Bonjour Isabelle,« Marion », ma femme, me propose aujourd’hui, en qualité de père, d’ utiliser ce forum via son mot de passe.
Pour ma part, j’ interviens également sur d’ autres forums Internet (psychanalyse & psychiatrie) avec ma sensibilité et mon propre vocabulaire.
C’ est avec attention et empathie que j’ ai pris connaissance de votre parcours, j’ aillais dire votre itinerarium mentis…
Votre démarche globale ainsi que votre « personnalité », forte et douée, m’ invite, à vous adresser, avec l’assentiment de « Marion », des messages ultérieurs.
Marion vous livre l’ essentiel des souffrances que traverse à nouveau en ce moment notre fils. Ces souffrances se vivent au réciproque.
Une précision : notre fils évolue –a la chance d’ évoluer- dans un univers intellectuel privilégié que sous-tendent un « cadre » avec des valeurs (mot parfois devenu tabou, y compris, et surtout, culturellement parlant) et des « structures ».
Dans votre dernier envoi, vous parlez de « contention ». C’ est exactement ça : avec son accord (mais peut-on justement encore parler de contrat ?), la proposition d’ une cure intensive de sommeil sous perfusion (utilisation d’hypnotiques et de tranquilisants ad hoc, avec bilan bio-chimique et cardiaque préalable) peut s’ avérer très intéressante.
Tout autant que l’ équipe, nous répugnons, je répugne, à l’ idée de devoir faire retourner mon fils en unité de soins fermée. Pendant ce temps où le cerveau se trouve artificiellement en « repos » (bien entendu, il ne l’ est pas), des associations inédites (dont des productions fantasmatiques) se créent. Un travail de feed-back verbal pourrait donc avoir lieu au réveil avec le praticien référent, l’équipe de soins et nous, la famille, dans l’hypothèse la plus souhaitable. Sans optimisme facile, ce serait une piste vers une sortie provisoire de l’ impasse.
Notre fils n’a maintenant plus le « choix ». Il est superflu de revenir sur les dangers –les dangers vitaux- d’une consommation alcoolique exaltée par celle de la résine de cannabis (a fortiori quand on sait que la teneur en THC est à l’ heure actuelle en moyenne de 30 à 40 fois supérieure à celle contenue dans un joint des années 60-70…) lorsqu’ une telle polypharmacie est mise en route.
Nous verrons bien –et notre fils aussi.
Pour ouvrir la conversation à l’ occasion, je me suis pas mal intéressé à une époque au mouvement britannique de l’ antipsychiatie avec, entre autres, les figures attachantes de Ronald Laing et David Cooper. Loin de tout idolâtrer, certains aspects peuvent aujourd’hui être encore valables. Peut-être en parlerons-nous une autre fois !
Bon courage à vous,
« Erasme »