Modifié le 10-01-05 à 06:27 (GMT)modif : le titre c'est haldol effet secondaire : apathie ? car je ne parle pas du risperdal que je ne connais pas.
Bonjour horizon
j'ouvre ma boîte de réception et trouve ce message, message rassurant que j'attendais et qui me conforte dans la confiance. Merci de votre témoignage.
Léo, lui, depuis 15 ans environ de suivi, a eu comme médicament prescrit surtout de l'haldol. Par voie orale au début, puis en traitement retard, que l'équipe (médecin et infirmiers de l'hopital de jour) ont mis plus de deux ans à lui faire accepter.
L'haldol a, j'en suis certaine, contribué en plus grande partie à l'amélioration de son état. Il a fait de nombreux arrêts de traitement, de son propre chef, tellement il se sentait mieux , guéri non, car à l'époque, même s'il touchait l'AAH, voyait le médecin, prenait des médicaments, allait à l'hôpital de jour, après plusieurs mois d'hospitalisaiton, pour lui il n'était pas malade.
Ce déni, c'est seulement à 40 ans, qu'enfin il ne s'y raccroche plus, mais ce désir de vivre sans maladie, comme je le comprends, c'est très dur à accepter qu'il n'est pas réalisable. C'est beaucoup plus cela, qui malheureusement, l'a fait s'enfoncer dans la maladie. A chaque reprise de traitement, il était plus bas. Il a fallu lui faire entendre, sans qu'il ait peur, que en se soignant, il pouvait vivre non sans maladie, mais avec sa maladie, en allant de mieux en mieux.
Il a eu aussi du Zyprexa durant quelques années, justement à l'apparition de ces nouveaux médicaments, je ne peux pas dire si c'était mieux pour lui que l'haldol, car à partir du moment où il se soigne, il va mieux.
Lors de son dernier grand arrêt de traitement (au moins un an), de fil en aiguille, il est devenu SDF. Epique, pour le ramener à des soins. Depuis trois quatre ans maintenant (les dates, je ne sais plus trop, j'ai aussi besoin d'oublier), il reprend de l'haldol à plus où moins forte dose, selon son état.
Son état : ces voix qui l'encombrent, le parasitent, submergent, il a enfin compris que c'était cela sa maladie, qu'il ne fallait pas qu'il le supporte (c'est incroyable comme il peut lutter seul contre), cette force de combat il peut la "décupler" à l'aide du médicament, il peut moins souffrir. Avant, il n'osait rien dire de peur justement qu'on le prenne pour un "fou", terrible, terrible, ce regard des autres.
Actuellement, il est en période d'essai en CAT, essai qui n'a aucune raison d'échouer, dans cette structure il est à sa place, respecté, on ne lui demande pas l'impossible pour lui. Je le vois s'épanouir, enfin.
Matériellement, ce qu'il arrive à faire, c'est un peu comme votre mari. Cette apathie chez lui, je la sens aussi comme un besoin de récupération, elle doit être respectée. Cela n'a rien à voir avec le laisser-aller, ce n'est pas parce qu'il ne peut pas faire, qu'il ne voudrait pas faire, je l'encourage et lui allège les tâches sans tout faire.
L'haldol depuis le dernier 'épisode dissociatif" (inscrit tel que sur l'arrêt maladie) lui est prescrit par voie orale et traitement retard, un mois après, il a repris son travail. Son psychiatre au CMP, lui demande de venir tous les 15 jours actuellement au lieu de 1 fois par mois, pour mieux le suivre et bien ajusté son traitement.
C'est un jeune médecin, je le connais et ne le vois vraiment pas donner une "camisole chimique". Mais le côté alarmiste des réponses me faisait un peu peur, plus sur la gravité de son état, que les effets du traitement car ils sont bons.
La gravité de son état, c'est mon inquiétude pas celle de Léo, j'ai appelé le médecin pour voir s'il était possible que l'on se rencontre tous les deux seulement, en disant "j'ai des inquiétudes dont je ne peux vous faire part devant Léo de peur de le perturber. Est-il possible de se rencontrer, cela se fait-il ?"
Très gentiment, avec gêne même, il m'a dit qu'il avait le secret médical, ce que je respecte énormément, qu'en période de crise, oui il pouvait nous recevoir séparément (nous avions ainsi discuté d'une mesure de protection juridique), mais autrement malheureusement non.
Même s'il n'y a rien de néfaste pour Léo, se voir sans lui dire, ce n'est pas possible, je m'en doutais. Il m'a conseillé de voir du côté de l'Unafam. Donc, je vais aller voir si je peux y trouver plus de réponse pour l'haldol.
La raideur de Léo, je ne lui en ai donc pas parler. Léo de son côté m'a dit que lors de son dernier RDV, il lui a juste fait part de cette contracture qu'il ressent au niveau des "poumons", le médecin lui a dit de ne pas s'inquiéter et de bien continuer son traitement.
Il n'a osé lever les bras et dire je me sens raide. Ce qui est difficile, c'est que Léo ne sait pas bien s'exprimer en fait, il ne connait pas les termes et dire son ressenti, il en est au début de l'apprentissage, il manque totalement de confiance en lui pour parler.
A Noël, je lui ai offert un dico encyclopédique, son premier livre chez lui, il me disait souvent j'aimerais bien un dico (il n'aurait pas eu l'idée de l'acheter, réaliser cela seul c'est trop compliqué pour tout, il n'essaierait même pas).
Au CAT, des cours de français vont peut être pouvoir être organisés, ils évaluent le nombre de participants, il a de suite dit OUI à la proposition. Cela me ravie
L'haldol qui brouille totalement l'esprit, je pense que l'on se fait des idées et des peurs inutiles, mais il est bon de débroussailler tout çà, les idées reçues, les aprioris, je n'aime pas le flou, je vais aller à l'Unafam.
A plus
Fleur