Forum Médical

Attention : cette archive du forum est en lecture seule.
Page d'accueil du site

"que faire"

Envoyer ce sujet à un(e) ami(e)
Format d'impression
Mettre en signet (membres seulement)
 
Précédente | Suivante 
Accueil Général des Forums
Forum : Schizophrénie (Protected)
Message d'origine

ima (0 messages) Envoyer message email à: ima Envoyer message privé à: ima Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
03-02-04, 01:09  (GMT)
"que faire"
depuis 4jours nous avons interné notre fils mickael a maison blanche pres de paris,pour des symptomes que vous decrivez qui pourait me dire ses journées.Je souffre sans lui .tout a l'heure je l'ai eu au telephone ses propos etaient incoherants .les medicaments peut etre?pourquoi ne peut on le voire...
  Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

  Liste des réponses à ce message

  Sujet     Auteur     Posté le:     ID  
 Bonjour Ima soleilnoir 04-02-04 1
   RE: Bonjour Ima ima 04-02-04 4
 RE: que faire MISTY 04-02-04 2
   RE: que faire ima 04-02-04 3
       RE: que faire Yan_Tan 05-02-04 5
       RE: que faire MISTY 05-02-04 6
   RE: que faire shwette 10-02-04 7
       RE: que faire MISTY 11-02-04 8
           RE: que faire nora 12-02-04 9
               RE: que faire Laurence2 12-02-04 10
                   RE: que faire nora 13-02-04 11
                       RE: que faire maria 13-02-04 14
                       RE: que faire Laurence2 13-02-04 18
                   RE: que faire MISTY 13-02-04 12
                       RE: que faire maria 13-02-04 13
                           RE: que faire cia 13-02-04 15
                               RE: que faire nora 13-02-04 17
                           RE: que faire MISTY 13-02-04 16
                       RE: que faire Laurence2 13-02-04 19
                           RE: que faire nora 14-02-04 20
                               RE: que faire Laurence2 14-02-04 21
                           RE: que faire MISTY 15-02-04 22
                               RE: que faire Laurence2 15-02-04 23

Lobby | Retour au Forum | Précédente | Suivante

Texte des réponses

soleilnoir (222 messages) Envoyer message email à: soleilnoir Envoyer message privé à: soleilnoir Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
04-02-04, 09:57  (GMT)
1. "Bonjour Ima"
Lorsque l'on est délirant, on retrouve la raison avec le temps... Votre fils prend un traitement: composé de principalement 1 anti-psychotique, et d'autres médicaments qui agissent de manière plus spécifique.
Pour le voir, il faut téléphoner ou prendre rendez-vous avec le psychiatre qui vous dira les progrès.
Au début, losqu'en rentre en clinique on prends des doses très élevées, mais ça ne fait pas mal, rassurez vous. J'ai réflechis, car lorsque l'on est délirant le passage à l'acte autodestructeur est fortement présent...
Ce qu'ils font donc, c'est d'essayer d'arreter au plus vite la crise délirante, cela depend de la maladie et de la personne et de ses antécédents... Beaucoups de facteurs entrent en compte.
Votre fils est entre de bonne mains, les médicaments actuels sont efficaces, il existe très malheureusement des personnes très gravement malades mais je ne sais pas dans quelle proportion...
A bientot. David
  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

ima (0 messages) Envoyer message email à: ima Envoyer message privé à: ima Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
04-02-04, 19:27  (GMT)
4. "RE: Bonjour Ima"
merci david pour tes precisions je reste en contact avec toi tu pourras peut etre me guider .
a bientot...ima
  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

MISTY (3 messages) Envoyer message email à: MISTY Envoyer message privé à: MISTY Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
04-02-04, 16:14  (GMT)
2. "RE: que faire"
Bonjour Ima,

Je suis aussi une maman et j'ai fait hospitaliser mon fils, au mois de mai l'année dernière, en règle générale, les psy mettent un peu la personne délirante en isolement vis à vis de sa famille… cela ne vous empêche pas de téléphoner ou d'aller directement voir les médecins, certains pourront vous répondre, d'autres vous donneront un rendez-vous, à vous de poser toutes les questions qui vous viennent à l'esprit… d'après ce que j'ai su de mon garçon, en hôpital, ils dorment beaucoup, certains fument, regardent la télé… mais étant donné la prise de médicaments ils dorment surtout…
Les infirmières peuvent aussi répondre à certaines questions, n'ayez pas peur d'aller les voir, ils savent que vous êtes inquiète… selon la gravité de ses délires, ils le maintiendront enfermé à son étage, mais dès que les choses s'améliorent, ils font intervenir la famille, surtout quand celle-ci a le désir de reprendre les relations… ils laissent des petites sorties, jusqu'à sortie complète… Sachez que les médecins ne pourront pas vous dire rapidement ce dont souffre votre enfant… il faudra pour cela beaucoup de temps… Il faut du temps au temps… Surtout ne repartez pas sans avoir posé toutes les questions qui vous tarabustent l'esprit… Ils sont aussi là pour répondre…
Son hospitalisation est elle forcée, ou bien est-ce de son propre consentement ?
et quel âge a t-il ?
Bon courage.

Misty

  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

ima (0 messages) Envoyer message email à: ima Envoyer message privé à: ima Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
04-02-04, 19:27  (GMT)
3. "RE: que faire"
merci de tout mon coeur de votre message,mickael a 18 ans,son hospitalisation a ete faite a notre demande.Mickael dort effectivement beaucoup surement les medicaments,combien de temps votre fils a t il ete hospitalisé? et apres comment allait il?
merci...
  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

Yan_Tan (1 messages) Envoyer message email à: Yan_Tan Envoyer message privé à: Yan_Tan Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
05-02-04, 10:50  (GMT)
5. "RE: que faire"
Bjr Ima et aux autres

Ce que j'ai envie de vous dire c'est que seul lui pourra écourter son enfermement. je sais que vous êtes au desespoir, quel parent ne le serait pas. Mais, je ne sais pas, peut être que cet enfermement lui sera utile et lui fera comprendre bcp de choses. Personnelement, c'est quelques temps après être sorti que j'ai copris que mon séjour dans le milieu psy avait en fait^été utile. Ce qui faut c'est ne pas faire les même erreurs deux fois. Votre fils est jeune et à cette âge là l'esprit est très fragile et également très influençable. Faites preuves d'une certaine forme de fermeté envers lui en lui fesant vraiment comprendre que ça n'est pas le début d'une longue et dure maladie qui va finir par le bouffer, mais comme un très long combat qu'il va devoir commencer et pas seulement contre la maladie, mais dans son cas il faut prendre les choses une par une et logiquement il devrait y avoir des résultats avec le temps.

Je m'associe à votre chagrin et faites que votre peine devienne une arme, deumeurez plus forte que votre fils, il n'a jamais eu autant besoin d'une famille qui l'aime, qu'aujourd'hui.

Bonne journée à vous ima et à tout les autres aussi bien sûr!!

Amicalement Yanou

  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

MISTY (3 messages) Envoyer message email à: MISTY Envoyer message privé à: MISTY Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
05-02-04, 18:07  (GMT)
6. "RE: que faire"
bonjour Ima,

Julien a été hospitalisé une première fois pendant un mois à St Anne l'année dernière, mais malheureusement, ils l'ont fait ressortir de l''hôpital parce qu'ils avaient des urgences et des problèmes de lit… alors ils nous ont dit qu'il allait mieux et vlan, dehors… Julien a pris un traitement, au début c'était une piqure retard, pendant trois mois, puis ils lui ont donné des comprimés à prendre, il en a pris encore pendant trois mois et puis un jour a décrété qu'il n'en avait plus besoin, et vlan tout est reparti, j'ai vécu le cauchemard pour le faire réhospitaliser d'autant plus que j'ai demandé qu'il aille dans une maison de santé, grâce à mes enquêtes personnelles j'avais pris connaissance de cette maison de santé de banlieu, et bref, je vous passe les détails, il a été à nouveau hospitalisé, cette fois cette année de Mai à fin Juillet, ce fut très long pour lui, mais à la différence, c'est qu'il n'était pas totalement abruti par le traitement, ils n'ont pas le même fonctionnement… il avait des rendez vous tous les jours avec le psy qui l'avait pris en charge… En Juillet, il était toujours en milieu hospitalier, (HDT) et nous, nous sommes partis en vacances avec mon petit garçon, parce qu'on en avait marre de chez marre, à genoux… ils l'ont donc gardé jusqu'à fin Juillet… ils ont fait un travail remarquable avec Julien, lorsqu'il est ressorti ils lui ont trouvé un psy, parce que ce que nous craignions c'est qu'il retourne voir le psy qui s'en occupait déjà depuis des années et qui s'est avéré être une catastrophe, là il est pris en charge par un psy de CMP, vous savez je croyais que les psy des cabinets privés étaient plus compétents, en fait, et cela confirme ce que l'on m'avait dit, les psy en CMP sont souvent mieux armés pour traiter les personnes comme nos enfants… Donc, Début aout, il est à la maison, il est souvent pris d'angoisse, on est que tous les deux à la maison, le reste de la famille est en encore en vacances, il paraissait avoir beaucoup de mal à ressortir de tout cela, je vous passe les mois de tristesse, de dépression, de larmes, aujourd'hui nous sommes en février, Julien vient d'avoir une grosse réduction de médicament, plus que la moitié, et le psy lui a dit dernièrement qu'il comptait arrêter tout traitement à partir du mois de Juin… Le psy le voit une fois tous les 10 à 15 jours…
Julien va beaucoup mieux, il sort, va au cinéma, (avec sa carte) prend les transports en commun, et puis de temps en temps comme nous lui avons laissé un petit studio, il va dormir chez lui… tout cela est encore difficile pour lui mais chaque semaine, il progresse… Ces jours-ci il est parti à Lyon voir son parrain, a donc pris seul le train, et s'est débrouillé tout seul pour son billet, valise etc… J'ai beaucoup d'espoir qu'il se sorte de là… actuellement comme il dit, il ne ressent plus aucune gêne avec son traitement, il prend Haldol 5 mg par jour, lui le supporte très bien…
Le psy qui le suit est vraiment formidable, il lui parle franchement et c'est ce que j'ai le plus apprécié, il tient à ce que Julien et lui se fassent pleinement confiance, il sait par exemple que s'il arrêtait son traitement maintenant tout pourrait revenir à la case départ… ils ont abordé ensemble le problème de la schizophrénie, bref il est génial… d'autre part, ce n'est pas parce qu'il est majeur qu'il nous met en dehors, au contraire, de temps en temps, il nous convie à venir et nous parlons tous les trois avec son père et ça c'est super, comme lui a expliqué le psy, nous sommes lui et nous, ses parents, des béquilles et son traitement est un filet de protection… En fait, je crois pouvoir dire, mais renseignez-vous aussi de votre côté, qu'il faut au moins 6 bons mois de traitement et encore du temps pour pouvoir ressortir quelqu'un de tous ses troubles, ensuite, c'est le degré de maladie et laquelle, est-ce une bouffée délirante aigûe, ou schizophrénie, il faut du temps…
Ima, je sais que vous êtes inquiète et que vous souffrez d'avoir mis votre enfant en milieu hospitalier, mais vous êtes en train de le sauver… vous savez quand j'ai fait hospitaliser mon fils, j'ai eu droit à un chantage affectif épouvantale de sa part, mais j'ai tenu bon… tentez de vous faire aider, soit par nous tous, soit par vos amis proches, cela dit, il faut savoir que les autres ceux qu'on dit "normaux" beaucoup d'entre eux ont peur du mot délire, folie, inconscience… pensez que votre fils n'a pour l'instant pas la même vision du monde que vous… et qu'il souffre de cette situation… en ce qui concerne les associations j'ai mon opinion personnelle quant à l'association que j'ai rencontrée, celle de mon quartier, je les trouve tous très tristes, je n'ai pas envie de vivre en pensant c'est une fatalité, j'ai envie de vivre en pensant on doit trouver les solutions et moi j'ai envie de me battre dans ce sens là… mais tentez tout de même dans votre coin, il doit y avoir des associations de parents d'enfants malades psychiquement…
Bon courage Ima… vous pouvez m'écrire si vous le souhaitez
Au fait, s'il fume des pétards, herbe etc … n'acceptez plus ça du tout, car c'est une catastrophe pour leur cerveau… et ne faites pas comme certains parents qui croient être modernes en les laissant fumer cette cochonnerie… ce n'est pas totalement sûr, mais beaucoup médecins parlent des joints ou autres comme étant des déclencheurs possibles de ces troubles psychiques, alors dans le doute, il vaut s'abstenir…

A bientôt

  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

shwette (0 messages) Envoyer message email à: shwette Envoyer message privé à: shwette Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
10-02-04, 21:16  (GMT)
7. "RE: que faire"
Bonsoir Ima

Encore une maman bien inquiète !
J'ai moi aussi fait hospitaliser mon fils de 22 ans (HDT).
Cela a été une des choses les plus terribles de ma vie, pourtant maintenant je sais que je lui ai sauvé la vie (comme l'a dit Misty).
Au début il nous en a voulu, nous étions les prires parents que la terre ait pu créer. Mon mari et moi même avons du nous accrocher à tout l'amour que nous avons pour lui pour l'obliger à rester à l'hopital.
Il est resté 6 mois en service psychiatrique de l'hopital, depuis le mois d'aout il est dans un institut psychothérapique, nous devons toujours lui refuser le retour complet à la maison car il n'accepte pas encore totalement son traitement médical, mais je sais qu'aujourdhui il ne nous en veut plus.
Notre fils vient à la maison tous les week end. Il y a quand même quelques reproches de temps en temps, mais le plus important est qu'il n'y a plus de colère, de crise de violence, de chantage et de désespoir.
Si quelque chose ne va pas il vient nous en parler ... chose inimaginable il y a seuleument 6 mois.

L'équipe médicale qui l'aide dans son combat contre la maladie, nous apporte à nous aussi beaucoup d'aide. Toutes nos questions et nos inquiétudes sont pour eux un moyen suplémentaire d'aider notre fils et nous mêmes ! Je les remercie des encouragements qu'ils savent nous donner.

Cela fait 1 an et 1 mois que notre fils est hospitalisé, c'est long, très long, nous sommes passés mon mari, ma fille et moi même par toutes sortes de périodes de doutes, de culpabilité ... Comme c'est difficile de se dire que l'on ne peut pas aider son propre fils ...
Mais aujourd'hui je sais que nous avons eu raison de rester ferme vis à vis de lui (et de nous aussi).

Nous voyons tous une belle fenêtre qui s'entrouvre vers l'avenir.

Gardez beaucoup de courrage, d'espoir, et de bonne humeur (et oui mon fils m'a remercié de garder le sourire !!)

Shwette

  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

MISTY (3 messages) Envoyer message email à: MISTY Envoyer message privé à: MISTY Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
11-02-04, 15:07  (GMT)
8. "RE: que faire"
bonjour Shwette

Vous m'avez collé la chair de poule……… parce que vous m'avez rappelé ce que nous avons vécu avec notre garçon… c'est dur pour eux, mais c'est si dur pour nous… malgré le fait que je sais aujourd'hui que nous avons eu raison d'en passer par toutes ses épreuves terrifiantes et le mot n'est pas lancé au hasard, ce que nous lui avons imposé et ce que nous nous sommes imposé… j'ai personnellement encore du mal à m'en remettre, à admettre tout ce qui s'est passé… Julien va de mieux en mieux, d'ailleurs il nous dit " vous m'avez sauvé la vie" je crois qu'il faut laisser le temps au temps pour apaiser cette douleur si vive… Personnellement moi je l'ai vécu comme si j'avais vécu un attentat … et parfois les images reviennent brutalement… Mais je reste persuadée que si j'avais été mieux informée, et mieux soutenue dans toutes ses démarches… (pendant plusieurs années j'étais toute seule à dire que mon fils était malade, tout le monde autour de moi me disait ou me laissait entendre que j'étais malade, une grande anxieuse…) c'est à la dernière limite, quand j'ai failli perdre mon garçon, qu'enfin autour de moi les opinions ont changé… In extrémis… il était dans un tel état… Aujourd'hui, il renaît… son souci et c'est maintenant le seul, retrouver une activité professionnelle… je suis sûre qu'il va y arriver…
Quel âge a votre fille ? Roman mon deuxième garçon (14 ans) a beaucoup souffert de la situation de son frère… et il vrai qu'en tant que parents lorsque nous sommes préoccupés par la santé d'un des enfants on laisse un peu les autres… mais il faut aussi y penser…

Aurevoir Shwette et bravo !

  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

nora (293 messages) Envoyer message email à: nora Envoyer message privé à: nora Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
12-02-04, 12:52  (GMT)
9. "RE: que faire"
Bonjour,

Je me joins à vous parents pour dire à quel point la traversée de cette maladie est une expérience douloureuse et traumatisante. Elle bouleverse nos vies et celle des frères et soeurs. Ma fille, très proche de son frère depuis toujours est devenue insomniaque et est très déstabilisée. Nous nous accrochons les uns aux autres pour pouvoir rester à la surface.

Encore que nous avons eu la chance de parvenir à faire accepter à mon fils une hospitalisation volontaire et que nous n'avons pas eu besoin d'avoir recours à l'HDT. J'imagine l'horreur que cela pu être pour vous.

Pourtant quelque soit notre souffrance, nous ne devons pas oublier que la personne qui "traverse l'enfer"(ce sont les propres mots de mon fils) c'est notre enfant malade. Après avoir vécu la torture des délires, ils se retrouvent dans un corps qui ne leur ressemble plus, chaque geste du quotidien est une difficulté à surmonter, avec une perte d'intérêt quasi totale pour tout ce qui les passionnaient... et tout ceci avec une parfaite conscience de ce qui leur arrive.
Leur vie est une lutte quotidienne avec en prime l'angoisse de ce que sera leur avenir.
Nous nous pouvons que les épauler dans ce combat avec tout notre amour, mais ce sont eux qui sont en ligne de front, et ils doivent se sentir très seuls face à ce redoutable adversaire qu'est la schizophrénie.
Solidairement et amicalement
Nora

  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

Laurence2 (702 messages) Envoyer message email à: Laurence2 Envoyer message privé à: Laurence2 Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
12-02-04, 20:53  (GMT)
10. "RE: que faire"
Merci Nora pour ce message, j'avoue que la phrase de Misty "c'est dur pour eux mais c'est si dur pour nous" m'avait choquée, j'avais vraiment l'impression que la souffrance des malades étaient niée.

Je rejoins la phrase de votre fils sur l'enfer (et j'ai toujours l'impression d'avoir un pied dedans et le sentiment que je ne pourrai jamais vraiment en sortir), et si j'ai conscience de la souffrance des proches, ce sont quand même les schizophrènes les premiers touchés.

Quand ma mère a appris que j'avais été à l'hôpital, elle a dit "si ça continue, c'est moi qu'on va devoir hospitaliser" et cette phrase me choque toujours, je la vois comme une condamnation et surtout une négation de ma souffrance puisque c'est la sienne qui comptait avant tout alors que c'était moi qui était malade.

Bref, il ne s'agit pas de concours de souffrance mais simplement de ne pas perdre de vue qui sont les premières victimes de cette maladie.

Amitiés,

Laurence

  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

nora (293 messages) Envoyer message email à: nora Envoyer message privé à: nora Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
13-02-04, 12:54  (GMT)
11. "RE: que faire"
Bonjour Laurence,

C'est cette même phrase qui m'a donné envie de réagir.
Je sais que quelques fois de simples mots peuvent faire très mal et pour longtemps.
Mon fils me rappelle quelquefois des paroles qui l'ont blessé au début de la maladie, par exemple je lui ai dit "ce n'est pas mon fils, cela, je ne t'aime plus..." aujourd'hui j'en ai très honte et je me demande comment j'ai pu prononcer cela.
Jamais je n'ai pensé cela, ces cris étaient l'expression de ma peur panique devant un phénomène qui me dépassait et que je n'arrivais pas à comprendre.
Je lui ai demandé pardon mais je sais que je ne pourrai pas totalement les effacer ni de sa mémoire ni de la mienne.
N'en voulez pas trop à votre maman, je suis sûre qu'elle vous aime. En avez vous parlé toutes les deux ? cela pourrait vous faire du bien.
mes amitiés
Nora

  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

maria (382 messages) Envoyer message email à: maria Envoyer message privé à: maria Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
13-02-04, 16:41  (GMT)
14. "RE: que faire"
Bonjour Nora,

Je comprends que ces mots aient blessé votre fils, et que vous vous en vouliez. Il faut oublier le passé, et avec du temps ces blessures s'aténueront. Je suis sure que la maladie de votre fils a changé vos rapports en bien. Maintenant vous le comprenez mieux, et vous le soutenez dans son rétablissment. Apparemment il a confiance en vous et sais que vous étes là pour l'aider. Je pense que ça doit être trés important pour lui.

Depuis que je suis malade mes relations avec mes parents ont été grandemant changées. Avant il y avait beaucoup de mes réactions et difficultés qu'ils ne comprennaient pas et ils ne savaient pas faire grand chose d'autre que me crier dessus et me dire que je finirais mal.
Maintenant ils sont beaucoup plus compréhensifs. J'étais malade de devoir leur faire comprendre que je m'étais lancée dans des études trop difficiles pour moi. Quand je leur parlais de m'arreter au bout d'un an, ils réagissaient mal.Puis devant ma fatigue et ma rechute récente, ils m'ont rassuré et dis que ce qui comptait c'est que je sois en meilleure santé possible. Je crois qu'ils sont conscients que je fais beaucoup d'effort, et qu'ils ont compris qu'à vouloir en faire trop je risquais de mettre en péril mon précieux équilibre. Il leur à quand même fallu plusieurs mois pour ça, et qoui qu'ils en disent ils pensent toujours que je vais finalement pouvoir continuer mes études.

Amtités, maria

  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

Laurence2 (702 messages) Envoyer message email à: Laurence2 Envoyer message privé à: Laurence2 Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
13-02-04, 23:18  (GMT)
18. "RE: que faire"
Bonsoir Nora,

non, je n'en ai pas parlé avec ma mère, je vous explique la situation en quelques mots: j'ai été hospitalisée quand je vivais en Espagne, je ne l'ai pas dit à mes parents. Ma mère l'a appris plusieurs mois après en fouillant dans mes affaires, je l'ai su par ma tante, et depuis je fais comme si je croyais que ma mère ne savait pas et elle fait comme si elle ne savait pas (d'ailleurs, elle ne sait pas que je sais qu'elle sait que j'ai été hospitalisée!!).
En clair, ma famille vit dans le déni, on n'en parle pas. Je vais développer un peu plus en répondant à Misty.

Amitiés,

Laurence

  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

MISTY (3 messages) Envoyer message email à: MISTY Envoyer message privé à: MISTY Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
13-02-04, 16:10  (GMT)
12. "RE: que faire"
Bonjour Laurence,
Non non et non, votre souffrance n'est pas niée et je dirais bien au contraire, et c'est parce que j'ai ressenti cette souffrance qu'à enduré mon enfant qu'elle a été insupportable… à vivre, et que oui je dis, en tant que maman, j'ai souffert… bien évidemment ce n'est pas la même souffrance, il n'y a pas à comparer, mais pouvez-vous imaginer un être que vous aimez, à qui vous avez un jour donné la vie, à qui vous donneriez même votre vie pour lui permettre de vivre, cet être que vous aimez tant, se retrouve en face de vous, il souffre… hurle de douleur, et vous la maman vous le conduisez dans un hôpital, mais pas n'importe lequel, vous savez qu'il va souffrir encore plus, puisqu'il est enfermé, et vous savez qu'avant qu'il comprenne que c'est dans son intérêt, avant qu'il ressente une amélioration de son état, il va vivre le cauchemar… il va se sentir abandonné par ses parents, on va l'abrutir de médicaments, alors oui, j'ai souffert… de tout cela, j'ai souffert de l'entendre me dire si tu ne me sors pas de là, je me tue… oui j'ai souffert… parce que je ressentais que mon enfant souffrait… et c'est intolérable pour une maman… vous n'avez pas accepté la réflexion de votre maman, je regrette, moi je la comprends Laurence… notre douleur à nous en tant que parent, c'est comme une bombe qui implose… elle vous arrache l'intérieur de votre corps… je ne sais comment vous allez réagir après ma réponse, j'espère que vous comprendrez mieux votre maman…
Si une maman me disait qu'elle n'a pas souffert dans cette situation, cela voudrait dire pour moi, qu'il s'agit d'un être sans émotion, on ne peut pas rester spectacteur… on ne peut pas être objectif,…je crois que ce qui fait partie aussi de la douleur des parents, c'est notre impuissance à apaiser la douleur de son enfant …
Avec toute ma sympathie…
Misty
  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

maria (382 messages) Envoyer message email à: maria Envoyer message privé à: maria Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
13-02-04, 16:38  (GMT)
13. "RE: que faire"
Bonjour Misty et les autres maman

Je compatis à votre douleur, quand mes parents m'ont fait hospitaliser en hdt, ils ont cru que c'était le plus dur jour de leur vie. J'ai été hospitalisée à St Anne, et quand ils m'ont accompagnée dans le service (tres tot le matin) les seuls patients qu'ils ont vu étaient un autiste tout déformé qui se frappait et un monsieur tout nu qui racontait n'importe quoi, et ils n'étaient plus du tout surs d'avoir fait le bon choix. Mais le pire pour eux ça a été après ma sortie de l'hopital quand je ne délirais plus mais que je pensais tout le temps au suicide comme seule solution de ma vie plus que mal commencée. Voir son enfant délirer est terrible mais apparemment le voir désirer mourrir plus que tout est encore plus dur.

Vous savez la douleur des parents c'est un poids supplémentaire pour les enfants. Je crois que parfois il faut savoir prendre sur soi et la cacher en partie pour ne pas rajouter cela à notre combat contre la maladie.
Les psychiatre et psychologues peuvent vous aider à exprimer cette souffrance à l'extérieur de la cellule famiale, afin d'éviter des soucis et de la culpabilité à l'enfant malade, et de permettre aux autres membres de la famille (je pense aux frères et soeurs) de n'être pas trop ébranlés.

Je ne crois pas que l'on souffre encore plus à l'hopital, car au fond meme si au début on n'admet pas y être et on reve de s'échapper, on sait que l'on y est en sécurité. Et puis il y a les autres patients avec lesquels on peut discuter, vous savez on ne boucle pas les gens dans leur chambre, il y a une vie dans l'hopital psychiatrique. Moi sur la fin de mon hospitalisation j'ai passé des moments trés agréable avec les autres patients, je me souviens en particulier d'une séance de maquillage collective, de parties de ping-pong, de mini boums improvisées dans les chambres. Cela me choque que vous aillez une telle image du lieu ou on a sauvé votre fils.

Au sujet des médicaments je n'ai pas du tout été abrutie de médicaments. On m'a prescrit du risperdal et du tercian, en dose légère comparé à mon état dans le but d'augmenter quelques jours aprés, et ça n'a pas été necessaire car j'ai trés vite réagi au traitement. Pourtant j'avais l'impression d'être abrutie et j'en parlais au psychiatre qui m'a expliquée que j'étais épuisée à cause du délire (et de ses conséquences hyper activité, manque de sommeil, d'alimentation). Je passais mon temps à dormir mais j'en avais besoin. Actuelement je reprends le meme traitement que celui que j'avais à l'hopital et je suis nulement abrutie. Je suis passée de 1mg à 4mg de risperdal, et je ne suis pas un zombie.
Ceci dit tous les psychiatre ne prescrivent pas la meme chose et un ami psychiatre de mes parents leur à dit quand il a su mes doses lors de l'hospitalisation, qu'il aurait tout multiplié par 4 si j'avais été sa patiente !

J'espère surtout que vos enfants vont mieux maintenant et que vous arriverai à oublier le passé.

Amitiées, maria

  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

cia (0 messages) Envoyer message email à: cia Envoyer message privé à: cia Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
13-02-04, 18:51  (GMT)
15. "RE: que faire"
Maria a écrit :
> Vous savez la douleur des parents c'est un poids supplémentaire pour les enfants. Je crois que parfois il faut savoir prendre sur soi et la
> cacher en partie pour ne pas rajouter cela à notre combat contre la maladie.

C'est dur à dire mais je suis d'accord. On culpabilise de rendre nos parents malheureux et c'est d'autant plus difficile d'avancer.

C'est difficile pour un parent de trouver le bon discours à adopter : avoir une attitude pessimiste n'aide pas l'enfant car il assimile ce manque de confiance. D'un autre coté, nier les difficultés de l'enfant est dur pour lui aussi.
Ma mère est comme ca, quand je lui fait part de mes doutes et de mes difficultés vis à vis par exemple d'une activité professionnelle, elle ne me rassure pas quant à mes possibilités, mais nie mon problème en disant qu'il n'y a pas de raison que je n'y arrive pas. Je sais que qu'elle adopte cette attitude parce qu'elle est trop fragile elle-même pour supporter que sa fille ait des difficultés.


Je souhaite bon courage aux parents pour trouver la position d'équilibre : être à l'écoute de son enfant, avoir une attitude positive, montrer qu'on est confiant dans l'avenir sans pour autant nier les difficultés rencontrées.

Cia.

  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

nora (293 messages) Envoyer message email à: nora Envoyer message privé à: nora Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
13-02-04, 21:56  (GMT)
17. "RE: que faire"
à Maria et Cia,
Je vous trouve très généreuses de vous soucier de la peine des parents.
Et c'est en étant à l'écoute les uns des autres que nous pourrons être plus forts pour combattre la maladie.
Je maintiens tout de même, quelque que soit l'immense chagrin que l'on a pu ressentir (et MISTY l'a bien décrit), c'est tout de même vous qui êtes les premières victimes.
Je crains qu'en vous décrivant notre propre souffrance, vous ne vous sentiez responsables de cela. Alors qu'en aucun cas notre colère et notre desespoir a pu être dirigé contre vous mais contre cette injustice qu'est la maladie.
Mes amitiés
Nora
  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

MISTY (3 messages) Envoyer message email à: MISTY Envoyer message privé à: MISTY Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
13-02-04, 21:27  (GMT)
16. "RE: que faire"
Merci maria pour votre témoignage…

Misty

  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

Laurence2 (702 messages) Envoyer message email à: Laurence2 Envoyer message privé à: Laurence2 Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
13-02-04, 23:18  (GMT)
19. "RE: que faire"
Bonsoir Misty,

je comprends la douleur que c'est de voir son enfant souffrir comme ça. D'ailleurs, c'est une des raisons pour lesquelles je n'aurai pas d'enfants(en plus du fait que je me sens incapable d'assumer à cause de mes troubles), je ne supporterais jamais d'avoir un enfant schizo, je sais trop l'enfer que c'est pour supporter de voir mon enfant vivre ça, je préfère le revivre moi-même cent fois que voir mon enfant passer par là, j'en mourrais, j'en pleure rien que d'y penser alors que je n'ai même pas cet enfant!

Maintenant, je ne pardonne pas trop la phrase de ma mère car elle s'inscrit dans toute une attitude qui m'a fait du mal.
Mes parents n'ont pas souffert ce que vous avez souffert parce qu'ils vivent dans le déni. La première fois que j'ai décompensé, je vivais chez eux, j'étais malade mais pas encore trop, à part des engueulades, je n'avais pas droit à beaucoup d'autre chose.
Mes deux autres décompensations étaient beaucoup plus sévères mais je ne vivais plus chez eux (la deuxième fois j'ai vécu 5 mois en Espagne sans les voir une seule fois).
Quand je rentrais à la maison, je me faisais engueuler parce que je ne parlais pas, ne mangeais pas (du style "si tu ne parles pas, tu n'auras plus d'argent de poche" ou "maintenant tu vas parler!" (en hurlant, ça donne envie de se confier!)).
J'ai un jour demandé à mon père de me conduire aux urgences, il m'a répondu "plus tard, j'ai une course à faire" ou quand je lui ai parlé d'une hospitalisation éventuelle "tu as autre chose à faire".
Si je prononce le mot psychiatre, la conversation est détournée ou on ne me répond pas.
Si je me montre en pleurant, on me dit que je suis pire qu'une gamine.
Si je regarde une émission sur un sujet psy, ma mère claque la porte en me disant que je lui gâche sa soirée avec des sujets déprimants.
Ma mère râlait aussi quand elle devait payer mes frais médicaux.
Et surtout me disait que je n'étais jamais contente malgré tout ce qu'ils faisaient pour moi.

J'en passe et des meilleurs, je crois que vous avez compris. La communication n'a jamais été excellente dans la famille et ça a été pire avec la maladie.

J'ai décompensé loin d'eux, seule dans mon coin. Je leur ai juste dit que j'avais des problèmes d'angoisse, que je devais voir un psy, ils ne savaient même pas ce que je prenais comme médicaments.
Mais apparemment c'est trop dur à accepter pour eux. Je m'en suis assez pris dans la gueule les rares fois où j'ai montré mes fragilités, alors maintenant c'est silence radio, sujet tabou, et l'avantage c'est qu'ils ne me considèrent pas comme une malade et me laisse gérer ça de mon côté.
Je n'ai même plus envie de leur en parler, je suis d'ailleurs incapable d'entrer dans les détails concernant mes troubles avec eux.

Alors vous comprendrez que le "si ça continue, c'est moi qu'on va devoir hospitaliser" venant de la part de quelqu'un qui savait juste que je voyais un psy, prenait des médicaments et avait été à l'hôpital mais ignorait tout de mes troubles, avait vécu tranquillement pendant que j'étais malade comme un chien, je l'ai eu un peu mauvaise!
En fait, ce que je fais n'est jamais bien, et être malade était une nouvelle façon de ne pas être à la hauteur, de ne pas leur faire plaisir.

Mais je sais que mes parents m'aiment, le déni est leur façon de se protéger et tout le monde fait avec maintenant, même si je me sens souvent seule avec cette maladie.

Amitiés,

Laurence

  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

nora (293 messages) Envoyer message email à: nora Envoyer message privé à: nora Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
14-02-04, 11:54  (GMT)
20. "RE: que faire"
Bonjour Laurence,

Je vous comprends tout à fait et je pense que vous avez adopté la bonne attitude car il faut avant tout vous protéger.
Tous les parents n'ont pas la même capacité pour comprendre, c'est vraiment dommage car la famille peut être d'un grand secours.

Nous sommes très présents et très proches de notre fils et pourtant il me dit malgré tout se sentir seul devant la maladie. Les sensations ressenties sont tellement intenses et difficiles à communiquer que dans tous les cas, elle met le malade dans une situation d'isolement.
J'espère que la vie vous apportera tout l'amour et l'attention que vous méritez, peut-être dans une rencontre amoureuse ou grâce à une belle amitié...
Je vous le souhaite de tout mon coeur
Nora

  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

Laurence2 (702 messages) Envoyer message email à: Laurence2 Envoyer message privé à: Laurence2 Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
14-02-04, 16:44  (GMT)
21. "RE: que faire"
Merci beaucoup Nora pour vos encouragements et vos souhaits.
J'ai peu d'amis mais ceux que j'ai sont sincères et je peux compter sur eux.
Quant à l'amour, je ne l'envisage même plus. Je sais c'est triste mais à force de me retirer de plus en plus dans mon monde et d'avoir de plus en plus de problèmes relationnels et de problèmes avec les contacts, mes efforts vont tous dans le sens de garder une vie plus ou moins normale et mon travail, d'avoir l'air comme tout le monde quand je suis avec les gens alors que ça m'angoisse. J'essaye de garder ce que la maladie ne m'a pas enlevé, et du coup le reste passe à la trappe car je m'en suis trop éloignée.

Cette maladie isole énormément, de plus il n'y a pas de mots pour la dire, même avec les psychiatres parfois c'est difficile de leur faire comprendre ce qu'on ressent alors qu'ils ont l'habitude.
Mais recevoir de l'amour de quelqu'un et pouvoir lui parler, même de tout et de rien, et déjà un réconfort et votre fils a de la chance de vous avoir.

Amitiés,

Laurence

  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

MISTY (3 messages) Envoyer message email à: MISTY Envoyer message privé à: MISTY Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
15-02-04, 12:26  (GMT)
22. "RE: que faire"
ma petite Laurence,

Ne voyez dans le mot "petite" un moyen de vous rabaisser, mais plutôt une envie de vous prendre dans mes bras et vous dire combien je ressens votre peine face à des parents qui se refusent à comprendre et qui par là vous culpabillisent de votre état de souffrance… je trouve personnellement cette attitude très lâche… mais comme l'on dit, on ne choisit pas ses parents, mais l'on peut choisir ses amis… votre solitude me fait mal au coeur, et je tiens à vous dire que je suis là et que vous pouvez compter sur moi… et que d'autres comme moi vous comprennent et ont envie de vous soutenir, parce que vous le méritez tant… Je vous encourage à ne pas rester seule avec votre douleur…
Concernant l'idée d'avoir un enfant, je trouve que vous ne devriez pas vous l'interdire comme vous le faites, il y a des tas de gens qui sont schizophrènes et qui ont des enfants… ils assument pleinement leur maladie… et entourent leurs enfants de beaucoup d'amour… parce qu'ils savent encore mieux que d'autres combien l'amour rassure, réconforte, et aide à grandir… votre maladie n'est pas contagieuse… ne vous rejetez pas comme une pestiférée… je reste persuadée que vous seriez une maman formidable…

Avec toute ma tendresse
misty

  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

Laurence2 (702 messages) Envoyer message email à: Laurence2 Envoyer message privé à: Laurence2 Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
15-02-04, 14:26  (GMT)
23. "RE: que faire"
Bonjour Misty,

merci beaucoup pour votre message très réconfortant, ça me fait vraiment plaisir.

Au sujet des enfants, la première chose est que ça se fait à deux et que j'ai tellement de problèmes relationnels que la vie de couple est pour moi mise sur le même pied que gagner au lotto alors que je n'y joue pas, pour l'instant en tout cas.
De plus, ma vie actuelle qui n'est pourtant pas trépidante me fatigue beaucoup, mes symptômes, ma lutte contre et mes médicaments m'épuisent littéralement. Je n'aurais aucune énergie pour m'occuper d'un enfant. Et je pense que mes troubles m'empêcheraient de m'en occuper correctement, d'être une mère équilibrée. La schizophrènie n'est certes pas contagieuse mais je suis sûre que les enfants ressentent les sentiments de leur mère, et je ne voudrais pas transmettre mes angoisses à mon enfant.
Je sais qu'on peut être une bonne mère en étant schizo, mais en même temps je connais des enfants de psychotiques ou j'ai lu des témpoignages sur le forum et je sais combien c'est dur pour eux.
Enfin, rien de cela n'est à l'ordre du jour de toute façon. Et on ne peut pas savoir ce que nous réserve l'avenir, on verra, je sais que tout est possible, les choses peuvent changer mais actuellement je n'y crois plus trop car au fil des années, même si les symptômes "spectaculaires" ont tendance à disparaître, les symptômes quotidiens sont de plus en plus présents, j'ai l'impression de me faire de plus en plus envahir insidieusement par la maladie. Difficile dans ces conditions d'avoir des projets comme former un couple et avoir un enfant, même si je rêve d'avoir la vie de monsieur et madame tout le monde. Un ami m'a dit un jour que tout le monde a envie d'être spécial, personne ne veut être normal. Eh bien moi si, je rêve d'être le plus normale possible!

Merci encore pour vos paroles si gentilles, je vais imprimer votre message car il m'a beaucoup touchée.

Amitiés,

Laurence

  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour


Fermer | Archiver | Effacer

Lobby | Retour au Forum | Précédente | Suivante

Rechercher sur le site Atoute.org: