Bonjour David,Je ne sais pas trop quoi penser de l'ouverture des Universités à un plus large public. Apparemment, cela n'a pas donné de bons résultats en France, de nombreux étudiants ne parviennent pas à passer le premier cycle ( il y aurait malgré tout une sélection ). Mais il y en a parmi eux qui veulent juste acquérir le niveau leur permettant de passer un concours. Tous ne veulent pas pousser leurs études.
Par contre, je crois qu'il était temps que les grandes écoles soient moins exigentes au niveau de leur sélection. Ce que je pense, c'est que leurs méthodes permettent effectivement d'obtenir de très bon résultats, mais toujours avec des personnes ayant le même profil. Ces écoles choisissent la solution de facilité, elles se contentent de reproduire une expérience qui a réussi. Mais malheureusement, elles ne tiennent pas compte de la diversités des cas de figure qui pourraient également donner de bons résultats. Par exemple, elles savent comment motiver et épanouir quelqu'un venant d'un milieu bourgeois, mais pas d'un autre milieu. Leurs méthodes sont très ciblées, et quand un fils d'ouvrier obtient un diplôme dans une grande école, c'est, selon moi, qu'il a beaucoup renier ses racines pour se fondre dans un milieu qui était idéal à ses yeux.
Le phénomène qui se produit en ce moment, de trouver dans les lycées des quartiers pauvres de futurs enarques ( par exemple ), ne permettra pas de modifier en profondeur la composition des inscrits dans une grande école. Ce qu'il faudrait, ce sont de nouvelles structures afin d'éviter que les fils d'ouvrier ( pour reprendre cet exemple ) n'aient pas à renier leurs origines face à une élite séculaire. Le bizutage, par exemple, montre bien à quel point la constitution de cette élite dépend des valeurs de la plus grande partie des personnes qui la composent. Si travailler jusqu'à 3 heure du matin permet dans beaucoup de cas d'atteindre un niveau élevé, utiliser le même torchon pour essuyer ses mains et la vaisselle est sans importance. Et poutant, la selection se fait aussi à ce niveau là ! ( d'une certaine façon )
Quant au financement des études, je trouve le système américain intéressant ( je ne parle pas du coût des études ). Octroyer une bourse aux meilleurs est discriminatoire, mais au moins toutes les catégories sociales ont leurs chances d'intégrer une grande école ( reste à savoir si cette bourse n'est pas en réalité attribuée à une certaine catégorie sociale plutôt qu'au plus méritant ). Bon, là je parlais des " grandes " écoles privées qui sont onéreuses. Pour ce qui est de l'Université, je préfèrerais qu'un maximum de personnes puissent y accéder. En France, le problème vient peut-être d'une mauvaise orientation des élèves ( ou d'une moindre motivation des plus jeunes, qui ne s'engagent pas avec suffisamment de détermination dans une activité ; aux Etats-Unis, il faut être le meilleur, si c'est pas dans cette activité, ce sera dans une autre activité. Je ne dis pas que je suis partisan de ce genre de méthode ! ). L'orientation : Université, Bac Pro, BTS ... ? Peu importe. Je crois que l'important est d'avoir un large éventail de possibilités, et de ne pas tenir compte de la structure sociale de chacunes de ces formations au moment de l'orientation d'un élève.
La démocratisation des études est une bonne chose dans le fond ; c'est peut-être grâce à elle que certains d'entre nous travaillent actuellement.
A plus !
Felipe.