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"Sur la nécessité de rencontrer d'autres schizophrènes"

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Forum : Schizophrénie (Protected)
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Felipe (634 messages) Envoyer message email à: Felipe Envoyer message privé à: Felipe Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
23-11-04, 20:33  (GMT)
"Sur la nécessité de rencontrer d'autres schizophrènes"
Bonjour,

Je ne suis pas venu sur ce forum pendant quelques temps, je m'excuse donc de ne pas avoir donné suite à certains messages. Je suis schizophrène, mais je ne connais pas le type de schizophrénie qui me concerne. ça m'importe peu à vrai dire, encore que, si je vous en parle, c'est parce que je me demande si je ne soufrirais pas d'hébéphrénie. Je n'en sais rien. Je ne sors jamais et n'en ai aucune envie. Je ne fais rien de mes journées aussi. Je suis de plus en plus associable. Bref, je voulais tenté par là d'expliquer mon absence, tant sur ce forum que dans n'importe quel environnement.

La nécessité de rencontrer des gens m'ai venu il y a plusieurs années déjà. Pourtant, organiser mes journées uniquement avec des personnes malades ne me disait rien. Pourquoi n'aurais-je pas le droit comme tout le monde d'avoir des relations multiples ? Pourquoi devrais-je limiter mes relations à des personnes souffrant également de maladies mentales ?

Il y a quelque chose de religieux dans ces questions. Pourquoi moi ? Pourquoi cette fatalité, celle qui m'obligerait à ne fréquenter que des malades dans mon genre ou bien des marginaux de façon plus générale ?

Avec le temps, je suis toujours enfermé chez moi 24 heures sur 24 et je m'imagine de moins en moins avoir la capacité d'entamer une relation avec quelqu'un qui n'est pas malade. La solitude commence sérieusement à détruire tout ce qu'il y a d'humain en moi. J'ai besoin de voir du monde, bien que je n'en ai pas envie actuellement. " Il me reste " cette association pour handicapés mentaux, au sein de laquelle je pourrais peut-être exprimer autre chose que mon mal-être. Mais je crois que mon problème est ailleurs.

Ce dont j'ai besoin, c'est d'accepter ma schizophrénie. Et oui, après 7 ans de crises et de convalescence, j'ai pourtant le sentiment de n'avoir pas réalisé de façon intelligente de quoi je souffrais. Je crois que j'ai besoin de rencontrer d'autres schizophrènes, d'abord pour confirmer mon propre malheur. Pour réaliser que d'autres souffrent plus que moi aussi ? Oui, bien que je trouve cela malsain. Mais ça n'est pas le plus important car la souffrance n'est pas l'apanage des malades mentaux.

Cette maladie qui me caractérise, pour admettre pour de bon qu'elle est ancrée en moi, je dois la cerner, la confronter à elle même. Je la vis au quotidien, mais ça n'est pas suffisant. Je dois aussi la situer dans son propre environnement. Je veux dire par là que la nécessité de fréquenter d'autres schizophrènes ne vient pas d'une tentative de réadaptation sociale mais plutôt d'une mise en relation qui transforme une maladie purement psychique en agrégats tangibles. En une réalité matérielle en somme. C'est difficile à expliquer. Il n'y a rien de mystique dans ce que je veux dire. Je crois qu'il est bon de mettre des images sur des choses abstraites. Voir, discuter avec un autre malade permet de cerner notre propre maladie. De la toucher presque. Les mots s'entrechoquent, on échange un regard, un sourire, on matérialise notre pensée, et par là même ce qu'elle a de pathologique.

Bref ... qu'en pensez-vous ? Vous qui avez franchi le pas ou avez pu vous rendre dans une association au début de votre maladie, que vous a apporté cette expérience ?

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  Liste des réponses à ce message

  Sujet     Auteur     Posté le:     ID  
 RE: Sur la nécessité de rencontrer d'autres schizophrènes peter83 23-11-04 1
 RE: Sur la nécessité de rencontrer d'autres schizophrènes amateur 24-11-04 2
   RE: Sur la nécessité de rencontrer d'autres schizophrènes rose_noire 24-11-04 3
       RE: Sur la nécessité de rencontrer d'autres schizophrènes Pandore 24-11-04 4
           RE: Sur la nécessité de rencontrer d'autres schizophrènes rose_noire 24-11-04 6
       RE: Sur la nécessité de rencontrer d'autres schizophrènes amateur 29-11-04 11
           RE: Sur la nécessité de rencontrer d'autres schizophrènes rose_noire 30-11-04 14
 RE: Sur la nécessité de rencontrer d'autres schizophrènes Felipe 24-11-04 5
 RE: Sur la nécessité de rencontrer d'autres schizophrènes letichat 24-11-04 7
   RE: Sur la nécessité de rencontrer d'autres schizophrènes Felipe 24-11-04 8
   RE: Sur la nécessité de rencontrer d'autres schizophrènes Felipe 28-11-04 9
       RE: Sur la nécessité de rencontrer d'autres schizophrènes Pandore 29-11-04 10
       RE: Sur la nécessité de rencontrer d'autres schizophrènes amateur 29-11-04 12
           RE: Sur la nécessité de rencontrer d'autres schizophrènes Felipe 30-11-04 13
               RE: Sur la nécessité de rencontrer d'autres schizophrènes Pandore 30-11-04 15
                   RE: Sur la nécessité de rencontrer d'autres schizophrènes Felipe 30-11-04 16
                       RE: Sur la nécessité de rencontrer d'autres schizophrènes dom45700 01-12-04 17

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Texte des réponses

peter83 (7 messages) Envoyer message email à: peter83 Envoyer message privé à: peter83 Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
23-11-04, 21:16  (GMT)
1. "RE: Sur la nécessité de rencontrer d'autres schizophrènes"
a mon avis il me semble important de conserver des liens avec le quotidien: voir du monde, d'autres personnes et se lier d'amitie avec des personnes malades ou non -malades, cela simplement pour continuer malgre la maladie, a vivre dans la realite: échanger, s'enrichir, partager, ameliorer sa perception et sa connaissance du réel. bon courage a toi, ne te decourage pas et venir discuter sur ce forum prouve deja que tu peux sortir de ta solitude.
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amateur (1136 messages) Envoyer message email à: amateur Envoyer message privé à: amateur Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
24-11-04, 05:23  (GMT)
2. "RE: Sur la nécessité de rencontrer d'autres schizophrènes"
Modifié le 29-11-04 à 10:19  (GMT)

Bonjour Felipe,
Cela fait plaisir de te relire


>Cette maladie qui me caractérise, pour admettre pour de bon qu'elle
>est ancrée en moi, je dois la cerner, la confronter
>à elle même. Je la vis au quotidien, mais ça
>n'est pas suffisant. Je dois aussi la situer dans son
>propre environnement. Je veux dire par là que la nécessité
>de fréquenter d'autres schizophrènes ne vient pas d'une tentative de
>réadaptation sociale mais plutôt d'une mise en relation qui transforme
>une maladie purement psychique en agrégats tangibles. En une réalité
>matérielle en somme.

Je pense qu'il est bon et même absolument essentiel de rencontrer d'autres personnes, malades ou non, car les relations humaines sont nécessaires à notre santé mentale, notre bien-être, pour nous sentir exister, pour notre humanité, etc.

Par contre, je crois, comme tu le dis, qu'il est malsain de vouloir rencontrer des schizophrènes pour mieux cerner ta schizophrénie. En faisant ça tu cultives deux types de comportement qui sont très prononcés et nocifs chez toi (excuse-moi, je fais de la psychologie de bazar, je n'en ai pas les compétences, mais je m'y risque, au risque de me faire taper sur les doigts) :
- ton côté autistique te pousse à décortiquer les choses jusq'à la plus infime partie, tu veux connaître, toucher, analyser, et cela jusqu'à l'obsession. Ce faisant tu t'enferres dans une voie de plus en plus étroite, qui ne te laisse rien voir d'autre de la vie. C'est comme si tu regardais la vie, ou disons une feuille, sous un microscope et que tu n'en voyais plus qu'une cellule, sans plus pouvoir connaître le tout (tu connais l'histoire des personnes qui ont les yeux bandés et qui doivent décrire un éléphant?),
- ton côté obsessionnel qui amplifie le point précédent, et contre lequel il serait bon de lutter pour ne pas tourner en rond indéfiniment.

Bon, voilà ce que je pense de ton analyse de la démarche que tu aimerais faire .

Je ne peux que te souhaiter beaucoup de courage pour entrer en contact avec les autres, ce qui te permettra de te sortir de tes pensées obsessionnelles.

Comment va ton petit chat? Je dois bientôt en recevoir un ou une, je ne sais pas


Alexia


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Henri Michaux
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rose_noire (254 messages) Envoyer message email à: rose_noire Envoyer message privé à: rose_noire Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
24-11-04, 08:28  (GMT)
3. "RE: Sur la nécessité de rencontrer d'autres schizophrènes"
Bonjour Alexia,

Les critiques que tu fais à Felipe rejaillissent un peu sur moi parce que j'ai l'impression que ça s'applique à moi. J'ai envie de tout comprendre sur ma schizophrénie, de décortiquer mes symptômes pour mieux me connaître, d'évaluer la gravité de ce dont je souffre, d'évaluer mon pronostic. Du coup, à une époque, j'ai lu beaucoup de livres que étaient destinés à des spécialistes, pas aux schizophrènes et à leur famille. Ces livres étaient dans l'ensemble un peu pessimistes et destabilisateurs, et lorsque c'est le cas, j'essaie d'avoir une part de déni, ou de me dire que ça ne s'applique pas forcément à moi (à juste titre je crois), pour me protéger. Je consulte aussi le forum de façon un peu compulsive, c'est pour ça que je ne suis pas arrivée à le quitter, j'avais l'impression de me punir moi-même. D'autre part, dans ma vie imaginaire, je me projete dans différentes éventualités que pourraient me faire vivre la maladie.

J'ai conscience que mon attitude est morbide, je ne sais pas si l'on peut parler dans mon cas d'idée repère. J'aime effectivement tou comprendre de ce qui me concerne, surtout en matière médicale. Lorsqu'on me prescrit un médicament où que l'on me diagnostique une maladie quelconque, je m'empresse de chercher sur internet pour trouver des renseignements. Je n'avais jamais rapproché cela de l'autisme, je trouve ça interessant.
Même si mon attitude est malsaine à un certain égard, je ne la considère pas comme nocive pour moi et je ne pense pas être coupée de la vie pour autant. Je 'ai donc pas l'intention d'essayer de changer, parce que cet état me rassure.

Amicalement,

rose noire

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Pandore (1637 messages) Envoyer message email à: Pandore Envoyer message privé à: Pandore Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
24-11-04, 08:54  (GMT)
4. "RE: Sur la nécessité de rencontrer d'autres schizophrènes"
Bonjour Rose Noire,

Je vais une nouvelle fois prendre le risque que tu me voles dans les plumes (vas-y, ne te gêne pas, je suis bien à l'abri de l'autre côté de mon écran)

Je comprends à la lecture de ton message que tu es très lucide vis-à-vis de toi-même, ton analyse est tout-à-fait juste, bravo.

Là où personnellement je ne te suis plus, c'est que tu parais ensuite te retrancher derrière ce diagnostic qui t'a été donné pour (semble-t-il, mais peut-être que je me trompe) ne pas faire trop d'efforts. Or, moi, mon petit doigt me dit que tu trouverais de grands bénéfice à "oublier" un peu cette étiquette pour mieux progresser dans différents domaines de ta vie.

C'est pour cela que plusieurs de tes messages m'ont dérangée. Un diagnostic, normalement, est une aide surtout pour le médecin, pour mieux adapter le traitement. Dans ton cas, on dirait au contraire qu'il t'a figée dans ton élan vers le mieux-être, dans tes tentatives de compréhension et d'amélioration.

Ce n'est pas dans les livres que tu pourras évoluer, c'est dans les rendez-vous avec ton psy, patiemment, lentement, en faisant à chaque nouvelle séance de petits efforts de sincérité, sans te comparer avec les descriptions des livres, mais juste en parlant de toi. Tu écris que cet état te rassure, mais c'est un leurre, une partie de toi-même est un peu rassurée sur le moment, mais l'autre partie souffre.

Là, dans le présent message, je te sens déjà davantage être toi-même. Je crois vraiment que tu as tout à gagner dans ce cheminement-là.

Cordialement,

Pandore

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rose_noire (254 messages) Envoyer message email à: rose_noire Envoyer message privé à: rose_noire Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
24-11-04, 11:46  (GMT)
6. "RE: Sur la nécessité de rencontrer d'autres schizophrènes"
Bonjour Pandore,

Enfin tu écris un message dans lequel je ne me sens pas attaquée !

Je ne sais pas si tu as raison. Le fait d'avoir un diagnostic m'a surtout déculpabilisé et m'a aidé à m'accepter. Avant je me détestais parce que je n'arrivais pas à avoir des relations sociales normales.

Ma première psy a refusé de me donner un diagnostic, et m'a dit texto à une séance qu'elle ne savait pas quoi faire de moi. Je pense qu'elle espérait que j'arrêterais de la voir de moi-même. Du coup quand j'ai compris ce que j'avais, j'ai essayé de comprendre par moi-même.

Je pense que je me retranche derrière la maladie d'une certaine façon, mais l'effet du solian a été tellement spectaculaire chez moi qu'aujourd'hui je mène une vie presque normale. Mes seuls problèmes sont un peu d'évitement, et une faible résistance au travail et au stress qui me donne des doutes quand à mes capacités à travailler (+ ma vie imaginaire mais elle ne gêne personne). Du coup je suis hyper optimiste, j'ai peur de rechuter ou que mon état s'aggrave, mais d'un autre côté j'espère toujours que si je rechute je pourrai me soigner pour ne pas m'enfoncer durablement. C'est ce qui me fait dire que je ne me retranche pas derrière la maladie, et que je mène ma vie en profitant de tous ses plaisirs.

Sinon quand aux relations avec mon psy, elles sont excellentes. Je lui parle de mes symptômes quand j'en ai; mais comme il n'y en a pas beaucoup, je lui raconte surtout ma vie, ce que j'ai fait pendant les 15 jours où je ne l'ai pas vu. Je ne veux pas retomber dans quelque chose de trop analytique ou décortiquer mon passé, parce que c'est ce que je faisais avec ma première psy et ça s'est tellement mal passé que maintenant je me méfie. Quand au fait de lui parler de mes problèmes sexuels, j'ai un peu abordé la question avec lui en lui disant que c'était certainement du au solian. Je suis embarassée parce que c'est un homme et il a l'age d'être mon père, ça me bloque un peu. Le post que j'ai fait sur le forum m'a libérée, donc je pense aborder le sujet plus en détail avec lui à la prochaine séance.

Amicalement,

rose noire

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amateur (1136 messages) Envoyer message email à: amateur Envoyer message privé à: amateur Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
29-11-04, 10:24  (GMT)
11. "RE: Sur la nécessité de rencontrer d'autres schizophrènes"
Bonjour Rose Noire,
Je crois que la curiosité qui nous font dévorer des livres autour de la maladie est normale. Le danger, c'est alors de trop intellectualiser, de vivre au travers de ce qu'on a lu et non pas au travers de ce qu'on ressent. Il faut trouver un équilibre entre les deux.
Mais je crois que Felipe va plus loin dans sa démarche (je me trompe peut-être) il me semble qu'il veut toucher du doigt la maladie, lui donner une réalité tangible, une réalité qui sera toujours fuyante car elle ne se laisse pas si facilement attraper.
amitiés et bonne journée
Alexia


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Henri Michaux
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rose_noire (254 messages) Envoyer message email à: rose_noire Envoyer message privé à: rose_noire Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
30-11-04, 18:50  (GMT)
14. "RE: Sur la nécessité de rencontrer d'autres schizophrènes"
Bonjour Amateur,

J'en ai parlé à mon psy la première fois que je l'ai vu, il a eu l'air de trouver mon attitude normale. Par précaution, j'ai imprimé mon post sur ce sujet et celui où je détaille ma sexualité pour les lui faire lire et avoir son avis. J'espère que j'aurai le courage de les lui donner...

Amitiés

rose noire

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Felipe (634 messages) Envoyer message email à: Felipe Envoyer message privé à: Felipe Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
24-11-04, 11:04  (GMT)
5. "RE: Sur la nécessité de rencontrer d'autres schizophrènes"
Bonjour à tous,

Tout d'abord, vous avez raison Peter. Je retiens surtout que nous avons besoin " d'améliorer notre perception du réel ", peut-être plus que " la connaissance du réel ". C'est vraiment important en effet.

Pourtant, il y a des situations bien réelles qui peuvent être difficiles à accepter. Ces derniers temps, je me suis à nouveau demandé pour quelles raisons les schizophrènes étaient généralement attirés par des personnes considérées comme marginales. En fait, je me suis surtout posé la question, d'autant plus que je ne souhaite plus fréquenté ce type de personnes depuis plusieurs années ( depuis que j'ai vécu avec une femme, certes malade physiquement mais pas du tout marginale dans son comportement ). Je me suis quelque peu embourgeoisé, dans le sens où la reprise de mes études m'a permis de m'imaginer plus tard avec ldes moyens financiers plus conséquents. En vain. Car mes problèmes psychiatriques sont bien réels aussi.

J'en profite pour répondre à ton message, Pandore. Je crois qu'il est possible de se poser des questions sur la maladie sans que cela nous soit particulièrement nuisible. Moi aussi j'ai lu quelques bouquins de psychiatrie il y a quelques années, sans avoir la prétention de tout comprendre. Cela m'a permis dans un sens de croire en ma maladie, de l'accepter. Depuis, j'ai fait des efforts pour me réinsérer socialement, j'ai repris les études et ai essayé de travailler, notamment. Mes problèmes ont resurgis pourtant, alors même que je ne lisais plus rien sur la schizophrénie. Il y a des choses qui ne dépendent pas de nos lectures je crois. Peut-être est-ce le cas aussi de Rose_Noire.

Pour te répondre Alexia, il y a beaucoup de vrai dans ce que tu dis. Je ne m'attendais pas à des réponses me concernant directement mais elles sont intéressantes tout de même. Il y a du vrai dans ce que tu dis. Mais lorsque je parle de " cerner " la maladie en rencontrant d'autres malades, je ne souhaite pas l'analyser. Ce travail d'analyse, je l'ai déjà fait en partie et surtout, il a lieu face à des personnes non malades, car c'est à ce moment là que je dois m'assumer le plus possible. Non, ce que je souhaite, c'est au contraire pouvoir être le plus spontané possible avec autrui. Je voulais dire que dans un premier temps, fréquenter d'autres schizophrènes pouvait faire de ma maladie quelque chose d'acceptable. Lorsque mes attitudes pathologiques par exemple s'expriment face à des personnes non malades, je culpabilise de ne pas pouvoir faire autrement. J'imagine qu'avec quelqu'un de malade, je n'aurais plus ce type d'angoisse, et cela grâce à la " confrontation " ( je n'aime pas trop ce mot car il ne s'agit pas de comparer ma vie à celle d'autrui mais plutôt de me mettre dans une situation qui me permettra de m'exprimer plus facilement ) de deux schizophrénies. C'est pour cela que je parle de confronter ma maladie à elle-même. Je voyais ça en termes de mise en situation plus que d'analyse, à défaut de m'imaginer le sourire aux lèvres durant une conversation ( c'est de plus en plus dur à imaginer ça, bien que je me force un peu parfois ). Je crois qu'on ne perçoit plus sa maladie de la même façon lorsqu'on a rencontré d'autres schizophrènes, ou plutôt lorsqu'on fréquente d'autres schizophrènes, car j'en ai déjà rencontré. Je n'irais pas jusqu'à dire qu'on relativise nos problèmes ( c'est sûrement le cas aussi, mais je trouve cela malsain, il y a des choses qui relèvent de l'intimité et de rien d'autre ). Ce qui est important, il me semble, c'est simplement qu'on est face à une partie de nous-même, d'une certaine façon. Mes problèmes ne sont certainement pas les mêmes que ceux d'autrui ( encore que ... ), mais je peux tout de même " reconnaître " ma maladie, sans pour autant la comparer à celle d'autrui. Le simple fait de savoir que l'on a en face de soi un ou une schizophrène permet de confirmer au plus profond de nous-même que nous sommes schizophrène. Tout comme il est difficile de croire que la Terre est ronde tant que l'on n'a pas vu l'horizon arrondi, il est difficile de vivre avec sa maladie sans l'avoir détachée de notre esprit.

Sinon, Pitchoune va bien. Elle me donne du travail car elle perd ses poils ( j'ai fini par comprendre pourquoi elle perdait tout ces poils en hiver, c'est qu'ils sont plus nombreux, et comme elle les perd régulièrement ... ). Seul problème, il est possible qu'elle soit cardiaque, alors j'ai peur de la stériliser ( une opération n'est jamais quelque chose de facile ).

A bientôt.

Felipe.


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letichat (1 messages) Envoyer message email à: letichat Envoyer message privé à: letichat Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
24-11-04, 14:40  (GMT)
7. "RE: Sur la nécessité de rencontrer d'autres schizophrènes"
bonjour à toi...
Tout comme toi, je suis diagnostiquée schizo depuis quelques mois seulement ( presque un an )
et j'ai cette tendance depuis longtemps déja, à retser aussi cloitrée chez moi et à redouter le contact avec l'autre ou meme ne serait ce que l'activité durant la journée.
Quand je ne peux y échapper, cela me demande un effort considérable.
Je me pose aussi beaucoup de questions concernant la maladie et comment sont les autres schizophrenes , bien que je sache que chacun a sa propre personnalité, où s'arrette le dénominateur commun lié à la maladie et où commence la personnalité propre? Me ressemblent-ils? A quoi ressemblent ils d'ailleurs ?
Car je n'ai jamais connu l'hopital, ni aucune autre personne souffrant de la maladie...
Pour voir en quoi je suis unique et comprendre peut etre mieux ce que représente le fait d'etre schizo, et comment d'autres le vivent aussi.
J'aurai également moins peur, avec des personnes souffrant du meme mal, à parler de moi et de mes troubles...Ce que j'évite de faire avec les autres pour ne pas les effrayer et pour échapper a leur jugement que je redoute.
Si tu en as l'envie, reponds moi a ce message pour que nous puissions parler plus en privé de tout cela, je te donnerai alors mon adresse msn, si tu en as une aussi ou du moins mon mail ou qquechose comme ca !
a bientot,
letichat
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Felipe (634 messages) Envoyer message email à: Felipe Envoyer message privé à: Felipe Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
24-11-04, 22:14  (GMT)
8. "RE: Sur la nécessité de rencontrer d'autres schizophrènes"
Bonjour letichat,

Je suis désolé, je ne discute pas en privé.

Cordialement.

Felipe.

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Felipe (634 messages) Envoyer message email à: Felipe Envoyer message privé à: Felipe Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
28-11-04, 22:52  (GMT)
9. "RE: Sur la nécessité de rencontrer d'autres schizophrènes"
Modifié le 28-11-04 à 23:25  (GMT)

... les questions que tu poses sont néanmoins intéressantes :

" où s'arrette le dénominateur commun lié à la maladie et où commence la personnalité propre? Me ressemblent-ils? A quoi ressemblent ils d'ailleurs ? "

Je me suis rendu dans un CATTP dernièrement, et j'ai pu constater que chacun a sa propre personnalité. Evidemment, les sujets de conversation n'avaient rien à voir avec une quelqconque maladie. De plus, je ne sais pas de quoi souffrent celles et ceux que j'ai rencontré.

Il est beaucoup plus évident, il me semble, de considérer notre caractère unique avec des personnes souffrant de maladie mentale, car l'image qu'elles nous renvoient n'a rien à voir avec la maladie. En effet, on discute de tout et de rien sauf de nos problèmes. Pas tous les jours. Mais chacun est là justement pour exprimer sa part de normalité. Tous les moyens sont bons, comme dans n'importe quelle vie d'individu en bonne santé : la conversation, le jeu, les activités sportives et culturelles ... l'humour !

Demain, je vais boire mon premier café depuis 1 an au cattp. J'attendrais bien 10 heures du matin. Je me ferais un plaisir de proposer ces langues de chats qui fondent merveilleuseument bien dans le café ( ou d'autres biscuits ). La question ne sera plus de savoir " à quoi ils ressemblent " mais qui sera là. Question qui suscite en moi une vive émotion, bien que je ne connaisse pas encore grand monde.

A plusieurs, on a toujours des choses à se dire. On peut se taire aussi, puisque d'autres s'expriment déjà. Ma première expérience a été plutôt bonne. J'encourage celles et ceux qui ne connaissent personne et qui ne font rien de leur journée à participer à la bonne ou mauvaise humeur des cattp.

Felipe.

( décidemment, je me contredis un peu là ... )

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Pandore (1637 messages) Envoyer message email à: Pandore Envoyer message privé à: Pandore Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
29-11-04, 07:20  (GMT)
10. "RE: Sur la nécessité de rencontrer d'autres schizophrènes"
Bonjour Felipe,

"décidemment, je me contredis un peu là ..."

Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis

Bon café, et bonne journée !

Pandore

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amateur (1136 messages) Envoyer message email à: amateur Envoyer message privé à: amateur Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
29-11-04, 10:26  (GMT)
12. "RE: Sur la nécessité de rencontrer d'autres schizophrènes"
Bonjour Felipe,
Je suis contente que tu aies trouvé le courage de sortir de ton trou et de confronter ton caractère unique et remarquable aux autres.
Tu as d'énormes qualités, fais en bon usage.
Bizzz
Alexia


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Henri Michaux
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Felipe (634 messages) Envoyer message email à: Felipe Envoyer message privé à: Felipe Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
30-11-04, 18:35  (GMT)
13. "RE: Sur la nécessité de rencontrer d'autres schizophrènes"
Merci,

Par contre, je m'exprime beaucoup plus facilement par écrit. Et puis je ne percute pas toujours au bon moment lors d'une conversation en temps réel. Je vous passe les détails. Je suis quand même beaucoup plus à l'aise sur ce forum ( ironie du sort ? ).

Felipe.

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Pandore (1637 messages) Envoyer message email à: Pandore Envoyer message privé à: Pandore Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
30-11-04, 19:49  (GMT)
15. "RE: Sur la nécessité de rencontrer d'autres schizophrènes"
Bonsoir Felipe,

Il n'y a pas que les schizos qui sont plus à l'aise pour écrire sur le forum que pour parler en société !

Ici je me sens à l'aise, j'écris des choses assez personnelles sur mes problèmes, je fais des longues phrases. Dans la vraie vie j'ai peur des gens, je suis timide (un peu moins depuis que je prends un antidépresseur), et je ne parle pratiquement jamais de moi.

Bah, ce n'est pas grave, c'est déjà bien de pouvoir s'exprimer sur un forum

Pandore

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Felipe (634 messages) Envoyer message email à: Felipe Envoyer message privé à: Felipe Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
30-11-04, 22:29  (GMT)
16. "RE: Sur la nécessité de rencontrer d'autres schizophrènes"
Bonsoir Pandore,

Je n'ai jamais voulu dire que nous étions les seuls à avoir des problème de communication.Ce qui me gène terriblement ( je pèse mes mots ), c'est de ne pas pouvoir communiquer autrement que par écrit.

Non, ce que je voulais dire, sans vouloir insister, c'est que mon caractère n'est pas aussi " remarquable " qu'il n'y paraît. Pas en toutes circonstances

Tu as raison sur un point tout de même. Il y a des comportements en moi qui relèvent de la névrose. C'est pourquoi je vois un psychanalyste. Mais le diagnostic de schizophrénie a été posé, il est même revenu à l'ordre du jour ces dernier temps.

J'essaye néanmoins de ne plus trop focaliser mon attention sur des notions qui me dépassent et qui, dans mon cas, ne m'aideront pas à mener une vie plus équilibrée.

Cordialement.

Felipe.

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dom45700 (421 messages) Envoyer message email à: dom45700 Envoyer message privé à: dom45700 Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
01-12-04, 17:12  (GMT)
17. "RE: Sur la nécessité de rencontrer d'autres schizophrènes"
Bonjour Felipe,

Toujours contente de vous lire .

J'ai envie de vous dire de ne pas trop vous prendre la tête (facile à dire). A vous lire, vous menez bien votre vie, dans le sens où même si c'est dur, vos questionnements montrent que vous la gérez, en la subissant au minimum.

Bonne continuation.

dominique

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