu'être souffrant.

Voilà, quelques réflexions au fil du clavier, dont je n'ai pas la prétention que vous en tiriez bénéfice, mais je vous sens acessible à ce genre de réflexion.

Portez-vous bien.

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cilloux (2292 messages) Envoyer message email à: cilloux Envoyer message privé à: cilloux Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
07-03-04, 23:29  (GMT)
13. "Pourquoi cette peur de la souffrance et de la mort ?"
A là là, ce titre va encore me faire passer pour une pauvre fille morte de terreur et d'angoisse .

A croire la réaction de beaucoup, on dirait que c'est pathologique, à 30 ans, de se poser la question.

Pourtant, il me semble que ça concerne à peu près tout le monde.

Dans bien des cas, la maladie et la mort frappent inopinément. C'est pourquoi il me semble que la sagesse voudrait qu'on se prépare un peu à l'avance à la maladie, à la mort de nos proches et à notre propre mort.

Ca éviterais des paniques, des conflits, des erreurs dûes à la précipitation. Et ça permettrait aux malades et au mourrants de vivre leurs derniers instants dans une paix relative, au moins en ce qui concerne les soucis matériels.

Je trouve ça important, les derniers instants d'une vie. C'est bête de gâcher ça à cause d'un manque d'organisation, de préparation. C'est bête d'être condamné à mourir vite et sans faire de bruit, pour ne déranger personne. C'est quand même un moment marquant, la fin de vie, non ?

Quand je parle d'organisation, je me réfère par exemple à la fameuse petite phrase : "les papiers pour le notaire sont dans le tiroir".
La première fois qu'on l'entend, ça vous glace le sang... puis à là longue, on finit par s'y habituer. Ce n'est pas parce que les papiers sont dans le tiroir - et qu'on le sait - que notre malade va cesser de vivre sur le champ.

Il y a mille petits détails qui jalonnent une fin de vie. Des détails parfois charmants même.

Je ne vois dans tout ça qu'un aspect de la vie. Mais rien de terrifiant, d'affolant, d'angoissant.

Et cependant je n'ai jamais trouvé personne pour en discuter calmement : à la simple idée de fin de vie, tout le monde panique, bredouille deux mots et change de sujet de conversation.

Et m'envoie chez le psy.

Cécile

NB : J'ai écrit ce message sans avoir le sentiment de souffrir.
Il me semble que je ne souffre pas, à moins d'avoir cette pathologie où je souffre mais seuls les autres s'en rendent compte. Je crois parler de sang froid et sereinement. Ainsi je vous remercie de ne pas trop me plaindre des grandes souffrances que j'endure et de ne pas m'envoyer chez un psy dans la foulée.

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cilloux (2292 messages) Envoyer message email à: cilloux Envoyer message privé à: cilloux Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
07-03-04, 23:33  (GMT)
14. "Encore dévié dans le fil de la conversation"

Je m'aperçois que ça n'a plus rien à voir avec le sevrage des médicaments. Enfin de très loin, quoi.

Le problème de fond reste le même : la terreur face à la souffrance (neuroleptiques dans un cas, euthanasie dans l'autre).

Mais voilà j'ai dévié une fois de plus. Si je continue à dévier comme ça et à passer du coq à l'âne on va m'envoyer chez un psy, j'y sens venir...

(c'est de la plaisanterie, hein, c'est pas de la paranoïa).

Cécile

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cilloux (2292 messages) Envoyer message email à: cilloux Envoyer message privé à: cilloux Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
08-03-04, 02:29  (GMT)
15. "RE: Pour info"
J'ai trouvé beaucoup de lâcheté dans le personnel médical.

Je dois dire que les médecins m'ont toujours, et tous, laissé leur porte ouverte.

Bien que la situation leur ait paru compliquée, tordue, nouée, ils m'ont tous dit qu'ils acceptaient de me revoir si j'avais besoin d'eux.

Je ne sais pas si ça fait partie du code de déontologie.

J'imagine qu'ils ont parfois eu envie de me fermer définitivement la porte au nez. Mais ils ont eu le courage de ne pas me virer simplement.

Je ne sais pas ce qui les a conduit à ça : la peur de la mauvaise conscience, le serment d'Hypocrate, mes beaux yeux, la curiosité...

Mais ça fait toujours plus plaisir que "je ne veux plus entendre parler de vous". Dans l'état où j'étais, ça m'aurait peut-être fait de la peine.


Cécile

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