Bonjour quand je disais que peut-on faire pour agir en tant que particulier, je ne pensais pas pour notre cas particulier (pour lequel il faut agir "avec les moyens du bord", ce qui est usant moralement et parfois plus), mais comment agir auprès des "gouvernants" pour que cela change.
Voter, on peut toujours pour le "moins-pire" mais après ... avec l'un où l'autre, le quotidien du patient ne change pas, du moins pour l'instant, on a plutôt l'impression qu'il ne cesse d'empirer, (je suis un peu dépassée d'apprendre par vos témoignages ce qui se passe réellement en province, tout en voyant bien les manques chez nous en grosse aglomération, je ne savais pas que c'était à ce point).
En attendant, ceux qui souffrent le plus sont condamnés au silence et à l'acceptation de ce qui est, trop préoccupé par leur propre situation à gérer, impossible d'avoir le temps ou la capacité d'en faire plus (j'ai été dans ce cas jusqu'à présent, le pire c'est lorsque vous êtes devenu un HORS secteur, là j'avais désespérement écrit directement au ministre de la santé, sans réponse naturellement,j'ai laissé tomber il y avait plus urgent)
Il y à tous ceux qui ne connaissent pas ou ne se sentent pas concernés.
Reste ceux qui sont concernés et vont mieux pour essayer de faire quelque chose, mais quoi?
C'est là que je cherche des idées.
Ecrire, Dominique écrit régulièrement au directeur de l'hôpital pour appuyer la demande de recrutement si j'ai bien compris ? C'est un petit pas en avant, je vais essayer de m'informer sur notre secteur, des besoins et comment on peut appuyer.
Peut être existe-t-il déjà quelque chose au niveau associatif, je pense à l'UNAFAM, je suis adhérente mais non active, débordée je ne connais que l'assistante sociale qui m'a aidée dans des moments très critiques, je parcoure les revues que je reçoie mais c'est tout jusqu'à présent.
Auriez-vous des infos sur ce qui existe au niveau associatif ?
Léo, lui, n'est pas du tout demandeur, déjà se rendre au RDV que l'on lui donne avec son psy a du mal à être régulier, il faut qu'il soit cadré (hôpital de jour, puis le cattp, maintenant le cat et le logement associatif), donc le manque de médecin je ne l'ai jamais ressenti sauf au sein de l'hôpital. Par contre le manque de personnel, de structures appropriées, de moyens financiers alors là oui on n'en souffre !
exemple tout bête et actuel, c'est d'hier !
Léo depuis un bon mois, se sent moins bien, les voix reviennent même avec le traitement et une entrée au CAT attendue depuis deux ans, c'est comme cela.
Hier vraiment, c'était pas top, je suis donc allée avec lui au CMP voir le médecin de garde, (chez nous on a de la chance, c'est ouvert tard, il y a beaucoup de permanence mais il y deux ans c'était 24H/24)On voit, pas d'hospitalisation aujourd'hui, mais des cachets à la maison en sachant que même s'il n'est pas rétiçant à les prendre (les médics le soulagent mais lui font peur aussi), il est si perdu dans le temps dans ces moments là surtout, qu'il risque d'oublier ou de ne pas prendre les bons.
Léo est dans un logement associatif, où il vit actuellement seul son compagnon d'appart est hospitalisé, la solitude est devenue au fil des ans de plus en plus insupportable moralement pour lui et je peux vous dire qu'il lutte en silence toujours, pour survivre à cela.
Il n'a pas reçu de visite de l'équipe infirmière depuis 6 semaines, pour des raisons de personnel, de coordination aussi (léo ne pense pas à informer de son changement de situation entrée au CAT).
Je suis passée au CMP, j'ai prévenu pour les voix qui reviennent avant l'entrée au CAT, je vais régulièrement le visiter, on fait les courses, ménage, je suis "l'éducatrice sans formation professionnelle" et je peine, j'ai peur de mal agir, mais comme cela se passe bien quand même, je n'insiste pas trop pour qu'ils viennent le visiter, je sais aussi qu'il y a bien plus problématique.
Mais là, je me dis c'est dommage, je pense que s'ils l'avaient vu chez lui tranquillement une demi heure (durée de la visite hebdomadaire qu'il reçoit normalement), ils auraient mieux que moi évaluer sa souffrance, on aurait agit plus vite.
Au CMP pour la piqûre où il est passé récemment, c'est différent le contact n'est pas le même, çà va Monsieur ? il répondra toujours çà va. Il vient même de rencontrer la psychologue, puis le psychiatre du CAT vendredi dernier, mais ils n'ont rien vu.
Mais ils ne voient pas l'habitat, tous les petits signes du mieux ou moins, pour cela les logements associatifs sont censés je pense dans les textes certainement être préventifs. Dans la pratique, pour nous, c'est super un toit assuré, mais pour le reste sans rien reprocher au personnel, je dis c'est une goutte d'eau, je ne sens pas l'équipe présente, on ne peut pas trop compter sur eux sauf urgence vitale. Attention, je ne lance pas de pierre,je ne me plains pas, nous avons eu la cerise sur le gâteau par rapport à beaucoup.
Il est ressorti du médecin avec l'ordonnance (je ne sais même pas pour combien de temps, l'écrire m'y fait penser, je vais rappelle d'ailleurs)J'ai suggéré de prendre RDV bientot avec son psy, oui mais il est plein sur le CMP jusqu'à ses propres vacances de Noêl alors il faut voir sur l'hopital s'il peut le prendre, cela Léo n'est pas en état de le faire seul aujourd'hui. donc je vais l'aider en téléphonant avec lui, j'espère qu'il pourra le rencontrer.
Que quelqu'un passe le voir aujourd'hui, on n'en a même pas parler, comme je suis là, on n'y pense pas sur le coup.
Je suis là, je propose, j'arrange la vie de famille en conséquence, mais jusqu'où dois-je aller ? J'en parle jamais aux équipes, car je palie aux manques, je ne veux pas déranger, mais je ne suis pas médecin, ni infirmière, ni rien du tout, je débarque, j'apprends sur le tas. Mais là il s'agit de la vie de quelqu'un !
Que devienne ceux qui sont seuls ? Lorsque j'ai écrit au ministre c'est cela que j'ai crié, nous c'est bon il y a un peu de familles.
alors qu'est-ce qu'on fait ? des idées concrètes ? Merci
Fleur