Bonsoir Nora,je ne peux pas répondre à ta question car je ne connais pas la réponse.
Ma passion pour les livres, je l'ai depuis toujours. Je me souviens qu'à cinq ans, je disais à ma mère "vivement que je sache lire, comme ça je ne m'ennuirai plus jamais". Parfois cette passion me fait un peu penser à celles que peuvent avoir les autistes de haut niveau, dans le sens où c'est une passion exclusive, permanente, qui ne faiblit jamais . J'ai toujours envie de lire, parfois pendant la journée j'ai envie de lire comme on a nevie de manger quand on a faim, si je ne commence pas ma journée en lisant je ressens un manque. Ce qui me manquait le plus en Espagne, c'était de ne pas pouvoir aller dans les librairies, j'en rêvais souvent la nuit. Je dépense beaucoup en livres, comme dit ma marraine, Laurence on lui donne de l'argent, une heure après ça s'est transformé en livres. Je peus lire la journée entière et je n'en ai jamais marre, au cintraire j'ai encore envie de lire, la journée me semble trop courte.
Ma passion me semble parfois si forte justement à cause de mon côté psychotique. Mais que ça soit le cas ou non, je m'en fiche, car c'est ça aussi ce qui me tient debout. Quand je me sentais abandonnée de tous et tellement souffrante que je voulais me suicider, je me disais non, il me reste trop de bons livres à lire. Grâce à cette passion, je ne m'ennuie absolument jamais, et mes collègues disent que je suis une bibliothèque vivante, mes connaissances me servent dans mon métier.
Lire ne m'empêche pas de voir des gens, je ne vais pas refuser de voir du monde pour rester chez moi à lire. Je donne cette précision car on pourrait le croire, mais je n'ai pas une vie sociale très développée, donc j'ai beaucoup de temps pour lire, ça va dans ce sens et non dans le sens contraire. Et puis je lis dès que j'ai deux minutes, dans le bus, que je prend une pause cigarette, pendant les pubs à la télé, etc...
Mon ancien psychologue trouvait ça excessif, mais où est le mal, moi ça me fait plaisir et c'est mieux que s'ennuyer. Est-ce qu'il aurait été plus content si j'alternais les périodes de lecture avec du tricot ou du bricolage? Ma psychiatre approuve plutôt ma passion, et moi aussi, je suis une heureuse d'avoir une passion, d'autant que je lis beaucoup d'essais aussi, donc j'apprends beaucoup de choses, ma psy trouve que c'est une passion qui ouvre sur le monde. J'avais trouvé la remarque de mon psychologue déplacée, j'aurais compris si je ne faisais que lire toute la journée et que je me coupais complètement du monde, mais j'ai fais mes études, j'ai mon travail, ma famille, mes amis, internet, le cinema, un peu de télé, un peu de danse, un peu d'écriture, etc... J'avais un ami qui passait des heures entières sur sa guitare, je n'ai jamais trouvé ça anormal, c'était sa passion, mon ancien psy l'aurait peut-être critiqué aussi, mais je trouve ça con.
Pour répondre quand même un peu à ta question, je crois qu'on ne "parvient" pas à avoir une passion, on l'a ou pas, ce n'est pas un choix, une décision qu'on pourrait prendre du jour au lendemain.
Amitiés,
Laurence