Bonjour à tous,Tout d'abord, vous avez raison Peter. Je retiens surtout que nous avons besoin " d'améliorer notre perception du réel ", peut-être plus que " la connaissance du réel ". C'est vraiment important en effet.
Pourtant, il y a des situations bien réelles qui peuvent être difficiles à accepter. Ces derniers temps, je me suis à nouveau demandé pour quelles raisons les schizophrènes étaient généralement attirés par des personnes considérées comme marginales. En fait, je me suis surtout posé la question, d'autant plus que je ne souhaite plus fréquenté ce type de personnes depuis plusieurs années ( depuis que j'ai vécu avec une femme, certes malade physiquement mais pas du tout marginale dans son comportement ). Je me suis quelque peu embourgeoisé, dans le sens où la reprise de mes études m'a permis de m'imaginer plus tard avec ldes moyens financiers plus conséquents. En vain. Car mes problèmes psychiatriques sont bien réels aussi.
J'en profite pour répondre à ton message, Pandore. Je crois qu'il est possible de se poser des questions sur la maladie sans que cela nous soit particulièrement nuisible. Moi aussi j'ai lu quelques bouquins de psychiatrie il y a quelques années, sans avoir la prétention de tout comprendre. Cela m'a permis dans un sens de croire en ma maladie, de l'accepter. Depuis, j'ai fait des efforts pour me réinsérer socialement, j'ai repris les études et ai essayé de travailler, notamment. Mes problèmes ont resurgis pourtant, alors même que je ne lisais plus rien sur la schizophrénie. Il y a des choses qui ne dépendent pas de nos lectures je crois. Peut-être est-ce le cas aussi de Rose_Noire.
Pour te répondre Alexia, il y a beaucoup de vrai dans ce que tu dis. Je ne m'attendais pas à des réponses me concernant directement mais elles sont intéressantes tout de même. Il y a du vrai dans ce que tu dis. Mais lorsque je parle de " cerner " la maladie en rencontrant d'autres malades, je ne souhaite pas l'analyser. Ce travail d'analyse, je l'ai déjà fait en partie et surtout, il a lieu face à des personnes non malades, car c'est à ce moment là que je dois m'assumer le plus possible. Non, ce que je souhaite, c'est au contraire pouvoir être le plus spontané possible avec autrui. Je voulais dire que dans un premier temps, fréquenter d'autres schizophrènes pouvait faire de ma maladie quelque chose d'acceptable. Lorsque mes attitudes pathologiques par exemple s'expriment face à des personnes non malades, je culpabilise de ne pas pouvoir faire autrement. J'imagine qu'avec quelqu'un de malade, je n'aurais plus ce type d'angoisse, et cela grâce à la " confrontation " ( je n'aime pas trop ce mot car il ne s'agit pas de comparer ma vie à celle d'autrui mais plutôt de me mettre dans une situation qui me permettra de m'exprimer plus facilement ) de deux schizophrénies. C'est pour cela que je parle de confronter ma maladie à elle-même. Je voyais ça en termes de mise en situation plus que d'analyse, à défaut de m'imaginer le sourire aux lèvres durant une conversation ( c'est de plus en plus dur à imaginer ça, bien que je me force un peu parfois ). Je crois qu'on ne perçoit plus sa maladie de la même façon lorsqu'on a rencontré d'autres schizophrènes, ou plutôt lorsqu'on fréquente d'autres schizophrènes, car j'en ai déjà rencontré. Je n'irais pas jusqu'à dire qu'on relativise nos problèmes ( c'est sûrement le cas aussi, mais je trouve cela malsain, il y a des choses qui relèvent de l'intimité et de rien d'autre ). Ce qui est important, il me semble, c'est simplement qu'on est face à une partie de nous-même, d'une certaine façon. Mes problèmes ne sont certainement pas les mêmes que ceux d'autrui ( encore que ... ), mais je peux tout de même " reconnaître " ma maladie, sans pour autant la comparer à celle d'autrui. Le simple fait de savoir que l'on a en face de soi un ou une schizophrène permet de confirmer au plus profond de nous-même que nous sommes schizophrène. Tout comme il est difficile de croire que la Terre est ronde tant que l'on n'a pas vu l'horizon arrondi, il est difficile de vivre avec sa maladie sans l'avoir détachée de notre esprit.
Sinon, Pitchoune va bien. Elle me donne du travail car elle perd ses poils ( j'ai fini par comprendre pourquoi elle perdait tout ces poils en hiver, c'est qu'ils sont plus nombreux, et comme elle les perd régulièrement ... ). Seul problème, il est possible qu'elle soit cardiaque, alors j'ai peur de la stériliser ( une opération n'est jamais quelque chose de facile ).
A bientôt.
Felipe.