Bonjour Claire,j'ai bien réféchi avant de répondre à ton message ( j'en suis à mon deusième essai ) et je pense qu'il faut que je me force à écrire parce que, pour moi, c'est quelques fois de cette manière que vient la lumière ...
Pour moi les difficultés ont commencé avec la lecture des romans de Dostoïevski - que je ne conseille à personne à moins d'avoir l'intention de bien commencer dans la maladie mentale - dont je ne me suis, par ailleurs, toujours pas remis. J'ai eu, comme beaucoup, les délires mystiques classiques et le résultat c'est que je suis devenu un matérialiste cartésien athé de base. J'ai certainement perdu dans l'épreuve une dimension humaine importante, mais j'adhère pourtant à cette position car elle semble représenter, pour moi, le bon antidote à ma maladie. Pour tout dire, les croyances infondées qu'entretiennent les personnes en pleine santé m'énervent au plus haut point tant elles me rappelent mes anciens troubles.
Je pense cependant que l'attitude juste est celle des gens normaux : croire sans trop y croire, s'offrir le confort que la religion sans chercher à aller plus loin. La religion c'est d'abord, pour moi, un problème de foi mais aussi un problème de conventions.
Les autres messages du sujet illustrent bien le fait que quelques fois ( comme dans mon cas ) c'est le doute qui casse les schizophrènes plus qu'une croyance immodérée dans la religion. Accepter de croire dans une religion c'est aussi accepter les conventions sociales : ce que refusent souvent les schizophrènes ( comme moi malheureusement ). Dans mon cas, je pense que j'ai placé trop haut la raison et que je suis devenu fou : penser c'est dire : " non ", dit-on.
J'ai, d'autre part, entendu parler dans la presse scientifique d'une étude montrant une corrélation entre mysticisme et taux dopamine.
La médecine nous apprends que la schizophrénie est d'abord un problème au niveau du matériel mental et qu'on ne peut arriver à rien par la pensée. Je crois pourtant que la religion et son confort peuvent apporter beaucoup au quotidien pour les shizophrènes : ne serait-ce qu'un réseau d'amis croyants.
Amicalement, bien à vous !
Oz