Je suis passée par là aussi et comme vous le dites si bien on prend une sacrée leçon de la vie.Je me suis retrouvée seule dans la salle commune du pavillon d'un HP avec plein de jeunes qui avaient le même problème que mon fils ou plus grave. ils sont venus me parler, j'ai oublié ma peur, mes tabous. Ca m'a beaucoup touchée.
J'ai du demander l'hospitalisation pour mon fils et si je ne l'avais pas fait un jour ce pouvait être le procureur de la république ou le préfet qui en fasse la demande.
Le psy qu'il a vu avant n'a jamais prononcé le mot de schyzophrénie.
c'est moi qui ait osé lui poser la question pour essayer de mettre un nom sur son problème. Il m'a fallu des mois pour accepter que ça puisse être "CA" en regardant les symptomes sur internet en attendant de trouver une solution pour le faire soigner en France. Il y a eu de plus en plus de faits marquants : des hallucinations ( mais pas des voix ), vraiment n'importe quoi et qui le conduisaient à faire n'importe quoi aussi et qui m'ont amenée à le faire hospitaliser.
Pour le psy, le diagnostic était trop difficile à établir, pour se prononcer au bout de quelques séances de 30 minutes, mais il m'a dit qu'il y avait un peu de ça. Je pense qu'il y a aussi différents degrés dans cette maladie
J'ai eu un très bon dialogue avec l'équipe soignante de l'hopital, à ce moment là peu importait le nom de la maladie, j'avais confiance, mais jamais on ne m'a dit votre fils est atteint de schyzophrénie.
Balancer comme ça un malade qu'il est schyzophréne peut provoquer de mauvaises réactions( définitivement classé ! ), alors qu'il est déjà difficile pour eux d'accepter qu'ils sont malades et que les médecins ont besoin de leur concours pour accepter le traitement et le poursuivre au dehors, seul.
Je pense que c'est en fonction des personnes, de l'évolution et je crois qu'il faut du temps. Mon fils devrait avoir l'AAH au bout de deux ans, ça lui a mis un coup au moral, après avoir mal vécu un échec dans son insertion professionelle, à moi aussi bien sûr. Mais on a pas d'autre choix que de l'accepter pour vivre ces situations le mieux possible ensemble. (Je voyais dans l'AAH d'autres avantages que l'argent supplémentaire par rapport au RMI).
Grâce à celà , mon fils a confiance en cette équipe médicale. Si on l'avait choqué, il aurait essayé de prouver que les médecins se trompaient et aurait refusé le traitement.
Je vous souhaite bon courage.
Jacqueline