hara (0 messages)
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17-03-03, 23:53 (GMT)
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"Je lève un coin du voile..." |
J'ai une confidence à vous faire...: depuis que je participe à ce forum, ma vision de la vie s'est modifiée. Pas en tout,bien sûr...Mais, quand même, je sens que quelque chose en moi a changé. Quand j'ai pour la première fois entendu parler de schizophrénie, j'ai eu très peur. Pas des schizophrènes eux mêmes, de ce qu'ils vivaient. Que je vous explique: J'ai toujours été une fille anxieuse, (un peu comme tout le monde ou peu-être un tout petit peu plus...), quand j'étais plus jeune, j'avais l'imagination fertile, j'adorais me raconter des histoires. Et par moment, j'y croyais à toutes ces choses que je m'inventais. Quand les histoires étaient belles: pas de problème. Quand elles étaient plus moches, là, j'avais un problème: je me créais et nourissais mes propres angoisses, sans parfois pouvoir faire demi-tour sur le chemin de la raison. Ca pouvais prendre des proportions très désagréables, je ne compte plus les nuits blanches passées dans mon lit, pétrifiée par les monstres auxquels j'avais moi-même donné naissance mais que je ne pouvais plus tuer. J'en viens à ce que je voulais vous dire: quand j'ai entendu parler de la schizophrénie (un peu avant d'avoir rencontré mon ami),je me suis renseignée et j'ai eu peur...La notion de "bouffée délirante" (entre autres) m'était inconnue jusqu'alors. Ma première réaction a été: où est la limite? Entre ces "bouffées délirantes" que les schizophrènes ne peuvent contrôler (sans médication) et mes propres délires que je faisais naître, maitrisais un temps et qui finissaient souvent par m'échapper? J'ai eu peur de basculer de l"'autre côté", sachant pourtant que c'était impossible.(Enfin, peu probable) Toujours est-il que sur le coup, je m'en suis voulu à mort. /Comment peux-tu jouer comme ça avec ton imagination, te provoquer tes propres angoisses, tes délires à moitiés conscients, alors que des personnes souffrent de n'avoir pas cette faculté qui, en dernier recours (avec la levée du jour), te rend ta totale maîtrise?/Je me suis sentie conne, archi-conne. La vie est devenue plus simple, d'un seul coup, quand j'ai compris que j'aurais moins de problèmes si je cessais de m'en inventer. Ca peut paraître stupide mais......! En gros, la découverte de cette maladie (dont souffrent plusieurs d'entre vous), la relation entretenue avec mon ami, la venue sur le forum, m'ont appris une chose capitale: le respect de moi même. Que je cesserais de me sentir mal si je faisais au moins l'effort de bien me traîter, si je cessais de m'infliger ces peurs inutiles... Cette prise de conscience, à laquelle vous m'avez aidée (sans peut-être vous en douter) m'a rendue capable de mieux aider certains autres, que j'aime tant, à enrichir mes relations avec eux...A ne plus me centrer sur mes maux, à regarder aussi ce qui va bien. En gros, vous (et quelques autres....) m'avez rendue plus positive. J'étais pourtant une fille très peureuse, fort pessimiste. A lire vos messages, j'ai vu que la souffrance cotoyait de très près l'espoir, le "ca ira mieux demain", le "il ne faut pas baisser les bras"... Ca va peu-être paraître déplacé, mais pour toute cette force de vivre, j'ai envie de vous féliciter.C'est vraiment beau.C'est bien, c'est bon, c'est chouette quoi...! Voilà, voilà...Je me dévoile un peu. Je ne suis sans doute pas excactement telle que vous m'imaginiez, pourvu que cela ne vous "décoive" pas. Je pense bien à vous, portez vous bien... Hara.
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