Entre :
1 – ce que je pense,
2 – ce que je veux dire,
3 – ce que je crois dire,
4 – CE QUE JE DIS
et
5 – ce que l’autre entend,
6 – ce qu’il voulait entendre,
7 – ce qu’il croit comprendre,
8 – ce qu’il veut comprendre,
9 – CE QU’IL COMPREND. . .
Il y a la place pour le dialogue.Ces propos relevés dans la salle d’attente d’une Administration me poussent à réagir à nouveau.
Je reprends le post initiateur de Dominique Dupagne. Je lis ceci : «Imprimez ces échanges privés éventuels et parlez-en avec votre psychiatre. D’ailleurs, tout message que vous recevez en privé devrait être évoqué avec le psychiatre qui vous suit.» Un peu plus loin il précise «Soyez prudent(e)s, je ne peux surveiller que ce qui se passe sur le forum ».
Oui j’en ai conclu que le schizophrène était comme un enfant qu’il fallait à tout prix protéger. M’insurgeant contre cette idée que ces malades ne puissent avoir de discernement, je vous ai répondu. Mais jamais je n’ai sous-entendu que vous interdisiez à quiconque de communiquer avec moi. Jamais je n’ai voulu me positionner en victime, vous donnant le mauvais rôle. Non je m’interrogeais seulement sur cette nécessité de tout faire passer par le médical, y compris des messages privés.
En ce qui concerne la réponse de Mary, effectivement comme il me manquait des éléments – notamment ces échanges privés entre participants à ce forum – comme après son évocation de forum parallèle, elle mettait un renvoi précisant «qui n’a pas reçu un message privé ou un mail d’Elodie par exemple», j’ai pris pour argent comptant sa remarque. Maintenant elle a raison, le terme «fantasmatique» reste disproportionné.
Finalement, je constate que le dialogue, cette possibilité de s’expliquer, de donner aux mots le même sens, n’est pas complètement inutile.
Mais tout ceci me semble assez secondaire face au message d’Isabelle. C’est donc à elle que je m’adresse plus particulièrement.
Oui vous avez raison de m’écrire : «Vous avez violé notre psychisme en révélant à la terre entière ce qui nous vivions intérieurement.» Surtout n’allez pas croire que ma seule préoccupation était de blesser quiconque ou de déstabiliser le forum. J’ai pris conscience de la réalité de votre mal au travers de tous vos messages et plus particulièrement ceux de ces parents quand ils expliquaient l’angoisse de leur enfant, convaincu qu’on lisait à travers leur pensée. Dans un de ses posts, Rémi exprimait la même chose, en écrivant : «Lorsque le bâts blesse, c'est au moment où l'on ne fait plus cette distinction entre son intimité et l'extérieur, quand on ne distingue plus la vie privée de la vie publique. C'est là le champs d'attaque de la schizophrénie. C'est ce que l'on observe chez les schizophrènes, cette difficulté à exprimer sa frontière, à faire la part de l'intime et du relationnel.»
De votre côté vous m’expliquez les troubles d’influence dont souffrent tous ces schizophrènes.
Alors oui : Je crois que vous êtes un peu comme ces «enfants-bulle» obligés de vivre coupés du monde puisque privés de toute défense immunitaire. Je vous le redis : Je n’ai pris conscience de ce que vous vivez que tout récemment. Est-il possible de se construire une carapace pour éviter justement de prendre de plein fouet toutes les attaques venant de l’extérieur ? Je ne sais pas. J’ai cru, à un moment, que ce forum pourrait permettre aux uns et aux autres d’affronter le regard et les points de vue différents venant de l’extérieur. Mais le résultat est là : Trop de violences, trop de souffrances bien difficiles à rejoindre, trop de choses venant déstabiliser ce qui est encore bien fragile.
Je quitte donc ce forum en remerciant tous ceux qui, peut-être à leur détriment et bien malgré eux, m’ont fait comprendre le pourquoi de cette difficulté à entrer en relation avec quiconque. Je vous promets que cette découverte me sera utile pour l’avenir. Merci à vous. Elodie.